Ma vie, Ma présentation.

Publié par Lovesensation le 19.12.2014
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Bonjour à toutes et à tous,

Je me nomme Abby, j'ai vu le jour à Saint Avold le 19 janvier 1974.

Je suis chanteuse, je vais avoir 41 ans en janvier 2015 et j'ai l'immense bonheur de partager ma vie avec Scarlett que j'ai adoptée en 2011. Elle va avoir approximativement 5 ans en décembre. Elle est croisée Berger Malinois et Doberman, elle est très gentille et intelligente.

Pour ce qui est de ma personne, je me suis assez bien décrite dans le « VIH et vous ».

Malgré tout je me prête à la présentation qui me semble la base de la politesse.

Je me suis toujours sentie du sexe féminin, mais ayant connu à la rue, il fallait avant tout penser à manger, trouver du travail, un logement (à défaut des hébergements, n'ayant pas eu d'attaches de longue date avec mon géniteur et ma belle mère qui déménageaient beaucoup).

Ces derniers m'ont fait devancer le service militaire à 18 ans, au passage, m'interdisant de continuer mes études, (les "jobs" que j'occupais en plus du lycée, n'apportaient pas assez d'argent au "foyer" si on peux appeler ça comme ça)

La « galère » à vraiment commencé lorsqu'ils m'ont envoyé une lettre pendant mon service, alors que je n'avais pas encore eu de rapports exprimant ceci : "Nous ne supportons pas la proximité des homos (formulé différemment, vous vous en doutez lol), ne reviens jamais à la maison, nous ne le supporterions pas!"

Ma mère m'ayant eu à l'âge de 17 ans, n'a jamais voulu de moi, elle a donc donné ma garde à mon père…

En fait mon géniteur et ma belle mère étant violents, ils avaient néanmoins une image de couple charmant, aimant leurs enfants auprès du reste du monde. Alors lorsque pour me soulager, je racontais ce qu'il se passait à la maison à des enfants de mon âge, ceux-ci le répétaient innocemment à leur parents, qui à leur tour en parlaient aux miens, qui finissaient toujours par me traiter de menteuse en me donnant à nouveau par exemple une baffe à en saigner du nez (c'était systématique, pour le reste je ne rentrerais pas dans le détail: mais ma mère m'ayant eue jeune et m'ayant abandonnée, ils disaient du mal d'elle: j'ai du la voir, elle et le reste de ma famille, 3 fois 15 jours de l'âge de 6 ans à 18 ans).

Depuis je n'ai plus de famille, je ne connais ni adresse ni téléphones et ça restera comme ça.

Une fois à la rue, je n'ai pas pu compter sur ma mère, ni sur le reste de la famille, mon géniteur et ma belle mère ayant dit à tout le monde que j'étais partie de moi même... Le pire c'est qu'ils ont déménagé, après m'avoir mise à la rue, dans l'Est près de la famille maternelle et paternelle!

Toujours est-il qu'un jour, j'ai reçu dans le jardin (nous habitions alors Nandy dans le 77) une des fameuses baffes avec "grand élan" suivie d'un "tirage" de mes cheveux pour me faire rentrer à la maison. (Mon père était dans la police, il était très costaud, rien que le son de sa voix tonitruante, m'effrayait)...Une voisine ayant été témoin de la scène via sa fenêtre, me demanda de passer souvent chez elle pour parler. Elle fût la première à savoir que j'aimais les hommes, n'ayant pas encore eu de rapports.

Mis à part les notes à l'école qui ont fini par "dégringoler", je vous assure que j'étais très sage. Sauf qu'effectivement, je mentais donc pour mon attirance pour les hommes puis par la force des choses: sur mes mauvaises notes qui me valaient des sacrées "raclées". J'ai donc fini par régulièrement cacher mes mauvaises notes. Ma belle mère fouillant ma chambre et mon sac quand je rentrais, si elle trouvait une mauvaise copie cachée: elle savait y faire avec sa voix stridente pour "chauffer" mon père… Ou s'il n'était pas là, j'avais le droit à un crachat en pleine figure voir deux fois passée sous la douche froide...

Pendant je j'effectuais mon service militaire, cette voisine voyant que mes "parents" commençaient à se poser des questions, leur a confié ce que je lui avait dit concernant mon attirance pour les hommes, certainement parce qu'elle savait que je n'étais pas là et que mon père ne pourrait pas me défigurer, et elle a bien fait ! (C'est ce que je pense, je n'étais pas là, mais cette voisine m'aimait beaucoup alors je ne vois que cette explication).

J'ai fini par avoir mon premier "homme" pendant le service militaire (Que j'ai connu en dehors de la caserne, lors de mes permissions où je me suis libérée en allant à Strasbourg dans les boites gay - je faisais mon service militaire à Colmart). Cet homme c'est révélé abusif sexuellement et psychologiquement, il me « prenait » quand il le voulait et sans protections… Nous avons donc rompu rapidement.

Je me suis donc retrouvée à la rue et sur des conseils mal avisés, je suis montée à Paris pour me prostituer Porte Dauphine. (Je n'y allais que lorsque j'avais faim, ce fût un moment terrible pour moi). Je n'embrassais pas, je mettais le préservatif pour tout. Ironiquement, j'avais une peur bleue du VIH. Jusqu'au jour où je suis tombée sur un homme plus jeune, un grand brun musclé, comme je les aimais, qui après des heures d'attente et plus de métro en vue pour rentrer, m'a demandé mon tarif...

Je me demandais ce qu'un si bel homme pouvait bien me trouver! Mais j'étais fatiguée et je devais rentrer chez quelqu'un qui m'avait proposer de prendre soin de ses plantes pendant ses vacances. J'ai même baissé mon tarif.

Cet homme, je lui aurais donné le bon dieu sans confession. Puis j'exprimais toujours à mes clients, le fait que je n'étais pas prostituée dans l'âme, mais que sans logement, pas de téléphone (et oui en 93 les portables...), donc pas de travail et donc: le chien qui se mord la queue... Je tentais de les amener à ma cause en toute franchise pour éventuellement avoir un hébergement et donc trouver du travail. Mais ils pensaient tous qu'au sexe... J'ai donc parlé avec ce beau brun, puis lui m'a confié qu'il était prof de gym (ça correspondait avec sa carrure) et qu'il était bi, par conséquent on ne pouvait pas aller chez lui. Dehors ça ne lui convenais pas non plus...

On ne pouvait pas faire ça chez lui (jusque là tout collait). Il m'avait aussi demandé si j'avais "fait des clients" avant, et naïvement (19 ans en 93) je lui ai répondu que je venais juste pour survivre et que donc je n'avais pas eu d'autres clients avant. Ça question était bizarre, mais souvent ces hommes avaient des exigences ou des travers bizarres. Ça n'a donc pas éveillé le moindre soupçon dans ma tête à l'époque...

Nous avons fini chez la personne dont je gardais le logement tout en y étant hébergée, j'avais en plus du besoin d'argent, envie de ce beau brun : ça me changeait pour une fois, un bel homme... Arrivés à Stalingrad avec sa voiture, nous sommes entrés dans le logement que je gardais dont le frigo était vide, situé en Rez de Chaussé devant le canal Saint Martin.

Je n'ai pas osé aller vers lui tout de suite, car je le trouvais trop beau pour moi. Il m'a demandé des choses, nous avons donc commencé, lorsqu'il eu presque fini, (je ne détaille pas tout) sous prétexte de se « frotter seulement », (je lui avait proposé un préservatif) il est rentré de force en me déchirant au passage et il a été jusqu'au bout...

