Législatives 2012 : Ile-de-France, les candidats du Sud Ouest se prononcent

Publié par jfl-seronet le 06.06.2012
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législatives 2012
Candidates et candidats dans les Yvelines, les Hauts-de-Seine et le Val de Marne, ils ont répondu aux propositions de AIDES pour la fin de l’épidémie de VIH. Voici leurs réponses, argumentées, parfois atypiques voire surprenantes, recueillies par Jérôme Fruchart, président de AIDES Sud-ouest Ile-de-France et Muriel Briffault, coordinatrice du territoire d’action Sud Ouest Ile-de-France.
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François de La Villardière, candidat Divers Droite dans la 10ème circonscription des Yvelines
C’est David Bercher, le mandataire du candidat François de La Villardière, qui a répondu à Jérôme Fruchart, président de AIDES Sud-ouest Ile-de-France. Il note que la demande de AIDES "met en lumière deux importantes questions de santé publique". "Monsieur de La Villardière accorde une importance primordiale au respect de la dignité humaine et l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie est l'une des priorités de son programme. Les personnes atteintes de maladies graves dans notre pays ne sauraient être laissées pour compte et la solidarité collective doit effectivement être mise en œuvre pour leur venir en aide. C'est l'honneur de notre pays que de ne pas mettre de côté ceux qui souffrent le plus. Si Monsieur de La Villardière était élu, il soutiendrait donc à l'Assemblée Nationale les initiatives visant à favoriser le respect de la dignité des personnes gravement malades".

Catherine Candelier, candidate Europe Ecologie Les Verts sur la 8ème circonscription des Hauts-de-Seine
Interrogée sur les conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite, l’ancienne conseillère régionale Ile-de-France estime que : "La politique du précédent gouvernement en matière de santé publique est un échec. L’instauration des franchises médicales n’est pas parvenue à contenir les dépenses, mais elle a de plus dégradé l’accès aux soins, notamment pour les plus démunis. Il faut donc supprimer cette franchise. Au-delà de cette mesure, c’est l’ensemble de la politique sanitaire de notre pays qui est à revoir. Pour revenir à l’équilibre financier, il me semble que les efforts devraient se porter prioritairement dans le domaine de la prévention pour combattre les causes de certaines maladies (Sida, cancers, diabète, etc.). En effet, ces maladies – qui constituent évidemment de véritables fléaux sanitaires – sont génératrices de dépenses que nous pourrions éviter en luttant plus efficacement contre certaines atteintes environnementales (pollution de l’air par exemple), mais aussi en remettant à l'ordre du jour la prévention et je pense particulièrement au VIH". Par ailleurs, pour la candidate EELV : "L'augmentation des minimas sociaux me paraît une réelle urgence". Elle indique aussi qu’"aucune distinction ne doit être faite entre Français et étrangers concernant l'accès aux soins".

Stéphane Castéra, candidat du Parti Pirate sur la 8ème circonscription des Hauts-de-Seine

