L'épée du Roi-Diamant et la résistance à la douleur.

Publié par ouhlala le 30.12.2010
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   Selon les résultats d'une étude menée à l'Université de Montréal, publiés dans le numéro de novembre de Pain, la pratique de la méditation zen permet d'atténuer la sensibilité à la douleur. http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=8506

   Pierre Rainville et ses collègues ont comparé la réponse à des stimuli douloureux d'origine thermique de 13 adeptes de la méditation zen à celle de 13 autres sujets ne pratiquant pas la méditation. Leur perception respective de la douleur a été mesurée et comparée avec les données recueillies par lRM fonctionnel. Les adeptes les plus expérimentés de la méditation zen ont présenté des réponses plus basses à la douleur et une diminution de l'activité cérébrale dans les zones du cerveau responsables de la cognition, de l'émotion et de la mémoire (le cortex préfrontal, l'amygdale et l'hippocampe). Les chercheurs ont également observé une diminution de la communication entre la zone du cerveau qui ressent la douleur et le cortex préfrontal.

   "Nos recherches antérieures ont montré que les adeptes de la méditation zen ont une moins grande sensibilité à la douleur. L'objectif de cette étude était de déterminer comment ils y parvenaient , explique Pierre Rainville, directeur de cette étude et chercheur à l'Université de Montréal et à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, nous avons démontré que même si les adeptes de la méditation ont conscience de la douleur, cette sensation n'est pas traitée dans la zone du cerveau responsable de l'évaluation, du raisonnement ou de la formation de la mémoire. Nous pensons qu'ils ressentent bel et bien les sensations douloureuses, mais qu'ils abrègent le processus en s'empêchant d'interpréter ou d'étiqueter les différents stimuli comme douloureux."

   "Ces résultats laissent penser que les adeptes de la méditation zen pourraient avoir acquis l'aptitude de neutraliser certains processus cérébraux supérieurs tout en continuant de ressentir les stimuli , explique Pierre Rainville. Cette aptitude pourrait avoir des conséquences profondes et étendues sur la régulation de la douleur et des émotions et sur le contrôle cognitif. Et cette neutralisation de la douleur s’opérerait par elle-même chez les méditants, sans qu’ils aient à méditer au moment où survient la douleur."

À propos de l'étude:

L'article "A non-elaborative mental stance and decoupling of executive and pain-related cortices predicts low pain sensitivity in Zen meditators" est signé Joshua A. Grant, Jérôme Courtemanche et Pierre Rainville de l'Université de Montréal.

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http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=com...

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2010/12/09/002-perception-med...

Commentaires

Portrait de fabinette

et a fond, pourquoi l'etre humain serait doté d'une cicatrisation casi spectaculaire, sans aucune trace visible au bout d'un certain temps, alors qu'il ne serait pas capable de gerer ses propres emotions à la douleur.

N'oublions pas que les capacités de notre cerveau ne sont casiment pas exploités.....

La méditation n'est peut-etre pas non plus la seule porte de sortie à l'anti douleur.

L'évolution humaine n'est encore qu'à son balbutiement.

Portrait de ouhlala

D'accord avec toi, fabinette.

Cela dit, pour moi qui suit un peu "sensible", mieux tolérer la douleur ça ne doit pas signifier se résigner à la subir. Reste aussi à voir si les résultats de l'étude valent aussi pour les souffrances morales... Ce qui est intéressant, c'est de découpler le stimuli et le traitement du stimuli par l'intellect pour en contrôler les effets. On comprend qu'à chaque fois qu'on se plaint, qu'on soupire, qu'on geint, bref qu'on sur-étiquette les stimuli, on accroît la douleur...

On doit être aveugle à soi-même, ou passionné par nos propres imperfections, pour dire  "...ça fait du bien de se plaindre" ! 

Dans un autre registre de déni, des études nombreuses et indiscutables prouvent qu'un régime hypocalorique (moins 1/3 de la norme admise sans diminuer les apports en vitamines et sels minéraux) augmenteraient très notablement et la durée et la qualité de la vie... Mais c'est tombé complètement dans l'oreille des sourds. Les dirigeants doivent avoir peur qu'on ait plus la force d'aller bosser, ou que les hypermarchés ne se vident pas assez vite. Et nous, pas du tout envie de se serrer la ceinture, vu que de se gaver de tout c'est un moyen de calmer nos angoisses...

Alors, améliorer la résistance à la douleur, et pourquoi pas à l'effort aussi... C'est un peu faire de la performance. Quant à l'exploitation du cerveau... bref  "performance", "exploitation", un vocable qui laisse penser que ça peut vite sentir le roussi... (j'exagère pour plaisanter, j'ai bien compris ce que tu écris :-)). Franck.