Je n'ai pas compris spécialement ce qui venait de se passer, aussi par réflexe idiot, me suis-je recouverte de la couverture sans penser à me rhabiller. Lui, commençait à mettre son jean et lorsqu'il a mis la main dans sa poche ce ne fût pas pour me "payer" mais pour en sortir un opinel de 19 cm approximativement.

Là, je compris pourquoi il m'avait demandé si j'avais "fait du monde avant", il voulait de l'argent ! Je lui ai ré-expliqué que je n'avais pas eu d'autres clients, que quand je venais je n'en faisait qu'un seul, en tentant de monter le ton, pas en criant, mais en étant apeurée l'air de rien (genre je me justifiais) pour qu'éventuellement dans la nuit les voisins entendent.

Il a vite compris ma manœuvre, m'a demandé de la fermer en me positionnant l'opinel sur la gorge et il a fini par vider l'unique grande armoire coulissante du studio (sdb séparée), fouillé mon costume de chez Tati pour trouver de l'argent. Puis dans l'armoire, il a pris un appareil photo, son zoom et un pantalon en cuir, le tout ne m'appartenant pas...

Il voulait m'attacher avec ma cravate et là je me suis dit, ça va être la fin. J'ai donc subtilement proposé qu'il sorte via la grande fenêtre du rdc donnant directement sur le canal et donc lui proposant une sortie plus rapide et discrète. (Je voulais qu'il parte, c'est tout).

Pour ce faire, je devais lui ouvrir les volets roulants, ce qui fût convenu. Puis en sortant, il m'a dit "De toutes façons je n'aime pas les homos" (un autre mot plus court) et il a fait mention d'un "pote" à lui, égorgé dans sa voiture, sur la place Dauphine.

Il me demandait à moi, qu'il venait d'agresser, si je n'avais pas fait parti des gens qui avaient tué cet homme. Avec mon physique androgyne et fin, cette question était d'autant plus bizarre. Je n'ai jamais compris... Je pense qu'il a du tuer cet homme et que psychologiquement, me laissant vivre il voulait se dédouaner... En effet la police avait posé des questions quelques semaines plus tôt à un garçon. (Je m'étais renseignée auprès de lui, car je me cachais dans le hall de la station de métro pour ne pas avoir d'ennuis et j'évitais de socialiser avec les autres garçons qui souvent voulaient se battre pour une place...). La police montrait des photos de suspects pour le meurtre d'un "client" d'un certain âge il y avait trois mois... Je doute qu'il fût "un pote" de mon agresseur d'environ 35 ans...

C'est bien des années plus tard, qu'une psychiatre, ma dit que, même si je me prostituais à ce moment là, il s'agissait bien d'un viol. J'ai encore du mal à le voir de cette façon. La nuit en question, au vu des circonstances dans lesquelles ce drame m'est arrivé, je n'ai pas osé appeler la police. Depuis je suis passée une fois devant ce quartier, je ne savais pas que le bus passait par là, et j'ai été vraiment très mal à l'aise, je n'y retournerais pas.

Bref, de retour chez lui, l'homme qui m'avait hébergée à cru que je l'avais volé : du moins ça l'arrangeait, car il voulait que je le rembourse 10 000 francs (Je ne pouvais pas et je culpabilise encore...)

Deux semaines après j'ai été faire un test HIV qui c'est révélé négatif. A l'époque il fallait attendre 3 mois je crois... C'est ainsi que lors d'un deuxième test de dépistage, j'ai appris pour mes 20 ans que j'avais le VIH puis l'hépatite B...

Petite parenthèse: Surtout faites-vous vacciner contre l'hépatite B, mon ex l'a fait, il y a eu des avancées. Ça on peux le prévenir, surtout que ça s'attrape plus facilement que le VIH...

Donc trois mois après, lorsque le docteur a déplié mes résultats, j'ai vu à l'envers 2 tests positifs sur les trois, je suis restée calme, aimable, je ne sais plus comment j'ai quitté le bureau. Ce dont je me souviens c'est que je suis sortie avec un grand sourire, pour ne pas que les gens dans la salle d'attente du centre anonyme comprennent que j'avais eu une mauvaise nouvelle... Et oui, pas si anonyme que ça ces centres...

Je me suis écroulée 10 mètres plus loin dans une cabine téléphonique: pas de famille à appeler, j'ai donc appelé mon amie Farida issue de la DASS, mais qui n'était pas disponible.

J'avais trouvé un homme d'un certain âge qui connaissait ma vie, qui m'hébergeait depuis peu, mais qui m'a jetée dehors apprenant que j'avais le VIH...

Suite à ça, j'avais envie de mourir, j'ai fait ma première tentative de suicide. (Pas de détails, mais j'y suis allée très fort: j'ai agressé mon corps physiquement, mais j'ai aussi pris des somnifères et anxiolytiques qui m'avaient étés prescrits).

J'ai donc été internée de force, mais sans l'avis d'un docteur ou d'un psy. Puis demandant à sortir : on m'endormait avec les médicaments et on me disait "oui, oui, vous allez sortir demain". Lorsque j'eus retrouvé mes forces au bout d'un mois (de mémoire), j'ai demandé à sortir de façon plus ferme, j'argumentais depuis un moment avec l'équipe dans leur bureau, lorsque en me retournant, j'ai lu la charte de l'établissement, indiquant que je pouvais partir. Je leur ai donc fait remarqué, j'ai signé une décharge, puis je suis enfin sortie.

C'est les poignets encore bandés, que j'ai appelé ma vraie mère via une cabine téléphonique pour demander de l'aide, nous avions pu reprendre contact. Mais cette dernière étant remariée, n'a pas voulu me prendre chez elle dans l'Est de la France...

J'ai erré d'hommes en hommes pour les hébergements et donc en plus du rejet de ma mère de mon père et de ma belle mère, j'essuyais régulièrement le rejet de ces hommes une fois qu'ils avaient « consommé ». Eux m'hébergeaient pour mes fesses deux semaines en me disant que je ne faisait pas tout pour m'en sortir (mais en deux semaines... Dur de trouver un travail et le logement qui va avec - pourtant, je leur faisait leur ménage, même à manger, et je faisait des CVs...) Un jour l'un deux, m'a dit: "Ce soir je ne peux pas t'héberger car je sors en boite"...

Grâce aux codes d'immeubles, je dormais aussi dans les cages d'escaliers et certains soirs de la semaine, les boites de nuits gay étant gratuites à l'époque, je tentais de me trouver un homme qui m'aiderais. Je lui racontais donc honnêtement ma vie dans l'espoir qu'il m'héberge (Je ne me prostituais plus, sauf d'une certaine façon pour me faire héberger) . Je chantais dans quelques cabarets, mais dur de travailler sans savoir où dormir. Les patrons en ont bien profité, puis entre 18 et 25 ans : pas d'aide à l'époque. Je chantais aussi dans le métro et avec un homme asiatique plutôt drôle devant le parvis de Beaubourg.

Je n'ai jamais fait la manche et je faisais toujours en sorte d'être propre et habillée respectablement (dans la mesure de mes moyens) car, c'est ainsi que je pouvais m'en sortir: en restant propre et en n'hésitant pas à parler de mes difficultés, non pas pour me plaindre, mais pour obtenir de l'aide.

Quand aux assistantes sociales de mairies ou même d'hôpital, elles ne connaissaient que ce refrain: "Mais vous ne faites partie d'aucun arrondissement à Paris?" - moi "Ben oui! Par la force des choses Madame... lol" Pas une ne m'a dirigée vers un centre de domiciliation... Et oui! Pour tous ceux qui sont SDF, il existe des domiciliations (1 Place Mazas, par exemple, si ça peux aider quelqu'uns (es))... Moi je ne savais pas tout ça. Par ce que être domicilié, sous entends vivre dans un arrondissement (même s'il n'y a pas de logement) et signifie aussi pouvoir recevoir son courrier, donc entre autres d'éventuelles réponses d'emplois...

