Sidament incorrect?

Publié par romainparis le 04.08.2008
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 Voici quelques extraits de Nageur en eaux troubles. Au-delà de mon style d'ecriture, mes propos ne sont-ils pas une réalité ? Lypo, dystro, sont rejetés, gay ou non. Dénuée d'hypocrisie, quelle est votre vérité humaine?  

« …. Hélas, révéler la présence du virus dans mes veines allait avoir son prix : ne pas représenter un bon produit de consommation. Et dans le monde actuel des hommes, c’est généralement une disqualification…. »

« … Entre-temps, mon bâtard de bébé savait très bien avancer masqué pour porter ses sournoises attaques… »

« … Suite à ma dodue expérience de mon adolescence, maigrir ne pouvait qu’être bon signe. Sauf que cette fois-ci, ma maigreur était maladive, disproportionnée. La réalité du miroir m’a sauté aux yeux ! Mon bébé avait faim et il ne se gênait pas pour me ronger le corps tel un brave toutou qui prend son temps pour bouffer son os, histoire de faire durer le plaisir. Un grave mot tomba : lypoatrophie (Certains séropositifs ont échappé à ce mécanisme toujours incompris.). Lyppopotamé ? Lyposucé ? Kesako ? Un terrible phénomène qui fait fondre la graisse et les muscles, principalement au niveau des jambes, des fesses et du visage. C’est l’un des visages du sida, sa cicatrice, son tatouage indélébile… »

« … Mon corps partait en lambeaux, se délabra. La preuve visible que le sida m’était passé dessus. Nous les lypoatrophagés, nouveaux mutants, sorte de crapaud qu’aucun prince charmant ne veut embrasser, avons un physique spécial K. Reconnaissables à nos cuisses dépourvues de graisse et parcourues par les marbrures de nos vaisseaux sanguins, de vrais mannequins pour un cours d’anatomie interne ; des fesses inexistantes, creusées ; un ventre bombé malgré le vide de nos estomacs ; des visages émaciés aux creux spécifiques et maintenant newfillisés… »

« … En ce qui me concerne, le vicieux sida s’est attaqué à un guerrier épuisé mais pas encore résigné. Branle-bas de combat ! La natation avait limité les dégâts. Je n’étais pas un squelette vivant mais mon état corporel empirait, entraînant mon mental dans la spirale infernale du dégoût de soi. Mon p’tit sida, parfait cheval de Troie, continuait son plan d’attaque et prenait l’avantage de la guerre. Je cachais tous mes efforts à mes amis. C’était un duel intime, un face-à-face qui ne regardait que moi. Je lui avais laissé la porte ouverte avant mes trente ans, et l’voilà qui se pointe après ! Qu’est-ce qu’il a cru ? Que j’allais le regarder mettre les pieds sous la table et me dévorer à sa guise ! Il ne voulait pas un digestif et un cure-dent en plus ? Fallait pas être en retard ! J’avais compris sa stratégie : bien me faire pourrir et m’achever par une longue et agonisante mort. Jamais ! Quitte à lui souffler la victoire en me supprimant. Le sida ne m’a pas tué quand je l’espérais… il peut toujours courir pour que je lui accorde cette faveur. Maintenant, c’est mon fils ma bataille. Les règles du jeu ? Une sorte de Sidapoly où il faut engranger des T4 et atteindre la case « charge virale à zéro ». Autant être pragmatique, à la place d’un hôtel rue de la paix, autant mettre un hôpital !... »

« … Publicité : « Vous aussi, vous voulez un régime sur du long terme… N’attendez plus, essayez celui à l’extrait de sida ! Deux variantes disponibles : Sidaminceur ou Sidagrosseur.  Nous vous garantissons de bons résultats mais attention, tout abus est nocif pour la santé. » 

L’autodérision fait partie de ma contre-attaque. Je rigole du sida car vulgairement : je l’emmerde !... »