"Notre parti est encore en pleine consolidation de son programme et vos questions n'ont pas encore été abordées sous cet aspect. Toutefois il m'est possible de vous apporter quelques éléments de réponse qui, je l'espère, sauront illustrer ma position. Nous pensons au Parti Pirate que le brevet génère un monopole privé, qui est nuisible en soi. A ce titre, nous souhaitons progressivement abolir le système des brevets que nous estimons nuisibles. [Il y a un] intérêt économique pour le public, dans les pays développés, à remplacer le système des brevets pharmaceutiques par un financement public de la recherche dont les résultats seraient placés dans le domaine public : la sécurité sociale pourrait économiser des milliards, la recherche recevoir plus de fonds, et les pays développés pourraient produire des médicaments à bas coût sans causer de dommages. Imaginons qu'un des quelques laboratoires possédant les milliards nécessaires pour ce faire trouve un traitement permettant aux gens de survivre à une maladie mortelle, comme c'est le cas actuellement pour les malades du sida. Les patients deviennent alors dépendants de ce traitement à vie. C'est le cas de le dire ! Imaginons maintenant qu'une équipe de recherche de ce laboratoire pense avoir une piste pour trouver un remède définitif à la maladie, et propose aux actionnaires de faire la recherche correspondante (…) si ce laboratoire investit dans la recherche d'un remède contre le sida puis le commercialise, il perdra tous ses "clients" du traitement précédent et fera une croix sur une énorme rente garantie. Le système des brevets est nuisible, selon moi, principalement à cause de cela : parce qu'il décourage et pénalise la recherche qui aboutit aux meilleurs traitements. Savez-vous que selon certaines études le prix des médicaments chute en moyenne de 70 % lorsqu'ils deviennent libres de tout brevet (…) Imaginez maintenant l'impact de tout ceci sur le financement des soins par les malades ; sur le montant des franchises...  
Concernant un retour sur les restrictions récentes de l'accès aux soins et au séjour [pour soins] des étrangers, je pense que, sous prétexte de faire quelques économies minimes par rapport aux dépenses globales de santé, nous ne pouvons pas nous asseoir sur le droit à la santé en le liant à la régularité du séjour".

Gautier Knittel, candidat du Parti Pirate sur la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine
Dans sa réponse, Gautier Knittel fait valoir qu’il exprime des positions personnelles et pas celles du Parti pirate, formation politique récente qui n’a probablement pas eu le temps d’arrêter des positions sur tous les sujets… dont la santé ou le VIH et les hépatites. Il n’en demeure pas moins que ce candidat francilien a des idées. "Je pense tout d'abord que ces questions sont trop orientées [en parlant des questions de AIDES] et je doute qu'un seul candidat contacté y réponde de manière négative et n'expose ainsi le fond réel de ses idées, malheureusement [si, si, on ne trouve, ndlr]. Concernant mes idées : on ne négocie pas la santé, jamais. Je considère qu'assurer une couverture universelle à l'ensemble de nos concitoyens est une obligation morale pour notre société, il s'agit de réaliser là notre idéal d’Egalité. De larges économies pourraient par ailleurs être réalisées dans le domaine des médicaments en réformant le système de brevets et du financement de la recherche médicale, comme s'y engage le Parti Pirate et je vous encourage à consulter l'ensemble de nos propositions sur le sujet, notamment à la section "Système de brevets et monopoles".
"Concernant les minimas sociaux, vous avez pu voir sur ma circulaire de campagne que je propose la création d'un revenu universel, socle financier accordé de manière inconditionnelle à tous les citoyens et remplaçant toutes les allocations existantes, à l'exception notable des soins médicaux. Il n'y aura alors plus lieu de considérer les minimas sociaux, ni les autres formes d'aides et allocations que l'on peut avoir à condition de remplir tel ou tel critère, à condition de gagner moins que tel palier de revenus... etc.", explique Gautier Knittel. Concernant l’accès aux soins et au séjour des étrangers malades, il "considère ne pas être suffisamment renseigné sur ces questions pour vous apporter une réponse, et j'aimerai à présent entendre vos propres positions sur ces sujets si cela est possible. Portez-vous bien, je pense que votre combat mérite d'être mené", conclut Gautier Knittel.

Olivier Thomas, candidat du Parti Socialiste sur la 4ème circonscription de l’Essonne
"L'accès de tous aux soins est pour moi une priorité, explique le candidat socialiste. Pour cela, il faut évidemment redonner à l'hôpital public sa mission de service public à part entière et ne plus considérer ses patients comme des clients. Il convient également de revaloriser les minima sociaux et de pérenniser notre système de solidarité nationale. Il nous faudra supprimer ces franchises, qui sont de réels droits d'entrée au dispositif d'aide médicale. L'industrie pharmaceutique doit être contrainte à participer également à la solidarité nationale, notamment par la baisse du prix du médicament et par l'ouverture des brevets d'intérêt international. Les dépassements d'honoraires doivent aussi être sérieusement encadrés".


