"Le testicule engendre l'audace" : les 15 pires phrases sexistes

Publié par lericou06 le 21.03.2014
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Incapables de travailler, inaptes à la politique, dénuées de tout sens artistique... De tout temps, il y a eu une pseudo-science pour lister ce que les femmes ne savent pas faire."Femmes - Hommes, les vraies différences", dossier à lire dans "le Nouvel Observateur" du 6 mars. (Sipa)

"Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage", dit l'adage. Quand on veut assigner la femme au foyer, on l'accuse d'être incapable d'en sortir. Et l'on fait de Dame Nature la caution qui en aurait décidé ainsi une fois pour toutes. 

Egale de l'homme en dignité, mais remplissant dans la famille et dans la nation des fonctions [...] différentes, conformes à sa nature et nullement inférieures, la femme moderne redeviendra la gardienne du foyer", s'enthousiasme ainsi l'écrivain Jean Giraudoux, sous le régime de Vichy. 

"Des fonctions conformes à sa nature et nullement inférieures", voilà une formule révélatrice... Car, évidemment, les machos ont toujours nié attribuer aux femmes un rang inférieur : il serait simplement différent. Aristote pensait ainsi que, dès la reproduction, "le corps est fourni par la femelle, et l'âme par le mâle". Les médecins partageront, peu ou prou, cette vision jusqu'au XVIIIe siècle. L'âge des Lumières surgit alors... mais toujours pas celui des femmes.

Au contraire, la théorie de la complémentarité naturelle fige plus encore les deux sexes dans les préjugés : la femme est impassible, pudique, superficielle, douée pour les choses concrètes, alors que l'homme est énergique, belliqueux et voué aux abstractions.

Les éminences médicales de l'époque trouvent aux femmes un "excès de sang", un cerveau moins bien organisé, des "nerfs plus irritables"...

Tout à la fin du XIXe siècle encore, l'un des plus illustres praticiens de la phrénologie - cette fausse science qui déterminait le tempérament humain selon la forme du crâne -, Cesare Lombroso jure que les femmes ont un cervelet plus petit :

Les occupations intellectuelles trop assidues, trop abstraites produisent des aménorrhées [absence de règles, NDLR], de l'hystérisme, du nervosisme." N'oublions pas que l'adjectif "hystérique" vient d'"utérus"...

A chaque fois, les différences physiques objectives visent à démontrer l'inaptitude des dames aux activités masculines. La chose politique, par exemple, qui exige une audace dont leur métabolisme les rend incapables.

Eminemment discontinues, elles se plieront difficilement au métier de l'homme politique; ni elles ne tiendront à l'exercer", estime le sociologue de la IIIe République Maurice Hauriou.

Alors que Jean- Jacques Rousseau tranchait déjà, dans son "Emile" (1762) :

La timidité des femmes est encore un instinct de la nature contre le double risque qu'elles courent durant leur grossesse." 

Et l'on voudrait qu'elles montent sur les estrades pour haranguer les foules ? En 1935, le prix Nobel de médecine Alexis Carrel a la formule qui tue : 

Le testicule engendre l'audace."

Evidemment, il est risqué d'accorder le droit de vote à des créatures aussi influençables, qui obéissent à ce que les prêtres leur ordonnent de faire. 

La femme, déjà faible par sa nature, est encore affaiblie par la superstition qu'on lui enseigne dans sa jeunesse", résume Bestetti, le délégué des cordonniers à Paris à la fin du XIXe siècle.

On l'a oublié, mais l'ordonnance de 1944 qui donne le droit de vote aux Françaises a été l'occasion de débats féroces : et les femmes dont les maris étaient encore prisonniers, allaient-elles voter sans "leurs éducateurs naturels" ?

Exclues du champ politique, les femmes le sont également du travail, hormis ce que le XIXe siècle nommait "métiers de femmes", notamment la filature et les travaux domestiques.

Elles ne créent pas, mais elles reproduisent à merveille", pense le républicain Jules Simon, quand l'économiste Paul Leroy-Beaulieu les voit bien dans l'instruction des petits, car "les femmes ont d'instinct la connaissance de l'enfance" !

En revanche, leur métabolisme n'est "pas fait" pour la machine et l'usine. "La femme devenue ouvrière n'est plus une femme", assure Jules Simon, suivi par les syndicats ouvriers de son temps.

Si nous disons à l'homme, qui a la santé, la force musculaire : à l'atelier; nous disons à la femme, qui a la faiblesse, la beauté, la douceur et l'amour : au foyer domestique", énonce Bernard, anarchiste.

D'autant que l'Académie de Médecine a tranché en 1866 : la machine à coudre des ateliers provoque, par ses vibrations, "une excitation génitale assez vive pour mettre [les ouvrières] dans la nécessité de cesser momentanément tout travail [...] et d'avoir recours à des lotions d'eau froide" !

Et quid des femmes dans la création artistique ? Mauvaises écrivaines, sculptrices médiocres, elles sont aussi des musiciennes exécrables. 

Déjà la vue du corps féminin nous apprend que la femme n'est pas faite pour les grands travaux ni intellectuels ni physiques" car "elles sont partout ancrées dans le subjectif", pense le philosophe du XIXe siècle Arthur Schopenhauer.

En 1928 encore, un critique écrit à propos de la compositrice Germaine Tailleferre : 

Une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur les pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire." 

Et quand, par exception, on trouve qu'une oeuvre créée par une femme a quelques qualités, on écrit que son travail "est absolument viril" (à propos de la compositrice du XIXe siècle Augusta Holmès).

Pour Flaubert, George Sand est même "un grand homme" du siècle !

Décidément, la seule chose qui leur convient naturellement, c'est bien la maternité.

Les femmes qui n'ont pas d'enfants sont moins équilibrées, plus nerveuses que les autres", martèle le docteur Carrel dans les années 1930.

Il reprend ainsi la célèbre formule de son aîné, le professeur Adolphe Pinard, inventeur de la puériculture au début du XXe siècle :

Il faut à une femme quatre grossesses pour avoir une santé normale.
"

Commentaires

Portrait de lericou06

c'est juste un article comme ça hein,,,,,

Portrait de pararpima

Aussi bas que tomberont nos seins, ils seront toujours plus hauts que vos couilles.

Max