La transmission du VIH au niveau des muqueuses mise à nue

Publié par jfl-seronet le 06.09.2017
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Thérapeutiquemuqueuse

Le 18 juillet dernier, l’Inserm a publié un communiqué de presse, indiquant qu’une de ses équipes venait de dévoiler de nouveaux mécanismes impliqués dans l’infection des muqueuses sexuelles par le VIH-1. Par ailleurs, explique l’organisme de recherche, ces travaux mettent en évidence plusieurs acteurs moléculaires qui pourraient devenir des cibles pour le développement d’un traitement préventif.

Les travaux des chercheurs de l’Institut Cochin (1) apportent des connaissances nouvelles sur l’infection par le VIH au cours des rapports sexuels. "Nous savons depuis longtemps que les sécrétions sexuelles des personnes infectées, sperme ou sécrétions cervico-génitales, contiennent du virus sous deux formes : du virus libre mais qui est assez fragile et peu infectieux et du virus présents dans des cellules infectées — de type monocytes ou lymphocytes T-CD4+ — capables de produire de nouvelles particules virales. Nous savons également que ces cellules infectées interagissent spécifiquement avec les cellules de la muqueuse génitale, prépuce ou vagin, formant une espèce de pont appelé synapse virologique. Cette interaction stimule la production de nouveaux virus qui s’accumulent au site de contact. Les virus pénètrent ensuite dans l’organisme grâce aux cellules de Langerhans, des cellules immunitaires qui patrouillent dans les épithéliums (2) à la recherche d’agents infectieux à présenter au système immunitaire. Ces dernières, faisant simplement leur travail, phagocytent le VIH puis le transmettent aux lymphocytes T-CD4+… où le virus commence son funeste travail. Ce sont les mécanismes d’interaction entre les cellules infectées et celles de la muqueuse que nous avons cherché à décrire", explique la chercheuse Morgane Bomsel, responsable de ces travaux, dans le communiqué de l’Inserm.

Une simple adhésion

Pour comprendre cette étape très précoce de l’infection, les chercheurs ont utilisé des lymphocytes T-CD4+ qui expriment à leur surface les protéines d’enveloppe virale, comme les lymphocytes infectés retrouvés dans les sécrétions sexuelles de patients. Ils les ont mis en contact avec des kératinocytes humains. Ce sont des cellules qui tapissent la paroi des muqueuses. Et ils ont observé ces différents acteurs au microscope, en temps réel. Il est alors apparu que la synapse virologique (l’infection par le VIH-1 se fait préférentiellement lors de contacts directs entre cellules. Les mécanismes mis en jeu sont mentionnés sous le terme de synapse virologique) s’établit en moins d’une heure, par simple contact, avant et indépendamment de toute production de nouveaux virus. "L’expression de protéines d’enveloppe virales à la surface des cellules infectées est suffisante, avec quelques autres protéines d’adhésion, pour le contact avec les cellules épithéliales que se fasse et que la synapse virologique se forme", précise Morgane Bomsel.

Un plan bien orchestré

Les chercheurs ont ensuite mené une série d’autres expériences. Ils ont alors constaté que la synapse virologique active un récepteur présent à la surface des kératinocytes et connu pour jouer un rôle dans l’immunité innée : le récepteur TLR4. En fait, très tôt dans l’infection, le virus arrive donc à détourner le système immunitaire de l’hôte à son avantage. Les chercheurs ont ensuite confirmé la réalité de ces mécanismes sur des biopsies de tissus de prépuce. "Au final, ce travail apporte plusieurs données importantes, résume Morgane Bomsel. Le contact entre les cellules infectées et les cellules de la muqueuse se fait indépendamment de la production de virus et prépare l’environnement à l’infection en attirant les cellules de Langerhans. Une fois que tout est en place, du virus est fabriqué et n’a plus qu’à emprunter le chemin déjà tout tracé". "Au-delà d’une meilleure compréhension de ces mécanismes, ces travaux ouvrent la voie à des approches préventives de l’infection", indique le communiqué de l’Inserm. "Nous avons débuté des essais dans ce sens et avons déjà constaté que le fait de reproduire ces expériences en incubant les cellules avec des anticorps anti-TSLP bloque en effet ces mécanismes préparatoires à l’infection", conclut-elle.

(1) : Unité 1016 Inserm/CNRS/université Paris Descartes, Institut Cochin, Paris.
(2) : Tissu fondamental formant soit un revêtement externe (en surface de la peau) ou interne (en surface d'une muqueuse), soit une glande.


Commentaires

Portrait de ballif

il a comme habitude sexuelle la félation  il a été contaminé

moi je dis que le virus se transmait avec contacte des muqueuses de tout le corps   donc les cavités