Ivan Lamouret, candidat du Parti Pirate sur la 11ème circonscription du Val de Marne
La encore, le candidat fait part de positions personnelles et pas de celles de son parti.
"Je m'engagerai contre les systèmes de financement des soins par les malades. Les franchises et autres forfaits, imposés sous le prétexte de faire la lutte aux fraudes et aux excès représentent l'opposé de ce qui constitue ma philosophie politique, explique Ivan Lamouret. En effet, non seulement ils vont à l'encontre de la solidarité due aux plus malades, comme dans le cas des personnes touchées par le VIH ou d'autres maladies, longues ou chroniques, mais surtout elles se basent sur une présomption de culpabilité (tous fraudeurs). Le Parti pirate dénonce d'ailleurs cette logique sur d'autres sujets. Je suis pour la suppression complète des franchises, pour tous ! Sur les minima sociaux : le Parti Pirate considère comme compatible avec son programme l'idée d'un revenu universel, versé à tous de la naissance à la mort, en remplacement de tous les autres revenus sociaux. Cette proposition, que pour ma part je soutiens, va au-delà d'une simple revalorisation des minima sociaux en ce qu'elle cherche à émanciper les citoyens. Elle s'autofinance grâce aux simplifications administratives qu'elle implique, et au redéploiement des aides existantes. De plus, elle permet un réel accès des bénéficiaires, au contraire du maquis inextricable des aides existantes." "En ce qui concerne l'accès aux soins des étrangers, je soutiens l'accès universel aux soins, sans condition de nationalité, statut ou couverture sociale. Il s'agit pour moi d'un simple principe de fraternité humaine, qui devrait découler naturellement de notre devise républicaine", explique Ivan Lamouret.

Jocelyne Le Metayer, candidate du Front de gauche sur la 12ème circonscription des Hauts-de-Seine
C’est Gérard Aubineau, le suppléant de la candidate, membre du parti communiste, qui a répondu à AIDES. Il explique dans sa réponse qu’il "faut remettre en cause la logique individuelle et soutenir la solidarité collective, les minima sociaux devront être revalorisés et il faut, bien sûr, supprimer les francises médicales qui sont injustes. Il faut, entièrement, une nouvelle politique pour la santé. Evidemment que l’AME sera intégrée dans l’assurance sociale, nous voulons reconstruire un service de santé basé sur la proximité et la qualité des soins pour tous avec les personnels, les élus et les citoyens. Nous rétablirons le remboursement à 100 % des dépenses de santé couvertes par la sécurité sociale", avance-t-il.

Marie-Pierre Digard, candidate d’Europe Ecologie Les Verts sur la 5ème circonscription de l’Essonne
La candidate écologiste a répondu point par point. Sur les conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite, Marie-Pierre Digard estime que : "L'augmentation des minima sociaux [lui] paraît une réelle urgence. En cela, je soutiens la proposition faite par Eva Joly de les augmenter de 50 % durant la mandature. Concernant l'instauration des franchises médicales : elle n'a pas eu pour effet de contenir les dépenses, mais elle a nuit à l’accès aux soins, notamment pour les plus démunis. Il faut donc la supprimer. Toute la politique sanitaire de notre pays est à revoir. Nous devons nous mobiliser pour faire plus de prévention afin de lutter sur les causes des maladies de façon prioritaire. Dans le cas du VIH, l'abandon de la prévention est dévastateur. Elle indique aussi qu’"aucune distinction ne doit être faite entre Français et étrangers concernant l'accès aux soins".

