Santé et médecine : ce que dit le rapport sur l’homophobie 2014

Publié par jfl-seronet le 01.06.2014
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Droit et socialhomophobiesoins mortuairesdon du sang

Le Rapport sur l’homophobie 2014 réalisé par l’association SOS Homophobie consacre un chapitre à la santé et la médecine. Voici quelques uns des axes forts de ce chapitre.

En 2013, l’association a reçu 35 témoignages relatifs au domaine de la santé et de la médecine, soit près de 50 % de plus qu’en 2012. Comme pour les autres contextes, cette hausse serait également imputable aux débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. "Plus du tiers des témoignages signalent des remarques et jugements méprisants sur l’homosexualité tenus par des hommes et femmes médecins, psychiatres, psychologues, kinés et personnel infirmier", explique le rapport. "Les débats sur le mariage pour tous-te-s ont ouvert les vannes, permettant d’infliger leurs convictions personnelles à leurs patient-e-s sans se soucier de leur impact sur leur guérison et leur bien-être", indique SOS Homophobie. "Ces écarts sont très mal ressentis par leurs patient-e-s qui ont souvent noué une relation de confiance avec ces professionnel-le-s, une confiance cruciale pour le succès de la thérapie. Les patient-e-s se sentent complètement déstabilisé-e-s, infériorisé-e-s et comme pris-es au piège : ils et elles n’ont parfois pas la possibilité matérielle de changer de thérapeute, ou bien sont engagés dans une thérapie jugée très satisfaisante jusqu’à ces remarques".

Dons du sang

Autre sujet de colère récurrent pour les personnes qui contactent l’association : "L’interdiction faite aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes de donner leur sang. Elle suscite toujours stupéfaction et colère chez les donneurs potentiels qui l’apprennent lors de l’entretien avec le médecin de l’Etablissement français du sang (EFS). De jeunes gays sont interdits de don quand bien même ils expliquent qu’ils n’ont jamais eu de rapport sexuel ! Les louvoiements des responsables politiques sur cette question se poursuivent depuis plusieurs années, dans un contexte de pénurie de dons. Fin 2012, Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour revenir sur cette exclusion, après avoir déclaré le contraire sept mois plus tôt. En juillet 2013, un rapport lui a été remis par le député (PS) et neurologue Olivier Veran, préconisant, comme le demandent de nombreuses associations, que l’EFS ne se focalise plus sur l’orientation sexuelle du donneur mais sur "son niveau de risque individuel" : pratiques à risque, nombre de partenaires. La ministre renvoie maintenant aux travaux du Conseil de l’Europe et à l’avis à venir du Comité consultatif national d’éthique. Par ailleurs, deux hommes nous ont signalé avoir été interdits de don de moelle osseuse, alors même que cette exclusion ne figure pas sur le site Internet de l’EFS", explique le Rapport 2014.

Soins mortuaires

"Nous attirions l’an dernier l’attention sur le traitement des dépouilles des personnes décédées du sida", explique l’association dans son rapport. "Un arrêté ministériel de 1998 prévoit en effet que ces corps ne puissent pas bénéficier des soins de conservation, par crainte d’une contamination des thanatopracteurs-trices. Le cercueil doit alors être rapidement scellé, empêchant les proches de revoir le défunt une dernière fois. Une pétition lancée fin 2013 par les Elus locaux contre le sida a recueilli plus de 96 000 signatures pour accélérer la révision de cet arrêté. La ministre de la Santé avait demandé en février 2013 un rapport à l’administration générale des affaires sociales, qui devait être rendu sous trois mois. Le ministère a fait savoir le 3 janvier 2014 que la ministre était "favorable à la levée de l’interdiction", nous espérons qu’il ne faudra pas attendre encore un an pour qu’un terme soit mis à cette discrimination aussi douloureuse qu’injustifiée", explique le Rapport. On sait désormais qu’il n’y aura pas de changement avant 2016 a annoncé le gouvernement récemment au Sénat. "Cette année encore nous appelons donc tous les personnels médicaux à s’en tenir strictement à la déontologie médicale et à s’interdire des jugements qui entravent le succès des thérapies engagées, quand ils ne sont pas la cause de nouvelles souffrances psychologiques. Nous appelons le gouvernement à mettre un terme aux discriminations sur le don de sang et les soins funéraires qui n’ont pas de justification médicale".

