Afrique : les entreprises luttent peu contre le paludisme

Publié par jfl-seronet le 22.04.2014
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Thérapeutiquepaludisme

Le secteur privé n'est pas assez impliqué en Afrique dans la lutte contre le paludisme, alors que les entreprises auraient tout intérêt à investir contre cette maladie pour réduire l'absentéisme, selon une étude diffusée le 7 avril dernier. "C’est d’autant plus dommageable que, comme le rappelle l’Organisation mondiale de la santé : "Ensemble, le paludisme et le VIH causent plus de deux millions de décès chaque année. Etant donné le chevauchement géographique considérable du paludisme avec le VIH/sida, un nombre important de co-infections se produisent".

"Les entreprises investissent encore de manière isolée et restent très souvent en dehors des processus d'élaboration et de mise en œuvre des plans stratégiques nationaux de lutte contre le paludisme", estiment l'organisation Roll Back Malaria (RBM) et l'association See dans ce rapport, cité par l’AFP. RBM a été mis sur pied en 1998 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il vise à mettre en place des "actions coordonnées contre la malaria". See (Santé en entreprise) est une association d'entreprises françaises ciblant des actions à l'international contre le sida, le paludisme, le diabète et d’autres maladies chroniques. L'étude qui porte sur les pays francophones d'Afrique sub-saharienne relève que "seuls 9 pays sur 20 disposent d'une coalition nationale du secteur privé dédiée à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme". Or l'implication des entreprises contre la malaria est importante et bénéfique pour tous, souligne l'étude. "Dans les pays endémiques, le paludisme est l'une des premières causes d'absentéisme en entreprise. La maladie entraîne des décès, des pertes de revenus pour les employés et leurs familles, et une augmentation des dépenses de santé", selon l'étude. La Banque mondiale a estimé que le paludisme faisait perdre chaque année l'équivalent de 12 milliards de dollars au PIB (produit intérieur brut) du continent africain. "Les pays qui ont obtenu des résultats dans le domaine de la santé et de la lutte contre le paludisme en particulier sont ceux qui ont notamment développé de bons partenariats avec le secteur privé", affirme l'étude qui cite des initiatives au Bénin, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Mali et en RDC. Bien qu'étant une maladie évitable et dont on guérit, le paludisme est à l'origine de 627 000 décès en 2012, en majorité des enfants africains de moins de cinq ans, selon l'OMS, citée par l’AFP.

Le paludisme chez les patients infectés par le VIH/sida, ce que dit l’OMS
Ensemble, le paludisme et le VIH causent plus de deux millions de décès chaque année. Dans les zones où la transmission du paludisme est stable, le VIH augmente le risque d'une infection palustre et de paludisme clinique chez les adultes, en particulier chez ceux présentant une immunosuppression avancée, indique un document de l’OMS (mars 2013). "Dans les environnements où la transmission du paludisme est instable, les adultes infectés par le VIH courent le risque accru de paludisme compliqué et sévère et de décès. Les rapports suggèrent également que l'échec d'un traitement antipaludique peut être plus fréquent chez les adultes infectés par le VIH dont la numération des CD4 est faible par rapport aux patients indemnes d'infection à VIH. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier l'impact du paludisme sur l'évolution naturelle du VIH, les implications thérapeutiques potentielles, et les interactions aux niveaux cellulaires et moléculaires", explique l’OMS.