Laurent Blanchard, candidat du Parti Pirate sur la 7ème circonscription des Hauts de Seine (92)
Parti Pirate, positions personnelles donc ? Non, ce candidat est allé puisé ses références dans le programme du Parti Pirate pour les élections législatives de 2012, voté en assemblée générale avec plus de 75 % des votes. "Aujourd’hui, le Parti Pirate ne propose rien dans le cadre de la santé publique. Mais nous sommes contre les monopoles privés, tel que les brevets pharmaceutiques. Nous pensons qu’ils empêchent les plus pauvres d’accéder à des traitements et qu’ils incitent les laboratoires à ne pas investir dans la recherche fondamentale. Dans les mesures compatibles [avec les revendications de AIDES, ndlr], nous désirons mettre en place un revenu de vie qui remplacerait l’ensemble des aides que redistribue l’état aujourd’hui (RSA, allocations familiales, allocations chômages…). Il serait donné tout les mois et pour le même montant, à chaque citoyen, quelque soit son âge, sa situation familiale, professionnelle (…) A titre personnel, je trouve que AIDES fait un travail formidable pour un fléau qui continue de se propager jour après jour. Etant un enfant des années 80, j’ai toujours vécu avec la peur du sida. J’espère que dans un futur proche cette maladie soit traitée comme on soigne aujourd’hui une simple grippe".

Dominique Noguères, candidate du Front de Gauche sur la 11ème circonscription de Paris
La candidate du front de gauche répond d’autant plus aux préoccupations de AIDES qu’elles sont aussi les siennes. Il "est en effet parfaitement indécent que les conditions de vie des personnes atteintes par le VIH et/ou une hépatite soient ce qu’elles sont aujourd’hui. La revalorisation des minima sociaux est indispensable et si je suis élue je mettrai tout en œuvre pour que ceux-ci ne soient plus seulement un maintien de survie mais puissent permettre à ceux qui en bénéficient de vivre dignement. La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui n’est pas fondée sur une solidarité collective mais sur l’individualisme. Au Front de Gauche nous voulons changer cela et permettre à chacun, qu’il soit en bonne santé ou atteint d’une pathologie grave, de pouvoir vivre dans les mêmes conditions de dignité et de pouvoir et exercer sa citoyenneté de la même manière. La santé se privatise de plus en plus et les conditions d’accès aux soins se dégradent. Il est donc important de rétablir une égalité de l’accès aux soins quel que soit le niveau de ses ressources et ne plus faire la distinction entre les soins dits importants et ceux dits de confort en permettant un fonctionnement plus équitable de l’Assurance Maladie. C’est pourquoi je propose : Le redéploiement du Service public hospitalier, seul à même de garantir l’égalité des droits pour tous ; le maintien et le développement d’établissements de proximité, ouverts sur la ville ; l’abrogation des franchises médicales", indique la candidate. Interrogée sur le droit au séjour pour soins des étrangers, Dominique Noguères estime que : "Les dernières dispositions législatives qui restreignent l’accès aux soins pour les étrangers malades doivent être abrogées. Leur mise en place a engendré des drames humains et des catastrophes sanitaires indignes d’un pays comme le nôtre. La carte de séjour permettant l’accès aux soins doit être la règle. C’est une question d sécurité juridique autant que sanitaire. Si je suis élue je ferai en sorte de revenir à une conception plus décente de l’accès aux soins pour les étrangers par la facilité d’attribution de ce titre de séjour. Enfin il est évident que l’AME doit être intégrée dans le régime de l’Assurance Maladie, c’est là aussi un élément de la cohésion sociale".


Béatrice Pèrié, candidate du Parti Socialiste sur la 2ème circonscription de l’Essonne

"Comme vous devez le savoir, je suis candidate sur un territoire très vaste auquel je consacre mes journées entières pour aller au contact des habitants", écrit Béatrice Pèrié à Jérôme Fruchart, président de AIDES Sud-ouest Ile-de-France. Du coup, elle ne pourra pas rencontrer AIDES, mais, en revanche, "étant sensible aux conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite", elle ne manquera si elle est élue le 17 juin de recontacter l’association. "Je partage vos préoccupations, également concernant l’accès aux soins et au séjour des étrangers malades", indique la candidate. Elle devrait avoir fort à faire contre Franck Marlin (UMP), le député sortant.

