Je suis inquiet, A Eric, militant salarié de AIDES parti trop tôt aussi .. à vous tous.
Je suis inquiet parce que la mort à AIDES revient nous narguer de son triste visage,
comme par le passé. je suis inquiet parce que depuis un an qu’elle ne cesse de nous rappeler à notre pauvre sort, nous devons vivre avec et n’avons guère l’occasion d’en parler entre nous. Je suis inquiet parce que j’ai peur , un jour, de vraiment baisser les bras.
Et puis parce que j’en ai marre d’entendre que tout va mieux. je suis inquiet parce que mon médecin est débordé et que son remplaçant en ville ne l’est pas moins. e suis inquiet de mon futur professionnel parce que j’ai peur d’aller voir ailleurs. Je suis inquiet du sort réservé à notre chère association. Et ça m’inquiète ces moments qui nous manquent où l’on dansait pour oublier un peu. Et puis parce que je sens partout la solitude qui est parfois cause de plus de maux que n’en cause le SIDA lui même. Je suis inquiet quand j’écoute les news à la radio, que va t’il nous arriver encore sur nos pauvre planète ? Qu’est il advenu de la joie, la bienveillance, la tendresse, les sourires, le bonheur de vivre et non pas de survivre, et même les larmes…ai-je encore assez de larmes à laisser couler pour apaiser mon inquiétude ? Je suis inquiet parce que je ne sais plus comment réagir à l’annonce d’un décès et que je ne peux supporter que cela fasse partie de mon quotidien. Je suis inquiet, j’ai peur que mon cœur lâche. Parce que trop de souffrance, trop de choses lourdes à porter, trop de malveillance ou de négligence, trop de fumée de cigarettes ,trop de médocs, trop de stress, trop de vie malmenée . je suis inquiet parfois lorsque je m’endors parce que j’ai peur du lendemain. e suis inquiet pour les amis qui ne vont pas bien. Je n’ai jamais été aussi inquiet et pourtant je n’ai jamais eu autant envie de vivre. Je suis inquiet de devoir vivre dans un tel paradoxe !
Pascal 27/10/05- Blog de Pascalou
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Commentaires
5 sur 5
j'ai reçu ton message 5 sur 5... je partage beaucoup de tes inquiétudes...
serrons-nous les coudes
SOLIDARITE ENTRE TOUS LES SEROPOS
6 sur 6
J allais dire tres beau texte, comme si c etait ca le sujet. Alors oui message 5 sur 5, 6 sur 6, autant que l'on veut.
Ce site est aussi la pour ca, dire qu on partage, en parler le plus possible. Gardons une lumiere.
Saturne
Il est évident que les choses ne
Il est évident que les choses ne vont pas si bien que celà.
Avant il y avait une certaine solidarité qui permettait un mieu être, mais voilà que aujourd'hui nous nous éloignons tous les est des autres.
Pourtant il me parrait clair que nous avons envie. Envie de partager, de communiquer, de se faire entendre, d'écouter. Nous avons envie de participer à la ronde de la vie.
Qu'est ce qui fait qu'il y ait de moins en moins de dialogue de compréhension et de plus de jugement et d'exclusion. Sommes nous capble d'un mieu vivre ensemble, avec nos différences et nos ressemblances.
Oui, je veux le croire. Je crois aussi que c'est dans la mobilisation que les choses se font. Alors soyons ensemble, car moi je ferrai l'effort d'être avec vous, même si celà est parfois difficile, même si il est plus facile de ce faire des ennemis que des amis.
Avec toute mon amitié Pascalou.
solidarité et rejet de soi
Depuis que je fréquente (6 ou 7 ans) les organismes d'aide aux séropos à Montréal, que je côtoie des séropos, je me demande pourquoi il y a si peu d'empathie entre les séropos eux-mêmes et pourquoi les associations se regardent comme chien et chat prês à se dévorer. On parle beaucoup de solidarité dans les grands événements rassembleurs et publics, puis une fois revenus à la "maison" chacun, chacune, cassent du sucre sur le dos des autres. Au début, je me disais, c'est parce qu'on est des homos, donc on aime bien se "bitcher" et se griffer... mais j'observe exactement la même chose dans les organismes où on trouve une majorité d'hétéros... Alors, c'est quoi le problème ?
Je risque une hypothèse (un brin docteur Freud) est-ce qu'on s'aime vraiment soi-même ? Est-ce que les autres séropos ne nous donnent pas une image de nous-mêmes qu'on ne veut pas voir ?
Eliot