Je dois reconnaître que pendant ces 14 ans de rue, j'ai commis l'erreur de mettre tous mes œufs dans le même panier: à savoir, j'avais déjà une voix de sopraniste (mon larynx n'ayant pas grandi), et j'avais acquis à l'écoute d'Aretha Franklin, D'Annie Lennox, de Martha Wash, de Withney Houston, Barbra Streisand, Donna Summer et autres, une technique à l'américaine, me permettant d'avoir des graves dignes d'un baryton et une voix mixte (voix de tête appuyée donnant l'impression d'une voix de poitrine dans les aigus comme Whitney, mais moins ronde, plus black nazo-pharyngée) , (J'étais autodidacte pour le chant et la danse.) très haute et puissante avec des rauques ou des changements voix pleine- voix de tête, voix mixte puis voix de tête, douceur, rauques "roulés" ou "criés" version église gospel ou "ride on time".

Je voulais donc chanter. Pour ma défense, je ne connaissais pas encore le milieux déjà pourri des producteurs et j'ai tout de même fait de la restauration, de la vente, des ménages... Je ne tenais pas longtemps faute de logement...

Au final je commençais à avoir des candidoses dans la gorge (Champignons qui brûlent horriblement, rien à voir avec un bon mal de gorge). En effet je n'étais pas suivie pour mes pathologies... C'est avec ces candidoses et un zona que j'ai fait l'émission "C'est l'été" en 2000 ou 2001, où j'ai été gagnante (gagnant à l'époque) pendant 4 semaines en chantant "A deeper love", "Saving all my love for you", "Unbreack my Heart" puis la dernière semaine "Can't take my eyes off of you" car avec mon mal de gorge c'était plus facile. Mais cette dernière chanson n'eût pas les votes des téléspectateurs escomptés afin de tenir d'avantage dans l'émission. (Toutes les semaines remettant mon "titre" de gagnante en cause, face à deux autres chanteurs).

Entre temps j'avais trouvé, avec de l'aide, une chambre dans le centre de Paris, mais pour payer le loyer à l'époque la banque m'avait autorisé un crédit (comme un crédit revolving). Ils n'en avaient pas le droit, même pour leur propres intérêts...

Des internautes connus lors de ce logement sur un site internet me suivaient et m'avait même fait un site au nom de scène d'"Alexander Mars". J'ai entre temps prêté ma voix, suite à un concours gagné dans une boite de nuit gay, pour un DJ, qui a fait son premier titre vendu dans le monde entier avec et grâce à moi. Je me suis faîte avoir, j'ai écris le peux de paroles et fait la mélodie chantée de tête sur des arrangements, soit déjà existants, mais la mélodie chantée, les paroles (c'était du tribal house) c'était moi en plus de les chanter !Puis vous regarderez pour ceux qui l'ont ma reprise sur la compil "Rainbow Love Boat" lol

Bref j'ai touché ... ATTENTION ROULEMENT DE TAMBOURS!!! 1000 Francs... yeahhhh!!! Sans droits que j'ai cédé au DJ et à la production, car je n'avais pas de connaissances juridiques et puis 1000 francs : c'était déjà ça pour moi à l'époque.

Plus tard, j'ai rencontré ce DJ qui roulait dans une décapotable et qui suite à ma demande de travailler à nouveau ensemble, m'a dit "Tu sais, les Divas ce n'est plus la mode..."

On me surnommait "The Male Diva". Je n'ai jamais eu d'attitude de Diva, bien au contraire on disait que travailler avec moi c'était la classe, car je chantais et je partais dormir, si je le pouvais. Ma voix ne correspondant pas à mon physique de garçon en ce temps, mon œil bleu et l'autre vert (hétérochromes ou vairons), mon physique androgyne ont fait que j'ai eu le droit à cette appellation y compris aux USA à L.A. ou ma voix a été remixée par le célèbre DJ Jason Randolph travaillant pour M-Trax.

Au lieu d'accéder à la première finale proposée depuis des années de l'émission "C'est l'été", (La prod m'avait expressément demandée) avec Marie-Ange Nardie, par ce que j'avais été une des chanteuses (eurs) qui avait tenu le plus longtemps, j'ai été me défendre au tribunal seule contre ma banque en argumentant la rue, ma vie etc... (Éléments d'excuses pour certains meurtriers pris souvent en compte, mais là la présidente me coupait en me demandant des fais juridiques, m'empêchant de m'exprimer, j'avais alors 27 ans et pas très futée de par mon éducation...).

La présidente à admis que la banque avait eu tord de me prêter cet argent, mais elle a statué en faveur de cette dernière, me demandant de payer 500 francs tous les mois... 2ème tentative de suicide, moins hard, je voulais juste "oublier".

J'ai rencontré un homme de 43 ans, qui m'a proposé de vivre chez lui au bout de 3 mois, évidemment, je ne pouvais plus payer mon loyer, j'ai donc accepté... Pendant un an j'ai travaillé sur un projet avec une grande productrice, qui avait produit en France "Dana Dawson - I be ready to follow you".

Nous avons été dans un studio en Normandie (C'était une ferme-studio, en plein milieux de la verdure.) Et là, ça c'est très mal passé avec cette dame, qui, si elle avait pu, aurait pris mes cordes vocales pour se les mettre dans sa gorge! Je n'avais pas le droit d'avoir un regard artistique sur ma voix... Nous avons enregistré 3 titres, dont un en français, plus un "semblant de vidéo clip maison" fait par sa copine... Attention, elle n'était pas méchante, on ne s'entendait pas, c'est tout.

Mon copain de 43 ans étant jaloux est venu me chercher en risquant de me faire tuer sur le retour, car énervé du temps que j'avais passé loin de lui et jaloux on ne sait pas pourquoi... En fait il avait loué un espace, n'ayant pas conduit depuis des années et il roulait à très vive allure et énervé sur la route...

Suite à ça, la maquette n'a pas eu de succès à cause des titres que la productrice-auteur-compositeur avait pris dans un de ses vieux tiroirs et donc pas actuels. C'est du moins les réponses que nous avons eu de la part des productions.

Après un an de vie commune avec cet homme, je me suis rendue compte que ce dernier me mentait même sur les choses les plus insignifiantes et qu'il était vraiment très jaloux, me faisant des scènes pour rien, vu que j'ai toujours été fidèle. Lorsque j'ai tenté de le confronter à ses mensonges, il s'est mis dans une colère noire et malgré les règles que nous avions fixées, (A savoir me laisser le temps de me retourner si ça n'allait pas entre nous) il m'a dit: "Casse toi!" 15 minutes après, pendant que je faisais ma valise, il a voulu se raviser, mais il est des choses ou des mots que je n'accepte pas ou plus. Il m'a demandé de rester, mais je suis partie.

Horreur! A la rue pour la 2ème fois !!!

J'ai d’abord été hébergée chez un ancien client devenu ami qui avait des problèmes d'alcool, de mon côté, je lui faisait faire du sport et tentais de l'aider face à son problème de boisson, mais aussi face à une sixième tentative de suicide : c'était notre deal: il m'hébergeait et moi je l'aidais sur ces plans et j'avais ma chambre (il avait un très grand 300m2). Nos relations étaient strictement amicales, sans sexe, ni prostitution. Pendant mon cours séjour chez lui, je l'ai sauvé d'une septième tentative de suicide.