Elisabeth Saunier, candidate du MODEM sur la 4ème circonscription des Yvelines

"En France, 8 173 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté soit 954 euros/mois (…) Le montant maximum de l’AAH s’élevant à 760 euros/mois, le différentiel s’élève à 194 euros/mois, soit un manque à gagner de 25 %. Et encore le calcul est-il fait sur un revenu minimum vital ! Les malades du VIH recevant l’allocation adulte handicapée (AAH), c’est donc la politique relative aux personnes handicapées bénéficiaires de l’AAH qu’il faut revoir, et notamment la revalorisation de l’AAH pour rattraper progressivement, sur plusieurs années, le seuil de pauvreté", indique la candidate centriste. "Je souhaite aussi que l’on s’attache aussi à l’indemnisation des aidants de ces malades ou de ces handicapés qui s’obligent à une perte de revenu pour s’occuper d’eux. Ce qui est fait par eux n’est pas fait par l’Etat, et se traduit par une source d’économies pour la nation. Celle-ci n’a pas à fournir d’aides à domicile ou à construire de structures d’accueil pour les malades. Une indemnisation des aidants me paraît donc équitable." En revanche, la candidate du Modem n’entend pas revenir "sur les restrictions de l’AME, celle-ci définissant les ayant-droits des étrangers comme pour les citoyens français (…) Les éventuels ayants droit des demandeurs d’AME sont donc, à présent, le concubin, le partenaire de PACS, le cohabitant, le conjoint, les enfants jusqu’à 16 ans et jusqu’à 18 ans, s’ils sont apprentis ou jusqu’à 20 ans, s’ils poursuivent des études ou sont dans l’incapacité permanente d’exercer un travail salarié. Ceci me paraît justifié", indique Elisabeth Saunier.

