La rigueur ou la santé ?

Publié par jfl-seronet le 11.12.2011
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accès aux soins
La rigueur a-t-elle un impact sur l’accès aux soins ? C’est ce qu’a voulu savoir le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) qui a réalisé avec l'Institut Viavoice un sondage les 17 et 18 novembre. Résultat : 48% des Français déclarent que les mesures de rigueur engagées par le gouvernement vont entraver leur accès aux soins dans les prochains mois. Tour d’horizon… question par question.
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Pensez-vous que les récentes mesures de rigueur annoncées par le gouvernement vont :
- Constituer un frein pour votre accès aux soins dans les prochains mois ?
- Ne pas constituer un frein pour votre accès aux soins dans les prochains mois ?

Résultat sans appel : 48% des Français pensent que les mesures de rigueur engagées par le gouvernement vont constituer un frein pour l'accès aux soins dans les prochains mois. Parmi les personnes entre 50 et 64 ans, 55% pensent que ces mesures vont constituer un frein à l’accès aux soins. Ce chiffre est de 53% chez personnes qui sont ouvriers et de 52% chez les personnes de professions intermédiaires. 42% des personnes indiquent que les mesures de rigueur gouvernementales ne constitueront pas pour elles un frein dans leur accès aux soins dans les prochains mois.

Quelle est selon vous la principale conséquence de la création d’un nouveau jour de carence en cas d’arrêt maladie, c’est-à-dire un jour qui ne sera plus remboursé par l’Assurance maladie ?

- Permettre de lutter efficacement contre les arrêts considérés comme abusifs
- Entraîner une baisse de revenus en cas de maladie…. Une seule réponse était possible.

6 Français sur 10 pensent que la création d’un jour de carence supplémentaire aura pour principale conséquence d’entraîner une baisse du revenu en cas de maladie. Parmi les 18-24 ans et les personnes du sondage qui sont employés et ouvriers un peu plus d’un sur sept le pensent également.


Cette baisse de revenu en cas de maladie vous semble-t-elle ?
- Justifiée par mesure d’économie sur les dépenses d’Assurance maladie du fait de la crise
- Trop préjudiciable pour les malades

Lorsqu’elle est considérée comme conséquence de la création d’un nouveau jour de carence, 81% des personnes interrogées pensent que cette baisse du revenu est préjudiciable. Cette tendance apparaît plus fortes chez les personnes de 25 ans à 34 ans et parmi celles ayant une profession intermédiaire. 23% des personnes de 18 à 24 ans et 20% des personnes d’Ile-de-France, seulement, estiment que cette baisse de revenu en cas de maladie est justifiée par mesure d’économie sur les dépenses d’Assurance maladie du fait de la crise.

Votre Caisse Primaire d’Assurance maladie peut proposer des aides exceptionnelles pour les personnes ayant des difficultés passagères d’accès aux soins. Etiez-vous au courant ?

- Oui
- Non

Le résultat n’est pas terrible puisque seuls 26% des Français savent que l'Assurance maladie peut proposer des aides exceptionnelles en cas de difficultés passagères d'accès aux soins. 80% des personnes du sondage vivant en région parisienne l’ignorent et ce chiffre monte à 87% chez les jeunes de 18 à 24 ans.

Devant ces résultats, le CISS estime qu’un "accompagnement financier est de plus en plus indispensable (…) car la fragilité face à la maladie ne pourra qu’être aggravée par les évolutions récentes".  Et le Collectif, de citer, rien que pour l’année 2011 : les nouvelles baisses de taux de remboursement pour les médicaments à "vignette bleue" (de 35% à 30%), l’augmentation du seuil de déclenchement du forfait de 18 euros pour les actes coûteux, la restriction des conditions de prise en charge des frais de transport des personnes en ALD, la régulation des dépenses de transports pour tous les usagers des établissements de santé, l’augmentation des cotisations dues aux organismes de complémentaires de l’ordre de 5% par an et la récente création d’un nouveau jour de carence (pour le moment dans la fonction publique).
Le CISS fait donc des propositions. Il s’agit, par exemple, de "fixer l’objectif du droit à la complémentaire santé pour tous garantissant l’accès à un panier de soins de qualité". Le Collectif entend aussi : "Imposer la transparence totale sur la qualité et la composition des prix des appareillages et dispositifs médicaux, en particulier dentaires, optiques et auditifs, de façon à en faire baisser les coûts". Il préconise également d’"harmoniser les conditions d’éligibilité (ressources et charges des demandeurs) aux aides attribuées par les commissions d’action sanitaire et sociale des CPAM" et de "mieux faire connaître l’existence de ces aides aux publics potentiellement bénéficiaires (seuls 26% des Français disent savoir que des aides exceptionnelles peuvent être sollicitées auprès de leur CPAM en cas de difficultés d’accès aux soins)".

Sondage réalisé par l'Institut Viavoice pour le CISS, les 17 et 18 novembre 2011, auprès d'un échantillon de 1 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.