Mais un jour avant d'aller passer une audition, vu qu'il broyait du noir en restant au lit toute la journée, je suis entrée toute guillerette pour le faire sourire en disant :  "Tada !!! Est-ce que je suis bien habillée pour l'audition ?". Et là ce fût un spectacle d'horreur…

Je ne le voyait pas sur son lit, les rideaux étaient encore tirés et il y avait du sang partout. La première fois j'avais été directe, j'avais appelé les pompiers. Mais là quelque chose était différent : c'est en allant tirer les rideaux de l'autre côté de son lit que je l'ai vu, étendu, au pied du lit, le porte manteau tombé sur lui qui avait la tête tordue sur la cheminée ! J'ai tout de suite vu que son ventre ne bougeait plus… Cette fois ci, j'ai fait le 12 au lieux des pompiers, puis je me suis reprise et lorsque je les ai eus au téléphone, ils m'ont demandé de le toucher pour voir si son corps était froid… Mais moi j'avais compris qu'il ne respirait plus… Je leur demandais de venir très rapidement, mais devant leur insistance, je l'ai touché et j'ai été saisie qu'un corps puisse être aussi froid en plein mois d’Août. Il était mort. Alors évidemment la criminelle est passée, j'ai du avertir sa famille qui n'était pas sur place. Les fonctionnaires de la criminelle, se sont posés la question à savoir où allait dormir le chat, mais pour moi, ils ne se sont pas posé la question...

J'ai eu le droit à un interrogatoire homophobe, ils voulaient à tout prix nous prêter une relation, puis cette situation semblait les amuser. L'un regardait un match de foot en parlant fort au téléphone, pendant que l'autre m'interrogeait, c'était bruyant pour répondre et j'étais encore sous le choc. Puis devant le fait que je détaillais beaucoup, ils m'ont demandé quelques heures après d'être plus brève dans mes explications…

Le lendemain je trouvais refuge chez un ex ami, non sans qu'il m'ait fait la morale, me disant sur un ton froid : "il serait peut-être temps de t'en sortir!"… Apparemment tout le monde se foutait de ce que je venais de vivre.

J'ai donc dormi chez lui, en banlieue, son logement était vacant. Le lendemain, alors je commençais à peine à réaliser et à faire mon deuil, la police m'a demandé de me déplacer à nouveau, car quelque chose n'allait pas dans ma déclaration…

Je leur fit remarquer poliment, mais sèchement, que la veille ils m'avaient demandé d’abréger et que maintenant que je commençais à reprendre mes esprits, ils me demandaient de revenir. (Fallait savoir quand même!...)

J'ai eu le droit à ces mots ci : "Tu veux un coup de pied au cul ? On va te mettre au mitard !" En fait la mère du défunt avait mélangé l’horaire de mon audition dans son désarroi.

Habitant provisoirement chez mon ex en banlieue : j'ai trouvé du travail dans une boulangerie. Celui qui m'avait dit de "me casser" est venu me faire des scandales devant mon travail, nous avions renoué contact à tord manifestement...

Après cette lecture, je pense que vous serez à même de comprendre, qu' après avoir été rejetée par ma mère, "mes parents", les rejets de l'école à cause de ma voix de mon physique, les rejets de pratiquement tous les hommes qui se sont servis de moi par ce que à la rue (je vous ai épargné bien des détails), puis les rejets que tout le monde vit au quotidien : recevoir des critiques sur un ton malvenu, m'était devenu insupportable.

Hors, ma patronne avec qui, pourtant, je m'entendais très bien, me fit une réflexion en me criant dessus, car je rechignais à nettoyer les pièges à cafards qui me dégoûtaient, (Il y en a dans toutes les boulangeries…) Je préférais faire de la vente ou la vaisselle (ça faisait aussi salon de thé). J'étais devenue très susceptible, j'ai donc démissionné de moi même et donc perdu un précieux job, pour ma condition.

Entre temps, j'avais commencé un traitement, mes charges virales étaient alors très élevées (Puissance 13 à l'époque et 200 t4) - (Maintenant indétectables pour le VIH comme le VHB).

Quelqu'un ayant connu également la rue, m'a alors accompagnée dans mes démarches (chose que personne n'avait fait avant lui), et grâce à lui, j'ai connu de vraies Assistantes Sociales, qui elles ne travaillaient pas à la marie, mais dans des Associassions telles qu'Altaïr, Aurore (si ça peut en aider certains (es)).

J'ai également été "l'extra-terrestre" de "A la recherche de la nouvelle star" toute première édition. J'ai été dans les 40 restants sur les 25 000 participants. Mais la production imposait des horaires folles, étant insomniaque en en manque de Rivotril, j'ai fait un malaise et j'ai du révéler devant la production mon VIH. Une dame m'avait tenu la langue pour que je ne m'étouffe pas et inconsciemment, je l'avais mordue au sang. Elle n'a rien attrapé, heureusement.

Mais d'après une des journalistes qui faisait "les portraits" pour l'émission de M6, je devais figurer dans les 30 restants... Que c'est-il passé??? –- M6 ou Endémol prod sont-ils aussi ouvert que lorsqu'ils font des émissions pour contrer le VIH ou aider les populations concernées? That's an interesting question to ask...

A ce moment là, grâce à ce garçon et aux associations, j'ai connu les hébergements d'urgence dans un premier temps, puis des hébergements plus longs en appartements via les associations. Ces dernières m'ont aidé à monter un dossier de logement que j'ai eu en 2006 après 5 ans d'attente seulement (entre temps j'ai également vécu dans un foyer Adoma pendant 1 an).

Depuis je ne suis plus à la rue.

Après l'émission on me reconnaissait beaucoup, c'était flatteur et gênant à la fois, je ne comprenais pas pourquoi les gens me demandaient des autographes, ça me mettait mal à l'aise. Une productrice de spectacle sur le retour, à vu une opportunité en moi, j'ai tourné dans toute la France et à Bastia dés fois gratuitement pour me faire connaître. Le problème c'est que si elle était touchée par ma vie, elle pensait surtout à se redorer le blason.

Suite à l'émission d'M6 les journaux à sensation ont eu vent de mes problèmes de santé et ils voulaient en faire un article! Grâce à ma manager de l'époque, nous avons "transformé l'essai": au lieu de parler de ma santé, je dérobais les contrats d'Endémol qui nous forçaient à signer 3 contrats de, au moins 20 pages chacun, en cas de demi, quart ou de finale en double exemplaires, mais le double des contrats nous étaient retirés. J'ai donc fait des photocopies en cachette et gagné 600 euros pour témoigner de ces pratiques à visage couvert...

POUR EN VENIR A MA TRANSITION:

Tout ce temps, je pensais être gay, j'avais même pris du poids volontairement et fait de la musculation pour rentrer dans le "moule actuel". Mais n'ayant jamais utilisé "ce que j'avais devant", n'étant pourtant pas maniérée, mais ayant un physique et une voix androgyne: ça ne pouvait pas fonctionner avec un homme homosexuel. Sans compter la féminité en moi, qu'ils devaient inconsciemment ressentir. (C'est du moins ce que j'ai compris au début de ma transition).

C'est finalement après m'être enfin bien posée fin 2009 (3 ans de stabilité) et après une troisième tentative de suicide où j'ai fini dans le coma, que je me suis vraiment posée des questions.

Pour être plus précise: C'est un psychiatre qui pensait que j'étais hormonée à cause de mon visage et de ma voix, qui a involontairement commencé le débat. Il m'a demandé si j'étais hormonée, je lui ai répondu que je ne comprenait pas, il s'est excusé et lors d'une seconde entrevue, je lui ai demandé si l'opération était viable, si elle existait en France et surtout dans mon cas, si c'était remboursé... J'ai eu des début de réponses, mais en sortant de l'hôpital, encore toute hagarde, j'ai été acheter: des perruques (trois différentes), une paire de hauts talons bon marché et j'ai acheté des robes jolies mais pas chères pour me faire une idée de mon moi-femme.