Pascale Le Néouannic, candidate du Front de Gauche sur la 13ème circonscription des Hauts-de-Seine
"Candidate du Front de Gauche à l’élection législative de 2012 sur la 13ème  circonscription des Hauts de Seine, je voulais d’abord vous remercier d’attirer l’attention de toutes et tous sur les questions de santé et d’accès à la santé pour les personnes touchées par le VIH et les hépatites, indique Pascale Le Néouannic. Membre du conseil d’administration du CRIPS en tant que Conseillère régionale et membre du Front de Gauche je suis attachée à l’égal accès de toutes et tous à la santé, au développement des politiques de prévention, mais aussi à la lutte contre toutes les discriminations qui laisse encore aujourd’hui certain-ne-s de nos concitoyen-ne-s dans une situation d’inégalité en droit du fait de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre".
"Dans notre programme l’humain d’abord la santé occupe une place centrale car nous considérons qu’il est grand temps de sortir des "logiques comptables" qui font porter sur les malades le coût de leur santé. Je considère surtout qu’après la défaite de Nicolas Sarkozy il nous faut une majorité de Gauche, vraiment de Gauche au Parlement pour permettre de changer et d’agir pour une toute autre vision de la santé car cette dernière a été malmenée par la droite au pouvoir ces dix dernières années. Nombre de dispositifs, lois et décret doivent être abrogés et tout particulièrement la loi Bachelot sur l’hôpital qui détruit le service public [Loi HPST]", indique la candidate. Cette dernière a répondu, point par point, aux interrogations de AIDES de façon très développée. Voici les principaux extraits de ses réponses.
"Les personnes vivant avec le VIH sont directement concernées par la question des revenus de remplacement, sachant qu’aujourd’hui 40 % des personnes séropositives ou atteintes d'une hépatite B ou C ont touché moins de 950 euros par mois, c’est-à-dire qu’elles vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté ! Or la pauvreté s’accompagne et se nourrit du rejet qui touche les porteurs du VIH, mais aussi d’autres personnes, notamment les Trans qui sont particulièrement exposé-e-s à l’exclusion. Il n’est pas admissible que l’on vive sous le seuil de pauvreté aujourd’hui en France, 5ème puissance économique mondiale. C'est pourtant le cas de la majorité des 850 000 bénéficiaires de l'Allocation Adulte handicapé, dont le montant reste 200 euros en dessous du seuil de pauvreté", affirme Pascale Le Néouannic. Elle rappelle que Martine Billard, députée sortante et co-présidente du Parti de Gauche a déposé en avril 2010 une proposition de loi qui défend une politique de mise en accessibilité universelle du bâti et un revenu de remplacement égal au SMIC pour les personnes en situation de handicap. "Dans le cadre de cette nouvelle mandature, les élu-e-s du Front de Gauche au Parlement (re)déposeront cette proposition de loi car contrairement à ce qui est rabâché depuis des années ce n’est pas l’argent qui manque, mais la volonté politique." Pascale Le Néouannic note aussi qu’en "marchandisant la santé, l’UMP a fait exploser les inégalités sociales de santé. Les principales victimes sont les malades, particulièrement les personnes touchées par le VIH et les hépatites. Le Front de Gauche a mené campagne pour le remboursement intégral à 100 % des dépenses de santé couvertes par la Sécurité sociale, en y incluant les lunettes et les soins dentaires. Comme le Front de Gauche le propose, je suis pour la suppression des forfaits et des franchises à charge du patient. Il faudra non seulement rétablir les droits des malades mais aussi revenir sur la nouvelle carte sanitaire qui menace l’accès aux soins pour ceux qui habitent en zone rurale ou périurbaine. Les personnes vivant avec le VIH en savent quelque chose, elles qui ont besoin d’une prise en charge multidisciplinaire de qualité que doivent pouvoir offrir, sur tout le territoire, des établissements de santé publics en lien avec d’autres acteurs de soins de proximité, pour éviter les risques de complications ou d’autres pathologies associées".
Interrogée sur l’accès aux soins des étrangers malades, la candidate du Front de gauche explique que : "Les décisions qui ont conduit aux restrictions d’accès au droit au séjour pour soins sont contraires à toute logique de santé publique. Les futurs élu-e-s du Front de Gauche à l’Assemblée feront tout pour que soient abrogés les dispositifs qui ont conduit à la criminalisation de l'étranger. Car cette politique et non seulement absurde car microbes et virus ignorent la nationalité des personnes qu’ils frappent mais elle est aussi et surtout dangereuse en terme de santé publique. L’argument économique mis en avant pour réformer l’Aide Médicale d’État (AME) est totalement fallacieux (…) L’accès tardif aux soins a des conséquences néfastes sur la santé des personnes et le coût est alors bien supérieur. Le VIH offre l’une des illustrations les plus parlantes de cette absurdité. Je rappelle que le droit à la santé est inscrit dans notre Constitution. Je m'engage à demander l’abrogation des dispositifs restreignant l'accès aux soins, car pour le Front de Gauche qui s’est fortement mobilisé contre cette réforme il est urgent de revenir au dispositif antérieur (…) La réforme du ministre Eric Besson joue avec la vie humaine en renvoyant des malades à la mort et fait fi de la réalité de l’accès aux soins dans les pays dits "en développement"."

Enfin Pascale Le Néouannic note que "la mobilisation de votre association a contribué à voir finalement la circulaire d’application accorder un peu de répit. Mais il faut dès le début de la mandature abroger cette loi dangereuse et injuste pour rétablir sa version antérieure car comme le rappelait le Conseil national du sida, dans le cas de l’infection du VIH comme pour de nombreuses autres pathologies, "le problème n’est plus aujourd’hui celui de l’existence des traitements appropriés dans le pays d’origine mais celui de leur accessibilité". Dans ces pays, l’accès aux soins et au suivi médical sont réservés à une minorité, et les malades sont tributaires des possibilités limitées des hôpitaux publics ou des associations. Lutter pour l’accès aux soins de toutes et tous implique de remettre en cause la répartition actuelle des richesses. D’ailleurs les mouvements de lutte contre le sida souvent fondés par les séropositifs et leurs proches, qui se battent pour le meilleur accès aux soins possible, contribuent à la prise de conscience à l’échelle planétaire de l’urgence de lutter contre l’inégalité devant l’accès aux traitements dans les pays du Sud mais aussi dans des "pays riches" tels les Etats-Unis où des millions d’habitants vivent sans protection sociale. L’universalisation de l’accès à des traitements à bas coût nécessite de remettre en cause les logiques de marché et de concurrence dans le domaine de la santé".

