Belgique : un plan contre le VIH en 58 actions

Publié par jfl-seronet le 26.10.2013
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La ministre belge des Affaires sociales et de la Santé publique Laurette Onkelinx a présenté (15 octobre) à Bruxelles le Plan VIH 2014-2019, un plan fédéral de lutte contre le sida. Près de 500 personnes ont apporté leur expertise à l'élaboration de ce plan qui comporte 58 actions, indique l’agence de presse Belga. Chaque jour, trois personnes sont infectées par le VIH, soit entre 1 000 et 1 200 nouveaux cas par an.

Ce nouveau Plan VIH 2014-2019 comporte quatre grands piliers : la prévention, le dépistage, la prise en charge de la personne vivant avec le VIH et la qualité de vie des personnes vivant avec ce virus. En matière de prévention, Laurette Onkelinx a rappelé qu'il fallait plus que jamais promouvoir l'usage des préservatifs, qui doivent être accessibles facilement et gratuitement, insiste la ministre. Elle a, dans son discours, ajouté : "Mais nous disposons d’autres outils et nous allons désormais leur reconnaître toute leur place. Parce que : oui, le traitement aux étapes précoces de l’infection est un outil de prévention. Oui, le traitement post exposition a fait ses preuves et il faut mieux informer de son existence et accroître son accessibilité. Oui, le traitement pré-exposition est un atout que l’on ne peut négliger".

L'attention de ce plan devra être portée sur deux groupes particulièrement exposés à l'épidémie : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les migrants. Le dépistage reste quant à lui trop tardif dans 42 % des cas en Belgique, déplore la ministre. La Belgique "se dotera d'une stratégie nationale de dépistage, qui intégrera le dépistage en infrastructures spécialisées, en hôpital, dans le cadre de programmes décentralisés, chez le médecin généraliste, mais aussi à domicile".

"S'agissant de la prise en charge de la personne vivant avec le VIH, ce plan national prévoit le développement d'une procédure nationale de référence pour que chacun quelle que soit sa situation financière, administrative ou juridique, puisse bénéficier du dépistage et ensuite du traitement", rappelle l’agence Belga. Chaque personne résidant en Belgique sans statut ou avec un statut spécial pourra toujours continuer à avoir accès aux soins que son état nécessite. Pour marquer le coup et dénoncer les dérives actuelles, la ministre a raconté un cas concernant un enfant vivant avec le VIH. "L’inacceptable existe lorsque, par exemple, ce garçon, originaire du Congo, dans notre pays depuis de nombreuses années, traité sous antirétroviraux depuis plus de 10 ans, est arrêté par la police à son domicile et reconduit dans son pays sans aucune garantie qu’il puisse y poursuivre son traitement. Cela existe encore chez nous. C’est inacceptable et il aurait dès lors été pour moi inconcevable que le Plan élude cette question. Rassurez-vous, il ne l’a pas fait et je me réjouis de pouvoir vous l’annoncer : le Plan prévoit, d’une part, le développement d’une procédure nationale de référence pour que chacun, quel que soit sa situation financière, administrative ou juridique, puisse bénéficier du dépistage et ensuite du traitement. Et il prévoit, d’autre part, que chaque personne résidant en Belgique sans statut ou avec un statut spécial puisse toujours continuer à avoir accès aux soins que son état nécessite".

Enfin, la ministre espère que la Belgique pourra jouer un rôle moteur afin que les restrictions aux voyages s'appliquant aux personnes atteintes du VIH soient levées. Chaque année, 13 millions d'euros sont investis dans la lutte contre le sida. La ministre s'est engagée mardi à ce qu'un million d'euros supplémentaires soient investis dès la première année du plan.