Commentaires

Portrait de fabinette

es tu certain que c'est bien le virus qui te transforme ainsi, c'est effectivement ce que les medecins s'evertuent à nous faire gober, pour ma part j'ai la ferme conviction que ce sont les medocs qui nous lobotomises, tous ces effets indesirables...... on ne meurt pas du sida, on meurt de maladie opportuniste. en afrique la population est terrassé car il y a un probleme de malnutrition et d'hygiene. si l'on reprend l'historique de n'importe quel epidemie depuis tous temps, il y a eu des gens qui ne mourraient pas

a la sortie des tris tout le monde y a eu droit, aujourd'hui beaucoup de medecins ont pris du recul la tri n'est plus systematique si le terrain est bon il preferes attendre. contaminé en 88 j'ai refusé tout traitement

j'avais foi en moi, jusqu'en 97 ou je dis bien que les medecins m'ont harcelé et faits culpabiliser du fait d'avoir un enfant et que je devais de me soigner,à lépoque je vacillais entre 200 300 T4 et ce depuis 91 pour l'avenir de mon fils j'ai craqué tres rapidement  la deformation à commencé ainsi que les douleurs qui vont bien avec.

aujourd'hui je suis pour la seconde fois en arret qui est cette fois ci pas mirobolant condamne aujoud'hui a reprendre un traitement.

mon seul regret avoir commencé ses traitements trop tot.

en ce qui concerne le virus je prefere le garder comme allié si je meurt, il meurt

l'intelligence du 1 predateur sur cette planète serait elle depassé par l'infiniment  petit ? ou aurions nous à decouvrir quelque chose qui nous dépasse....fabinette

Portrait de romainparis

Un autre extrait de mon livre : "... C’est un drôle de paradoxe que ceux-ci. Elles sont mignonnes toutes ces petites pilules, gélules, cachets, on dirait des Smarties®, des M&S®. Mais comme les KissKool®, elles ont un double effet ! Ces croquettes me maintiennent en vie et me détruisent en même temps. Elles ne sont de l’aspirine mais plutôt une chimiothérapie permanente...."

Fabinette, je comprends ton point de vue. D'une manière générale, j'ai appris à me méfier des médecins... depuis que je leur ai fait confiance ! En fait, concernant le sida, beaucoup d'entre eux n'en savent pas plus que cela car la medecine n'en sait pas plus ! Elle ne sait pas et ne comprend toujours pas le mécanisme des lypo et dystro. Elle a quelques théories mais aucune certitudes. Médicaments ou virus? C'est très difficile de dire que c'est l'un ou l'autre puisque des séropos avec ou sans traitement en souffrent. Cependant je n'en veux pas à la médecine, elle a essayé de sauver des vies en se servant des seuls moyens mis à sa disposition, et surtout, avant 96, dans l'urgence. MAIS par contre les labos producteurs, eux, sont responsables de beaucoup de dégats. Par cupidité et sans néccessité, ils ont mis sur le marché des pilules sans s'inquiéter de leurs effets. D'ailleurs pour se prémunir de toutes attaques judiciaires, toutes les notices des médicaments contre le virus signalent comme effet secondaire... un possible décès !!!! J'ai été contaminé en 92 et en 94 j'ai dû prendre un traitement car mes T4 avaient chuté en dessous de 200 et ma charge virale à plus de 100.000 copies. Soit je le prenais soit je mourrais. Et je te promets qu'à 25 ans je n'avais pas envie de mourrir (surtout que j'étais amoureux).

Fabinette, tu as été touché en 88, rares sont ceux de cette époque qui ont survécu. Peut-être parce que tu n'as pris aucun médicaments... je ne saurais le dire. Le seul truc que je sais avec certitude, c'est que parmi mes amis contaminés avant 96, UN SEUL est, comme moi, encore là. Je précise aussi que l'arrivée des trithérapies n'a pas sauvé tout le monde. Autre certitude : j'ai été atteint par la lypoatrophie quand j'ai pris le ZERIT, à 30 ans. Les autres médicaments pris avant celui-ci ( pratiquement tous car j'allais d'echec en echec) ne m'avaient pas déformé (muté?). Alors, je suis d'accord avec toi Fabinette, les traitements ne sont à prendre que si sa vie est vraiment menacée et surtout ne pas céder à la mode du traitement tout de suite.

Fabinette, avec mon admiration, reste en vie.