EXTRAITS

Publié par jean-pierre17 le 31.01.2010
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1 : « Concernant Kevin, je devais tout payer pour deux, les cinés, les restos, les boîtes, les extas, l’essence, les fringues, les hôtels et j’en passe. 
Aussi, quand il m’arrivait d’être à court de fric, nous n’avions de ce fait rien à manger ; alors il nous est arrivé d’aller manger au restaurant et au moment de l’addition, nous partions à l’arrache. Une fois même, un cuisinier s’est tapé un sprint à nous pourchasser avec une batte à la main pour nous corriger, heureusement, nous courions si vite que celui-ci ne pouvait pas nous rattraper. Et quant Kevin n’avait plus d’essence, il me disait qu’il connaissait un copain qui pouvait nous dépanner en thune et qu’il en avait tout au plus pour une demi-heure. Eh bien sachez qu’il se pointait deux ou trois heures plus tard, avec le triple des cents euros dont nous avions besoin. La première fois je ne me suis pas posé de questions. La deuxième fois, intrigué par tant de générosité, je lui demandai s’il ne se moquait pas de moi. A quoi il rétorqua, affichant son éternel sourire narquois et sournois, que non, que je divaguais et qu’il fallait que je cesse de « psychoter ». Je ne demandais qu’à le croire. Toutefois le soupçon sur ses infidélités commençait à germer dans mon esprit. En effet, lors de nos rapports sexuels, Monsieur refusait systématiquement le rôle passif. J’en étais arrivé à oublier que moi aussi j’étais un garçon et qu’il aurait été normal d’inverser de temps en temps les rôles. Ce n’est que bien plus tard que j’eus la révélation de sa duplicité : non seulement ce compagnon d’infortune faisait don de sa personne pour subsister _ ce qui explique qu’il n’était plus en état de m’accorder le rôle actif, à moi son mec _ mais encore, que le fameux donateur n’était autre qu’un client aisé, le même qui lui avait offert son « Alfa Roméo » berline. Dès que je fus averti de ses agissements fallacieux, je décidai de commencer à appliquer la loi du Talion : œil pour œil, dent pour dent ".

 

2 : Un jour où j’avais décidé d’enterrer la hache de guerre, j’ai été bon prince en invitant Kevin au restaurant puis au cinéma. Mais lui, ne sachant pas vivre une relation sans conflit, avait décidé de m’attiser une fois de plus. Lors du retour, en voiture, nous avons vu un beau garçon basané tout de blanc vêtu. Je peux comprendre que même lorsqu’on est en couple, les yeux soient faits pour regarder, mais il y a des limites quant à faire de la provocation irrespectueuse vis-à-vis de sa propre relation. Il me bassinait à me dire qu’il le trouvait beau, super excitant, qu’il passerait bien la nuit avec et qu’il prendrait aussi plaisir à se faire « culbuter » par ce magnifique étalon. Alors je me suis souvenu que moi je n’avais pas droit de jouir de son séant, parce qu’il le considérait comme son outil de travail. Là par contre, pour l’un de ces apollons, il était prêt à se donner ; c’était trop et j’explosai de fureur. Je lui ai dit qu’il avait gagné, que c’était la Saint Kevin aujourd’hui, et qu’il allait en « chier ». Sur un grand cours qui mène Place Gambetta, nous étions lancés à plus de soixante dix kilomètres heures, j’ai ouvert la portière passager en grand, le menaçant de la faire exploser s’il s’approchait trop des lampadaires, ajoutant aussi, qu’il devrait faire sa pute longtemps pour payer les réparations. Il m’a donné un coup de coude à la tête, alors, toujours à la même vitesse, tandis que la voiture tanguait, j’ai brusquement tiré le frein à main ; les pneus ont crissé, les autres véhicules ont tous pilé derrière nous, et nous avons presque fait un demi tour. J’ai rouvert ma portière, je suis descendu en lui mettant une grande gifle et j’ai ajouté, en affichant un sourire sarcastique, que ce n’était pas la peine qu’il rentre chez ma mère puisque je le foutais à la porte.

3 : Durant ce rapport sexuel, je remarquai qu’il avait une sorte d’infection sur le prépuce. Ça lui faisait comme un pustule et il me disait que ce bouton lui faisait mal. Alors je lui ai demandé s’il avait eu des aventures et s’il s’était protégé. Il s’offusqua presque, me jurant maladroitement que non, et pour essayer de me faire plaisir il ajouta qu’il ne pouvait pas avoir eu quelqu’un d’autre, puisque soi-disant, il n’arrivait pas à me sortir de son esprit. Je savais pertinemment qu’il me racontait des boniments. Nous avions prochainement rendez-vous à l’hôpital pour notre bilan bi mensuel, je lui ai donc dit qu’il devait en profiter pour le montrer au spécialiste. 
Quelques jours après, je me suis retrouvé avec la même chose, mais à l’entrée du rectum. Il m’avait refilé sa cochonnerie et nous ne savions pas ce que c’était. Le jour de la consultation, le docteur en voyant cela, sans attendre, nous a fait faire toute une batterie d’examens et une énorme prise de sang. En partant, de par l’urgence des résultats d’analyses, nous devions prendre un prochain rendez-vous pour la semaine d’après. Aussi, j’avais droit à aller chez le proctologue faire un prélèvement pour d’éventuels condylomes ou polypes. Cet examen révéla qu’il y en avait beaucoup, et des uns et des autres, mais devant une telle humiliation j’ai tout simplement négligé d’y retourner _ au risque que plus tard ces infections prennent une allure anarchique. Nous habitions une planète tellement lointaine de notre galaxie, que nous nous sommes pointés à l’hôpital seulement trois semaines plus tard ; nous nous étions enfin souvenus qu’il fallait revenir pour le diagnostic. C’était un samedi matin, approximativement onze heures, et nous sortions tout droit d’un « after » avec des amphétamines plein la tête, sans parler du nombre impressionnant de joints que nous avions fumés. Très haut « perchés », nous sommes arrivés comme des lémures dans la salle d’attente du service infectieux et, en nous voyant, tout le personnel médical nous a fait les gros yeux. Ils avaient tout de suite compris que nous étions complet sur orbite, puis l’infirmière qui avait fait notre prise de sang trois semaines plus tôt arriva en même temps que notre spécialiste. Quand ils ont vu nos têtes, ils se sont regardés, ils se sont souri et nous ont dit qu’heureusement que ce n’était pas le jour de la prise de sang, que les tubes à essais auraient sûrement explosé. Puis, ils firent trêve de plaisanterie pour nous annoncer que Kevin restait sur place. En effet il avait attrapé la syphilis et il en était quasiment au troisième stade de l’évolution. Bonne nouvelle, moi aussi je l’avais contractée, mais je n’en étais encore qu’a la première salve de l’infection.