Accélérer les progrès vers l'accès universel au traitement contre le VIH

Publié par jfl-seronet le 20.04.2014
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Thérapeutiquetraitement comme préventionTasPfin de l'épidémie

Début avril, des experts scientifiques de 41 pays se sont réunis à Vancouver, au Canada, pour une rencontre de quatre jours afin d'examiner les dernières données probantes concernant les avantages du traitement antirétroviral en matière de prévention. La réunion avait également pour objet de fixer de nouveaux objectifs pour mettre fin à l'épidémie de sida, notamment l'engagement de permettre à toutes les personnes éligibles d'accéder au traitement anti-VIH. C’est ce qu’explique dans un communiqué (3 avril), l’ONUSIDA.

Si on en juge par le communiqué de presse de l’ONUSIDA, les experts scientifiques ont, une fois encore, mis en avant les "bénéfices à la fois thérapeutiques et préventifs du traitement antirétroviral". Cela peut sembler une évidence, mais vu les réactions encore hostiles dans bien des lieux et des cercles à l’effet préventif du traitement, ce n’est jamais du luxe que de rappeler cette évidence scientifique. De façon nette, les participants à cette rencontre ont "souligné que les preuves disponibles justifient une mise en œuvre rapide des principes directeurs consolidés 2013 de l'Organisation mondiale de la Santé sur l'usage des médicaments antirétroviraux pour le traitement et la prévention de l'infection à VIH, qui étendent sensiblement le nombre de personnes vivant avec le VIH éligibles au traitement antirétroviral".

Que personne ne soit laissé de côté !

"L'élargissement proactif et la prestation de services innovante pour le dépistage et le traitement du VIH évoqués à Vancouver ont été salués en tant que référence du rapport coût/bénéfice de l'expansion du traitement anti-VIH", note le communiqué de l’ONUSIDA. "Cette approche est aujourd'hui imitée dans des pays et des villes du monde entier comme un modèle réussi dans la riposte au sida", explique l’instance onusienne. Cela passe par différentes mesures comme celle qui consiste à "supprimer toutes les formes de cadres juridiques et politiques punitifs qui dissuadent les gens de s'adresser aux services de santé". Et cela afin que personne ne soit laissé de côté.

"Le traitement anti-VIH est extrêmement efficace pour stopper la transmission dans tous les contextes"

"En voyant où en était l'épidémie il y a quelques années, je n'aurais jamais pensé que nous parlerions de mon vivant de la possibilité de mettre fin à l'épidémie de sida. Toutefois, l'accès aux services anti-VIH reste inégal, notamment auprès des populations les plus exposées. Nous devons mieux comprendre et agir sur les épidémies locales et cela sera plus facile si nous rapprochons les services des communautés et des individus", a expliqué Luiz Loures, directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, cité dans le communiqué. De son côté, Clarice Modeste-Curwen, ministre de la Santé de la Grenade, a appelé à une solidarité mondiale renouvelée de manière à mobiliser suffisamment de ressources pour financer un élargissement rapide du traitement anti-VIH. Car il est là l’enjeu puisqu’on sait que le traitement à un intérêt thérapeutique et un intérêt préventif, un accès large du traitement anti-VIH permettrait d’une part de sauver des personnes en le soignant et d’autre part de contribuer très efficacement à prévenir les contaminations. D’ailleurs, Julio Montaner, directeur du British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS, a tenu à le dire clairement : "Au final, il existe un consensus émergent selon lequel la science démontre clairement que le traitement anti-VIH est extrêmement efficace pour stopper la transmission dans tous les contextes".