J'avais alors les cheveux rasés, j'ai été voir une amie pour savoir si dans l'objectif d'un réassignement de genre, je passerais physiquement en temps que femme. A ma grande surprise, elle m'a répondu que c'était en homme malgré mes "pecs" que je ne passais pas, niveau visage et voix entre autres lol ! J'ai aussi été demander des renseignement au PASTT, qui m'ont dit au passage: "Même les cheveux rasés, ça peux déjà le faire". Alors ce fût une conviction. Le physique n'est pas tout, mais dans ce monde il compte pour beaucoup malheureusement.

J'avais toujours voulu être femme, mais quand (bizarrement alors qu'à l'époque de la rue, je n'y pensais pas) des amies me demandaient "Si tu avais le choix, serais-tu un homme ou une femme?", je répondais invariablement: "J'aurais préféré être une femme, mais si je ne peux le faire d'un claquement de doigts autant rester un homme".

A présent, ma conviction bien ancrée dans la tête (Ah! quand je veux quelque chose moi, je fonce! lol) , j'ai commencé à faire un travail toute seule, et là, tout est "remonté": Ce fantasme que j'avais à l'âge de 12 - 13 ans où je me voyais dans un lit, dans les bras d'un homme rassurant, cette voix chantée que j'avais travaillé toute seule de façon féminine en toute inconscience, le fait que j'avais des zones érogènes partout, mais principalement les plus féminines, (L'endroit où j'ai à présent mon sexe féminin était le plus sensible et me faisait grimper au rideaux!), le fait d'avoir joué très longtemps avec des poupées ou plus tard en m'identifiant avec des figurines femmes ou dans des jeux de femmes ce n'était pas du au hasard...

Et je me suis souvenue... Souvenue, que dés toute petite, je me suis toujours sentie femme, que mon géniteur, la rue, m'avaient enlevé tout ça, mais qu'au fond j'étais une femme depuis toute petite qui s'était perdue à cause des méandre de cette vie si dure. Non je n'étais pas gay (je vous aime aussi, mais pas de cette façon).

On m'a dans un premier temps dirigée vers la Belgique pour l'opération, mais j'ai appris, en perdant du temps, qu' au final il me fallait débourser 3000 euros que je n'avais pas, vu que l'opération y était prise en charge, si je ne me trompe : comme la prise en charge Belge, ce qui me laissait une partie à payer.

J'ai eu le droit au chapitre "En France c'est la boucherie", mais je suis tout de même entrée dans ce protocole Français. Cependant, pensant au début me faire opérer en Belgique, je m'étais débrouillée avec mon médecin traitant pour faire une demande de 100% dans le sens d'une réassignation sexuelle, ce qui a été fait, malgré que ma généraliste ait du faire un cours au médecin de la sécurité sociale qui ne comprenait ni "transsexuelle", ni "Syndrome de Benjamin", donc il semblerait que mon 100% soit du à de la non compréhension lol... Ce qui m'a permis de me faire hormonée rapidement grâce à un très gentil et professionnel psychiatre qui est le seul que je souhaite voir, je ne crois pas trop dans les psy à part lui: le docteur B. Un homme d'une grande humanité que je vois tous les mois de moi-même pour baisser mon Lexomil. (J'ai arrêté toute seule le Rivotril, mais je ne peux pas dormir sans rien, le Lexomil est moins fort, même avec trois barres entières par soirs…)

Pour ce qui est de la barbe, j'en avais peu, tout comme les poils et inconsciemment, sur dix ans j'avais réussit à faire plusieurs séances d'épilation définitive, donc en plus de mon visage androgyne de base, j'étais devenu totalement imberbe...

J'ai donc eu le droit au protocole Français, donc forcée de voir un autre psy: le psychiatre du protocole en question... Qui s'il peut-être utile à d'autres, m'a fait perdre énormément de temps, vu que j'étais à présent sûre de vouloir aller jusqu'au bout. Le psychiatre du protocole, m'a informée que j'avais de la chance d'être acceptée dans leur système, car j'étais déjà hormonée et que c'était vraiment depuis peu que l'on acceptait des personnes déjà hormonée dans ce protocole. OUF!

Alors tout d'abord le psychiatre, m'a dit explicitement que mon cas était une évidence... Une évidence qui à traîné trois ans ! (D'autres sont plus à plaindre, mais tout de même!). Trois fois j'ai eu la promesse que je passerais en "commission" pour que l'on m'accorde le droit à l'opération, trois fois il a oublié et il ne s'en rappelais vraiment pas, tout comme la fois où il m'avait dit suite à mon empressement répété, sur un ton un peu énervé "On a l'impression que vous voulez vous balader en bikini dans la rue". Super le psy!

J'en avais vraiment assez, car en plus du côté social, j'étais obligée de déménager sur les conseils de la police, moi qui avait connu la rue! Non pas à cause des voisins qui m'avaient totalement acceptée, car j'y avait été "step by step", mais des "Jeunes" du quartier qui m'avaient vue avant et après de par la force de la proximité...

Il s'agissait d'insultes, de jet de pierres et même une fois de bagarre où je leur ai dit (Ils étaient forcément plusieurs, pour changer...) "Venez! Je n'ai pas peur de me battre, mais même si je perdais, je vous ferais "bouffer" mon sang contaminé par le SIDA!!!" (VIH Ils ne comprennent pas, sont pas assez informé les pauvres...) - Ça les a calmés de plus j'avais violemment jeté mon vélo sur eux, toute enragée, prête à découdre de ces mois d'insultes et d'humiliations dans mon quartier. Je leur avait même dit que c'était une forme de racisme. Aujourd'hui dans d'autres quartiers je n'ai plus de problèmes au contraire, il me draguent! Tu penses… Je me marre!

Puis, après trois plaintes en précisant le numéro et la rue exacte où l'un des groupes se rassemblait toujours, sans que la police ne bouge ou n'arrive à les trouver, puis le jour de la fête de la musique où on avait pas le temps pour prendre une autre plainte (v-é-r-i-d-i-q-u-e!!!), j'ai fini par acheter une arme factice (je ne conseille pas du tout).

Il y avait du soleil, quand j'ai voulu aller chercher de l'argent au distributeur et c'était sur une grande place, j'ai entendu les copains des autres « Jeunes » me crier de l'autre côté de la place: "Travelo!!!" (Ils s'étaient passés le mot : autant vous dire que pour sortir ma chienne 3 fois par jour, c'était pénible, pour les courses aussi...)

J'ai sorti illico mon arme factice et j'ai hurlé bien fort, :"J'ai appris à m'en servir, je vous tire dans les jambes!" UN PUR MOMENT DE JOUICANCE!!! Ils sont partis comme des lavettes. (Ils devaient êtres 5 ou 6 ce jour là, ils ont bien couru, il faut le leur accorder ça lol, en temps qu'ancienne championne sur les grandes distances et toujours joggeuse actuellement). Par contre un monsieur qui avait vu toute la scène à appelé la police et lui ne semblait pas vouloir comprendre que la victime: c'était moi.

Cette fois ci, je n'avais pas fait 500 mètres que la police m'a retrouvée (Ça ils ont su faire!). Ils n'ont pas compris ma carte d'identité, j'ai dut, bien sûr, m'expliquer sur mon identité, suite à quoi ils m'ont pris mon pistolet factice m'emmenant au commissariat...