Oliver Delaporte, candidat Divers Droite sur la 3ème circonscription des Yvelines
Pas de réponses aux questions de AIDES, mais une proposition de rendez-vous. Rapidement accordé puisque des militants de AIDES ont pu rencontré vendredi 8 juin le candidat à sa permanence. On y reviendra.

François Jeanmaire, candidat Divers Droite sur la 7ème circonscription des Hauts-de-Seine
Dans son courrier, François Jeanmaire ne parle pas de réponses, mais plutôt des "convictions" qui l'animent. "La CMU répond en partie à votre question [sur les conditions de vie des personnes, ndlr] ainsi que l'ACS [aide à l’acquisition d’une complémentaire Santé] et l'AME. En revanche, il faut aider les plus démunis touchés par le VIH et/ou une hépatite, à bénéficier d'une solidarité collective plus affirmée et dans la dignité de leur personne, note le candidat. Il faut également accélérer par des moyens accrus, la recherche médicale, l'information et la prévention. Enfin, il ne faut pas oublier d'autres "cancers" de la vie comme les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson !" "Votre deuxième question est plus "pointue" car elle porte sur le déficit budgétaire global des finances publiques. Seule une meilleure gestion de la France par nos gouvernants, de quelque bord que ce soit, permettra d'améliorer l'accès aux soins pour tous. Je m'y emploierai en traquant les dépenses inutiles. Si je suis élu, je consacrerai une partie de ma "puissance" de discernement à ces sujets de santé publique et vous associerai en amont à cette réflexion. Il y a grand intérêt à parler, à échanger et à dialoguer sur tous ces sujets, dans le respect de la dignité humaine, d'un bout à l'autre de la vie".

Martine Even, candidate du Parti Socialiste sur la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine
"Que de questions, que de questions", écrit la candidate socialiste en démarrage de son courrier. En effet, mais bon, cela ne semble pas rebuter Martine Even. "Tout d'abord, je suis socialiste, et de toute évidence tout ce qui touche à l'accès aux soins pour tous, à une meilleure prise en charge de  tous, quels que soient ses revenus, je suis pour. Nous devons justement travailler sur ces sujets pour apporter des solutions, tout en ne creusant pas pour autant le déficit de la Sécurité sociale." Elle veut bien recevoir AIDES si elle est qualifiée au second tour… ce qu’elle espère !

Flavien Bazenet, candidat du MODEM sur la 2ème circonscription des Yvelines
"Je vous remercie pour votre démarche et votre engagement citoyen, écrit le candidat centriste. Je suis sensible à votre combat. Je vous apporte quelques réponses concernant les problématiques courantes liées à la santé". Sur le financement de la protection sociale, Flavien Bazenet explique : "L’accès au soin universel fait de la France un pays de valeurs humanistes auxquelles je suis attaché. Nous devons préserver la solidarité entre les citoyens lorsque cela touche à l’essentiel : la santé. Dans un contexte économique difficile, il devient facile de toucher à tout même à l’essentiel. Mais la santé ne peut pas être bradée. Il faut donc trouver de nouvelles solutions pour réduire les dépenses tout en conservant un service de qualité. Nous devons retravailler la taxation sur les conventions d’assurance sur les contrats solidaires et responsables et développer la prévention." Concernant la régulation du système de santé, Flavien Bazenet estime qu’il faut "encourager les patients à suivre un parcours de soin cohérent en renforçant le rôle du médecin traitant. Ceci passe notamment par des efforts pédagogiques. La distribution de certains actes médicaux peut être repensée, en passant par des formations complémentaires par exemple des infirmier-e-s". Pour l’accès aux soins, il indique que : "La première inégalité est une inégalité territoriale contre laquelle il faut s’attacher à lutter. Concernant particulièrement la santé, je m’attacherai à développer des solutions pour permettre à chaque Yvelinois, chaque Francilien, chaque Français, d’accéder dans de bonnes conditions aux soins. Une solution consiste à regrouper les médecins, professionnels de la santé au sein de maisons pluridisciplinaires (…) Il faut lutter contre le renoncement de l’accès au soin. Les soins représentent aujourd’hui une dépense importante. Les premiers concernés sont les populations fragiles, retraitées, étudiants, chômeurs. Pourtant une meilleure prévention avec des soins réguliers permettrait d’éviter des soins curatifs à terme plus couteux. Dans ce cadre il faut revoir les honoraires des spécialistes de la santé puis fixer des plafonds de dépassement et donc de remboursement (…) Comme vous le savez, je défends une méthode différente de conduire les affaires publiques, notamment en soutenant activement le rôle des habitants, des associations, des responsables et élus locaux dans toutes les prises de décision. Nous travaillerons donc ensemble à l'avenir pour trouver des solutions efficientes".

