Elvitégravir : de bons résultats à 48 semaines

Publié par Renaud Persiaux le 30.03.2011
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On en avait entendu parler l’an dernier, lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) de San Francisco… et plus rien depuis. Le laboratoire Gilead vient de communiquer les résultats à 11 mois de son anti-intégrase expérimentale, l’elvitégravir. Ce qu’il faut en retenir.
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Bons résultats, évalués à 48 semaines chez des personnes en échec de traitement, de l’elvitégravir, l’anti-intégrase expérimental de Gilead. C’est ce qu’a annoncé le 23 mars le laboratoire. L’étude 145 portait sur 702 personnes prenant déjà des antirétroviraux, ayant une charge virale (CV) d’au moins 1000 copies/ml de sang. Elle comparait l’elvitégravir au raltégravir, une autre anti-intégrase déjà commercialisée (Isentress). Cette comparaison se faisait au sein de multithérapies antirétrovirales qui n’étaient pas nécessairement des multithérapies classiques, puisqu’elles comprenaient une antiprotéase boostée par Norvir (totalement active, c'est-à-dire à propos desquelles le VIH n’avait aucune mutation de résistance) et une autre molécule antirétrovirale (qui pouvait être le maraviroc (Celsentri), l’étravirine (Intelence), l’enfuvirtide (Fuzeon), ou un nucléoside.
Verdict : après 48 semaines de traitement, le pourcentage de personnes ayant une CV indétectable sous elvitégravir au moins égale (dans le jargon des essais cliniques, on parle de "non infériorité") à celui sous raltégravir. En ce qui concerne la tolérance, les arrêts de traitement dus aux effets indésirables étaient comparables pour les deux anti-intégrases. Ces données devraient être présentées à une conférence scientifique en fin d'année. Là où Isentress doit se prendre en deux prises par jour, l’elvitégravir peut se prend au dosage de 150 mg une fois par jour. Exception : en raison d’une interaction connue, les personnes prenant Kaletra ou Reyataz (deux des antiprotéases les plus fréquemment utilisées) doivent utiliser une dose quotidienne de 85 mg d’elvitégravir. Problème majeur de l’elvitégravir, l’existence de résistances croisées avec le raltégravir. Comprendre : si votre virus est résistant à Isentress, il y a de fortes chances qu’il le soit aussi à l’elvitégravir.

Combo en vue

L’elvitégravir est également étudié dans le cadre d’un combo en une prise par jour, le "Quad" qui contient quatre composés Gilead : Truvada (emtricitabine + ténofovir), l'elvitégravir et le cobicistat, un "booster" expérimental qui augmente les concentrations de ce dernier. Le "Quad" est actuellement en cours d'essais de phase III. Quant au cobicistat, il est également évalué en tant qu'agent "booster" autonome pour d'autres antirétroviraux, notamment les inhibiteurs de protéase.

Lire le communiqué du laboratoire.