Je suis restée de marbre dans un style "Bree Van De Kamp" pour ceux - celles qui connaissent... En plus avec la danse, je me tiens toujours très droite. Ils rédigeaient mon procès verbal sensé être envoyé au procureur. Ce faisant, il tentaient de me faire peur: "Nous aurions pu vous tirer dessus, si nous avions été sur place!" ... Moi impassible: "Mais vous n'étiez évidemment pas sur place! Et de plus la sommation vous connaissez?" sur un ton très neutre mais hautain. (Je suis Très, mais alors même trop gentille, mais la méchanceté gratuite me transforme à l'opposé...) Ils m'ont pris mes empreintes puis mon adn.

A la fin du procès verbal, j'étais manifestement censée dire que je regrettais (Trop drôles!): Je leur ai dit, tout rigide, que NON! Lorsque j'ai enfin, signé le procès verbal, ils y avaient inscrit, certainement par compassion et gentillesse, "je regrette mon acte". Je n'ai pas fait plus d'histoires, j'ai signé et je suis partie, mais j'avais compris qu'ils se disaient "elle a des C......S celle là! lol " C'était tellement palpable que je l'ai compris distinctement et sans aucune ambiguïté... pour le coup... lol

J'avais déjà, suite à leur conseils, fait une demande de changement de logement auprès de la RIVP, qui si elle avait mis du temps à être accordée, fût trop rapide pour un déménagement et donc mes moyens, j'ai du tout organiser le mois où j'ai appris l'acceptation du logement, en moins d'un mois avec l'AAH. Environ moins de 800 euros. (Un comble que moi qui avait connue la rue deux fois, je me voit obligée de déménager à cause de ces jeunes!!!)

J'en avais gros sur le coeur, ces Wesh que l'on excuse, eux avaient-ils connu la rue, la prostitution, le vrai rejet de son propre sang, les humiliations, les insultes homophobes etc... Avaient-ils été désespérés au point de vouloir s'enlever la vie? Et on les plaint par ce qu'ils sont en groupe dans des HLM? comme je l'ai été (même en foyer ADOMA!), par ce que la société les rejetterait? Mais moi je n'ai jamais agressé personne, ni vendu de drogue, ni volé, ni seulement insulté un (e) inconnu (e), comme ça pour me défouler! J'y ai vécu moi en foyer, en Banlieue, en travaillant chez Eurodisney, sans famille, sans "communauté". Et j'en ai passé des nuits dehors dans le froid seule, avec mes pathologies et mon chagrin ainsi que ma carrière certainement raté à cause de la rue qui n'aide pas pour travailler... Ou même seule dans les bras d'un inconnu qui me répugnait pour pouvoir avoir un toit, ou me nourrir sans voler, sans trafiquer, en ne faisant du mal qu'à moi même!

Et puis ce psychiatre qui oublie ce que je lui dit, (ils sont sensés noter dans ce cas là, non?) qui me remet en question, qui oublie trois fois en fait de me présenter à sa foutue commission!

C'en était trop !!!

Abby a fait un maquillage genre "Alexis Colbie dans Dynastie" pour se rassurer et ce la jouer garce pour une fois lol, puis je suis allée à mon rendez-vous mensuel et là, je suis restée debout, droite, en face de lui: Je lui ais énuméré tous ses oublis, ses promesses, ça réflexion sur le "bikini" machiste, dont il ne se souvenait évidemment pas... Le tout sur un ton calme, mais très résolut. Vous me croirez ou non: j'ai eu mon 1er rendez-vous avec le dernier psychiatre, qu'on ne voit qu'une fois avant l'opération! Et là tout à commencé enfin.

J'ai donc été opérée du haut et du bas pendant 6h30, à l’hôpital Saint Louis. J'ai du être transfusée 4 fois (Hé! avec moi si c'était simple ce ne serait pas normal! lol)

Je n'ai pas eu le droit de choisir la taille de mes prothèses mammaires, en fait il a choisit et on en a pas parlé... (Sauf après l'opération!) C'est tout de même encore mon corps. Mais bon tant que le bas était fait c'était déjà ça. Je m'étais même préparée à ne plus rien ressentir sexuellement, car le social primait avant tout dans cette opération du sexe, bizarre, non? lol - J'ai eu et encore de bonne surprises sur le plaisir sexuel: il existe bien. Il est mieux seulement si on est déjà femme, sinon c'est juste différent du plaisir masculin.

Beaucoup de trans opérées ou non se permettent de partager leur expérience avec un côté très fantasque. Elles exagèrent souvent : (Du style 30 cm ça rentre et depuis mon opération, j'ai tout le temps envie et je n'ai que des orgasmes et bla bla bla...) Une femme "biologique" Européenne a une profondeur de vagin au "repos entre 8 et 9 cm" et en mode sexe "12 à 16 cm", vous pouvez vérifier sur un moteur de recherche. Dans les films pour adultes il y a des "prises de vues" pour faire croire que... Mais ça ne rentre pas en entier et beaucoup d'homme ont ce qu'on appelle la malédiction des 20 cm ou plus pour d'autres. Après chez certaines ça rentre peut-être, moi je vous parle de la moyenne observée en Europe.

Le 16 Avril 2013 (Il était temps!), fidèle à moi même, je n'ai pas montré de signe de stress avant l'opération: Hey girl! Je savais ce que je voulais et ce pourquoi j'étais là! lol

Ils sont venu me chercher, on a roulé, dans les couloirs pris un ascenseur, pour arriver dans un hall froid au rez de chaussée... Pour ...attendre... longtemps... Mais je rassurais les autres patients... J'ai plaisanté avec le personnel de ma chambre, jusqu'au sas où l'on m'a piquée pour m'endormir, je pense, Et alors que je leur disais: "Mais si, vous êtes en train de m'endormir", j'entendais des voix se faisant de plus en plus lointaines: "Mais non" , en m'endormant, je pensais : "à les coquins!" lol

J'en ai bavé, voir même vomi au sens figuré comme au sens propre, dans la salle de réveil. Il c'est passé beaucoup de temps avant que l'on me remonte dans la nuit. A mon réveil, pas de douleurs, un peu engourdie, mais déjà soulagée, plus ce "truc" entre les jambes!

C'est le lendemain que la douleur à fait son apparition, j'avais eu le droit à un bouton pour contrôler la morphine. Moi qui n'avais jamais fumé ni bu d’alcool, bon d'accord grosse insomniaque que je suis devenue, je tente toujours de décrocher du Lexomil mais ce n'est pas tout à fait pareil... lol

Le surlendemain, j+2, le professeur viens regarder son travail et me mettre un "conformateur" pour éviter la cicatrisation entre les chairs de mon vagin. Je l'ai senti passer... Pas le professeur, mais la douleur, car c'est là que ça c'est compliqué pour moi: J'ai fait une première grosse hémorragie, je "pissais" littéralement le sang, moi qui n'ai pas peur du sang, bien là j'avais vraiment peur. Au professeur R. et ses deux infirmières sont venues se greffer au moins 6 autres infirmières plus un jeune homme en stage à qui ont a dit que ce n'était pas le moment. Je me suis dit c'est la fin! THE END OF ABBY!

Ils n'avaient pas l'air fières, le professeur s'exclamant: "ben, ça je ne peux pas cautériser à cet endroit là!" Puis mon sang giclant sur une infirmière, l'autre rigolant de la situation, et la première rétorquant: "non mais c'est pas drôle, j'en ai pris dans l’œil", se sauvant en râlant. Les autres en train de confectionner un énorme pansement compressif et en l'appuyant à plusieurs avec toute leurs forces sur ma plaie pour stopper l'hémorragie, Me demandant de me tourner dans un sens et dans l'autre avec les prothèse sous les pectoraux. J'avais vraiment mal. (Pour d'autres ça se passe mieux, heureusement encore que j'avais spécifié au professeur que je cicatrisait vite, que mon sang coagulait facilement lol, je n'ai pas compris mon corps ce jour là...)