Francine Bavay, candidate écologiste (EELV) dans la 12ème circonscription des Hauts-de-Seine

Dans son courrier (6 juin), elle rappelle que "l'objectif des écologistes est de garantir un accès universel à la santé".
"En tant que vice-présidente de la région Ile-de-France en charge de la santé, j'avais porté une attention particulière à ce que les aides apportées aux associations médicales soient améliorées. Les mesures suivantes dans le programme écologiste, auquel je souscris entièrement, contribuerons à améliorer les conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite". Il s’agit de la "suppression des franchises médicales ; la lutte contre les déserts médicaux ; la lutte contre les dépassements d'honoraires ; l’instauration d'un moratoire sur la tarification à l'acte à l'hôpital ; la revalorisation des minima sociaux : nous proposons une revalorisation de ces minima de 50 % durant la mandature post 2012, avec, comme objectif à terme, un revenu universel inconditionnel, individuel, qui puisse garantir à chaque citoyen un revenu décent à hauteur de 80% du SMIC".
"Il est possible de financer ces mesures si nous arrêtons de consommer, sous la pression des lobbies pharmaceutiques, des médicaments dont nous n'avons pas besoin (comme par exemple le Médiator), pour nous concentrer sur ceux qui nous sont indispensables, indique la candidate écologiste. Concernant l'accès aux soins et au séjour des étrangers malades, la politique qui vise à limiter l'accès aux soins des plus fragiles d'entre nous doit être stoppée. Non seulement elle provoque des désastres sanitaires, mais elle génère également des coûts supplémentaires pour l'assurance maladie. Nous voulons garantir l'universalité d'accès aux droits. Pour cela, il me semble essentiel d'au minimum de fusionner l'AME et la CMU. Nous menons une réflexion au sein de notre mouvement pour évaluer l'opportunité de réintégrer la CMU et l’AME au sein du dispositif de droit commun. Il est anormal que des bénéficiaires de l'AME, par exemple, ne bénéficient pas des mêmes droits que les usagers de l'assurance maladie. En outre, la création de ces dispositifs spécifiques, s'ils sont très utiles, participent à stigmatiser auprès de certains professionnels leurs bénéficiaires (refus de soins). Je suis bien évidemment favorable à la suppression de la franchise de 30 euros à l'AME".
"Je suis opposée également à la modification de l'article L. 313-11 du CESEDA effectuée le 18 juin 2011 [droit au séjour pour soins, ndlr], et je souhaite revenir aux dispositions antérieures, qui permettaient de garantir aux étrangers de venir en France pour des raisons médicales (et ce d'autant plus que moins de 10 % d'entre eux ont bénéficié d'un diagnostic avant leur arrivée sur le territoire français). Là encore, il s'agit d'une nécessité sanitaire autant qu'éthique et politique".