Commentaires

Portrait de clarithanato

Il ne faut pas tout mélanger et surtout éviter d'écrire des choses inexactes. Tout d'abord, l'obligation de mise en bière et de fermeture immédiate a été supprimée de la loi il y a plusieurs années, si cela se passe toujours ainsi dans les faits, c'est tout simplement parce que les certificats de décès n'ont pas encore été modifiés. Il suffit simplement de le faire et personne, ni personnel de morgue ni agent funéraire ou Thanatopracteur ne refusera de pratiquer une simple toilette mortuaire sur un défunt atteint d'hépatite ou de VIH. Il s'agit de maladies transmissibles et non contagieuses, manipuler ces corps ne présente pas le moindre danger à condition de ne pas entrer accidentellement en contact avec du sang ou des liquides biologiques. Les Thanatopracteurs, en revanche, dont je suis, sont majoritairement contre la levée de l'interdiction des soins de conservation sur les corps porteurs d'hépatites ou de VIH, car il s'agit là d'un acte invasif et le risque d'exposition au sang pour le praticien est de 8,8/10, donc le danger bien réel, concernant tout du moins les hépatites, puisque pour le VIH, personne n'est à l'heure actuelle capable de l'affirmer ni d'affirmer le contraire. Gardons présent à l'esprit que le but de la Thanatopraxie est de conserver et présenter le corps d'une défunt, nous ne sommes pas des médecins ni des infirmières. Il existe d'autres méthodes de conservation, il est insensé de risquer la vie d'une personne saine pour s'occuper d'un cadavre.

Je trouve inadmissible de parler des soins mortuaires dans un article traitant de l'homophobie. Ce raccourcis est ridicule et insultant envers des hommes et des femmes, hétéros, bi ou Homos, qui travaillent très dur, dans des conditions souvent épouvantables, en s'exposant aux risques de contamination et d'inhalation de produits dangereux, sans horaires et sans jours fériés, au service des familles endeuillées.

Je comprends le sentiment de rejet que des personnes atteintes de ces maladies peuvent ressentir en lisant ce genre de bêtises. Ce n'est pas la réalité, il faut creuser un peu plus, s'informer et essayer de comprendre avant de dire n'importe quoi. Merci.

Portrait de alsaco

sujet  déja traité  sur le site    - tu n 'apportes hélas  rien de nouveau    dsl

http://www.seronet.info/article/soins-funeraires-la-levee-sera-pour-2016-67266

Portrait de clarithanato

Ah oui, d'ailleurs je suis citée dans l'article. Je vais regarder ça de plus près, merci.

Portrait de lolothanato

Je voulais savoir pourquoi les soins mortuaires font parties d'un article sur l'homophobie ?

Vous sous entendez que toutes les personnes atteintes de VIH ou d'hepathite sont homosexuelles ?

Car les soins de conservations ne sont interdits que sur les personnes atteintes de VIH et d'hépathite C.

Portrait de frabro

Il est peut être utile de rappeller que la communauté homosexuelle paye un large tribut à l'épidémie de VIH/SIDA et que nous sommes nombreux à avoir accompagné nos compagnons, nos amis, nos copains dans leurs derniers instants.

A ce titre, l'inégalité devant la mort s'ajoute à toutes les autres discriminations vécues tout au long de la vie par beaucoup trop d'entre nous.

C'est le combat des homosexuels qui a fait largement avancer les choses en matière de lutte contre le vih d'abord, contre le vhc ensuite.

Quand aux commentaires sur vos conditions de travail et tout ce que vous avez à supporter, désolé, mais si votre métier ne vous convient pas changez en. Il y a ici beaucoup de personnes qui n'ont pas la chance de pouvoir travailler et vivent de minimas sociaux inférieurs au seuil de pauvreté, et je trouve indécent que vous veniez les provoquer de la sorte.

Portrait de lolothanato

Personne ne ce plein des ces conditions de travail. Quand on fait ce metiers c'est par choix, par conviction, pas par obligations. Donc les conditions on les connait et on les assume. On vous explique juste comment on fonctionne et pourquoi à nos yeux c'est prendre des risque suplementaires que de faire des soins sur des personnes atteintes de certaines maladies. Et celà n'a rien d'homophobes. 

Et ce n'est pas parce que on a un travail qu'on aime qu'on doit pas en parler car des gens ne travaillent pas. Sinon il faut dire à tf1 et M6 de plus faire d'emisions de cuisines ni de pub, car des gens vont aux restos du coeur.