Après avoir perdu beaucoup de sang, j'ai eu une première transfusion ou deux, je ne sais plus exactement. Puis deux jours après, ils sont venu me rechanger tout ça (Ils avaient attendu, ça avait tellement saigné). Donc J+3 on me change le pansement, une odeur insoutenable venait de là, je ne pouvais encore rien voir (Pas possible de se lever un peu) et boum! Je me remet à saigner a fond, il y avait tellement de sang que je me suis dis encore: c'est fini, je suis partie! En plus les infirmières ne voulait pas m'entendre quand je leur disait que je gonflait. (Certainement une allergie). En fait je suis plutôt fine et deux fois dans ma vie j'ai gonflé de façon impressionnante (Gueule de hamster, plus de taille, taille de kangourou, bras jambes gonflés du double), mais non, ils me disent: "Mais non! Vous n'êtes pas gonflée!" Sur un ton généralement excédé, car je tente de leur faire comprendre que j'ai même du mal à parler tellement ma gorge enfle. Je suis restée seule toute la nuit gonflée et réveillée. Au petit matin, je n'étais pas gracieuse, moi qui suis toujours gentille. J'ai eu le droit à deux autres transfusions plus du fer en vitamines, des prises de sang des tuyaux partout. Mon ex qui habitait à 10 mn de l'hôpital, à qui j'avais demandé de venir voir le surlendemain si je n'étais pas morte (Et oui, pas de famille), il est passé une seule fois et basta.

Ayant enfin dégonflé, donc plus aimable, je fais remarquer à l'infirmière que, oui, j'ai été désagréable, que c'est exceptionnel et que: oh!!! Mon bracelet d'hôpital ne colle plus à mon poignet et que je pourrai à présent l'enlever simplement en le glissant de façon plus qu'aisée. Après coup, elle comprends enfin, que je n'étais pas dans mon état normal. On ne saura pas à quoi j'ai fait une allergie, mais c'est pas grave... lol

A chaque fois, que l'on me changeait les pansements c'était "the douleur" et pourtant je suis très résistante à la douleur, au froid (j'ai des origines russes du côté maternel et Italien (Sardaigne) du côté de paternel) et à bien d'autres choses en général. Quand j'ai fini par pouvoir me redresser un peu, ça ressemblait à un film gore! Du sang mal odorant nécrosé, des bleus jusqu'au nombril et mi cuisses, le tout bien gonflé plus à cause de l'allergie, mais en rapport avec la chirurgie.

J+5, je commençais à pouvoir voir le travail, on me montrait mon clitoris, je n'ai jamais connu intimement une femme, donc je demandais comment j'étais faite à présent. (En fait ce n'était que du sang coagulé, mais c'est pas grave...) On ne savait pas me dire où était exactement l'urètre. Le tout était bouché de gouttes de sang séchée puantes, ne permettant pas de voir autre chose que l'ouverture de mon vagin le reste étant sous ce sang séché...

Les infirmières, dont une avec qui j'ai gardé contact (elle chante aussi), on été surprise à j+6 de voir que j'étais en fait: GENTILLE et que même je leur faisait des extrait de chansons (J'ai la voix qui porte), elles sont venue me féliciter et me demander d'autres extraits!!! Elle m'ont dit êtres surprise de me voir gentille, ben oui, mais bon, vu les conditions, j'avais du mal à être souriante, je tentais quoi... lol

Puis, à J+7 je me suis levée pour la première fois, j'ai été jusqu'à pouvoir obtenir une douche sommaire. A j+8, sous la demande du professeur R., on m'a enlevé cette sonde urinaire qui me gênait tellement et le professeur, demanda à ce que l'on me donne deux litres d'eau... Et bien ils n'avaient plus de stock ou selon une autre version: "Fallait pas que j'en mette partout", quand j'irais uriner pour la première fois. Le problème c'est que les deux litres étaient importants, car le tout étant congestionné, il fallait qu'il y ait assez de "pression". J'ai exigé mes deux litres, une fois obtenus avec un peu d'attente, j'ai été uriner du sang dans un premier temps puis "amen" des urines, donc pas de sonde urinaire à reposer, OUF!

Là dessus, le lendemain on me fait sortir, (Je trouvais que c'était un peu rapide, mais en même temps je voulais retrouver mon lit...), le chauffeur de taxi n'a pas trouvé nécessaire de me porter mes bagages, bonjour la goujaterie! Et évidemment je n'avais rien d'autre que mes talons hauts pour marcher. (J'ai été gourde sur ce coup là! lol).

J+9 à la maison, je fais mes soins et sur le carrelage de la cuisine (sdb pas assez grande pour écarter les cuisses et mettre un miroir au milieu), et voilà plein de sang qui gicle (pas cool non, coule lol, gicle) sur la serviette et même au delà...

Heu je fais quoi là? J'appelle les pompiers en me levant et donc en saignant plus, je les laisse voir "le gore" entre mes jambes (un tantinet trop humiliant pour moi), alors: je saigne et j'attends... Le sang s'étant arrêté, je me suis refait un conformateur avec les compresses dans un préservatif comme on me l'avait appris à l'hôpital, pour toujours permettre à mon vagin de cicatriser sans se refermer...

Le lendemain après dix jours sans la voir, je demande à mon ex copain de m'amener Scarlett, ma chienne, j'avais l'impression de l'avoir abandonnée pendant 10 jours et je culpabilisais terriblement. Car après tout c'est une chienne qui en a vu aussi et qui a été adoptée. Donc elle était en droit d'avoir peur d'être encore abandonnée. Une voisine me l'a sortie pendant une semaine, je ne pouvais pas conter sur mon ex, puis j'ai pu avec la démarche d'un cow-boy, la sortir à mon tour. lol

Un soir, un nouveau voisin me croise, me salue, me compliment sur mon physique, pourtant encore fatigué de l'opération, lorsque je rentre de la promenade de Scarlett. Jusque là tout va bien... Le soir suivant, après mes soins mon clitoris part!!! Et non la cruche d'infirmière n'avait pas compris que c'était du sang séché et non mon clito! Imaginez-vous la peur que j'ai eue??? lol Malgré tout, je tente de mettre un nouveau conformateur et oui après chaque passage aux toilettes il faut le changer, celui glisse dans ma culotte alors que je tente enfin dormir, je me relève me refait un conformateur, bien énervée, car mon heure de sommeil approchait à grand clics. Je tentais de m'endormir, quand ma chienne, Scarlett, se met à aboyer... "Allons que ce passe-t-il?!" Elle n'aboie comme ça que lorsqu'on a sonné ou toqué à la porte... (Après elle est gentille et saute pour faire des bisous).

N'ayant pas envie de faire savoir que j'étais là, pour ne pas avoir à ouvrir, sauf urgence, je me suis relevée, et suis allée discrètement dans le couloir, sans faire grincer le parquet, Puis j'ai regardé dans l’œilleton et là, je vois mon nouveau voisin à qui j'avais expliqué la première fois que Scarlett n'était aucunement agressive (Il avait peur des chiens) en train de "gratter à ma porte"! Furieuse qu'on m'empêche de dormir pour me draguer (Par ce qu'il m'avait déjà fait des compliment en ce sens), j'ouvre brutalement la porte et je le dispute, il me rétorque qu'il n'a rien fait et là devant sa mauvaise foi, je lui dit "Que je ne vous y reprenne pas, sinon je lâche la chienne!" Tu parles, Scarlett lui aurait fait des bisous ou l'aurait coursé pour jouer.

Quelques mois plus tard le professeur à admit que mes grandes lèvres et petites lèvres étaient disproportionnées (Trop volumineuses) et qu'il restait un morceau de tissu érectible qui gonflait dans une des petites lèvres lorsque j'avais un rapport.

Nous avons donc programmé une retouche pour le 1er avril 2014 (Non c'est n'était pas un poisson d'avril). Je lui ai demandé des prothèses plus importantes et de forme moins ronde mais plus physiologique car ayant eu de bon pectoraux, mes seins étaient trop arrondis sur le dessus et pas assez remplis (pleins) en dessous du mamelon.

En plus de mes seins naturels, j'ai des implants en silicone qu'on ne voit pas et qu'on ne sens pas (ils sont derrière les muscles, donc derrière mes vrais seins hormonés). Ils font 250 grammes chacun. Je fais 176 pour 63 kg, donc je n'ai pas des seins énormes, ni petits, mais je souhaitais avoir plus de relief sans devenir pour autant une "bimbo". Il me dit qu'il ne pouvait rien faire de plus, je défends mon bout de gras, dans tous les sens du terme... lol Il a finit par me conseiller un collègue du même service.

J'ai donc rendez vous avec ce collègue (J'avais fait des dessins de ma poitrine et de ce que je souhaitais en terme de forme avec des pointillés pour noter les différences.) Il me dit après m'avoir examiné: "Vous avez absolument raison, je mettrais des prothèses de 400 grammes (waouh! J'en demandais pas autant!) de forme physiologique et on va donc remplir plus le bas du sein que le haut. Je lui répondis que j'étais totalement partante, mais il me fit comprendre que je devais observer un délai de réflexion. OK.

Il m'a donné rendez-vous un mois plus tard, rendez-vous que j'ai raté car j'étais malade une bonne grosse est grasse toux, le truc qui ne m'arrive jamais... J'ai prévenu un jour à l'avance, nous avons convenu d'un autre rendez-vous, auquel je suis arrivée un peu en retard (10 mn), m'excusant sincèrement à n'en plus pouvoir.

Là, il n'était plus le même homme, il semblait agacé, et il souhaitait voir à nouveau ma poitrine. Moi: "C'est OK, j'ai pris ma décision". Lui: "Non finalement la projection est bonne, ils font très naturels le professeur R. à fait un travail magnifique". ??? On est dans la 4ème dimension ou quoi là? Je lui rétorque: "Mais vous m'aviez même déjà parlé de la forme et de la taille des implants, de comment vous alliez vous y prendre et donc je devais donner MA décision qui était déjà prise?"

Il resta bloqué sur SA décision, m'enlevant une part de mon rêve d'avoir une silhouette à mon goût, vu que je suis très regardante et dure envers ma personne, que je n'ai pas de ventre, des jambes plus fines que sur la photo dans mon album (67kg contre 65 - 63 à présent), que j'ai la chance d'avoir les os du bassin prononcés pour quelqu'un qui était né de l'autre sexe, donc une taille un peu dessinée, et une cambrure correcte. Enfin c'est ce que je pense après, je connais aussi mes défauts, ne vous inquiétez pas pour ça... lol

J'ai donc eu la retouche du bas le 1er Avril 2014. Depuis j'ai relativisé, mes seins font très naturels, je fais un petit 95C, malheureusement ils sont un peu écartés sans push up, comme toutes les prothèses à moins qu'elles ne soient si grosses qu'elles se collent l'une contre l'autre, ça ne fait pas refait, la projection est tout de même bonne. Et surtout en attendant mes papiers je suis bloquée socialement et au niveau du travail. Donc pas les moyens de m'en payer d'autres. lol

ACTUELLEMENT :

Pardon à toutes celles qui s'assument et qui militent pour nous, je les admire, je n'ai pas ce courage. Je souhaite plutôt me fondre dans la masse et être enfin tranquille. Je ne souhaite donc pas être la "trans de service" au sein d'un cabaret où si je dois retravailler dans le conventionnel; au sein d'une entreprise. C'est dur d'attendre pour le moment… Je crois que je ne les aurais pas avant 6 mois… Donc 5 ans de vie entre parenthèse, je ne vous explique pas, la solitude que je peux vivre...

Je pense qu'il me sera difficile de trouver un homme, vu que je suis franche et que mes pathologies ainsi que mon opération les font fuir en général. Je vais tenter d'être un peu plus mystérieuse dans un premier temps (Le mystère c'est pas gagné avec moi lol). Ne pas avoir de rapports trop rapidement, pour leur laisser le temps de me connaître moi, pas que mon enveloppe. Et ensuite si leur intentions sont louables et sincères, alors avant d'avoir un rapport je leur expliquerais tout, en appelant "sida info service" qui à chaque fois à rassuré mes ex, leur expliquant que étant indétectable il n'y a pas de risque pour l'homme dans mon cas.

Ceci dit, moi je dis qu'il y a toujours un petit risque. Alors protégez-vous, faîtes le vaccin pour l'Hépatite B (VHB) surtout si vous changez de partenaires ou n'êtes encore fixés avec quelqu'un.

Ma présentation fût longue, j'ai commencé à écrire et je n'ai pas su m'arrêter, mais croyez moi: ce fût un exercice assez difficile pour moi de revivre tout ça.

Alors merci pour ceux qui m'auront lue jusqu'au bout. Je ne suis pas écrivain. J'espère que mon expérience vous aura appris des choses...

Aujourd'hui je me porte bien, je suis très sportive, j'ai ma chienne qui m'apporte beaucoup de bonheur. Je suis fière de l'avoir sauvée et soignée, de lui apporter tous les jours beaucoup d'affection qu'elle me rend au centuple.

Je sais que certains épisodes de ma vie ne sont pas drôle, je ne voulais pas faire ma "Cosette", mais sachez qu' il est des détails de la rue que je n'ai même pas évoqués, car ils m'ont fait mal, mais n'ont pas changé ce que je suis et ça ferait trop misérable. De plus que ce n'est plus ce que je suis aujourd'hui, j'évolue encore...

Vous pouvez entendre ma voix (Pas de nouvel enregistrement depuis 2006 - question de moyens et de renfermement en attendant mes papiers). Donc enregistrements datant d'avant que je ne sois une femme, car pour moi, je ne suis plus une transsexuelle, même si les faits prouvent le contraire. C'est ma vision de moi-même.

Via ce petit lien:  http://music.jukeboxalive.com/player/player.php?sid=2908309&method=play  , on peux se faire une idée de ma voix. Mis à part la reprise de "Think - d'Aretha Frankin", il y a des titres perso, mais ils ne me représentent pas, car si je les aime et les assumes, ma voix est plus en valeur sur des titres Américains vocales que sur ces titres originaux en Français qui sont "gentils". Même pour la reprise on m'a demandé en France de rester la plus "lisse" possible et d'éviter le côté "noire Américaine". Ce n'est donc pas représentatif de mon répertoire.

Puis depuis 2006, j'ai renforcé la résonance et la largeur de ma voix, elle est donc maintenant plus naso-pharingée et ressemble un peu à la voix de Martha Wash. La première version de "it's raining men" chantée par Martha Wash principalement et Izora Rodes (The weather girls). Martha Wash qui a chanté tous les titres, en dehors de "Ride on time" sur l'album de "black box". Et oui celle qu'on voit sur les clip était juste modèle elle ne chantait pas.

Bonne route à vous tous (tes).

Abby & Scarlett.