In bed with Madonna

Bonjour à tous, par ce billet je souhaite apporter ma contribution au forum en apportant mon témoignage.

Je me présente, Erica travesti amateur avec une activité sexuelle épanouie ayant à l'esprit un souci de prévention indispensable liée à mon mode de vie, je partique peu la sodomie et dans les rares cas où cela arrive, c'est toujours avec des préservatifs et jamais avec des rencontres d'un soir. Par contre j'aime la fellation et la pratique avec des préservatifs sauf dans de rares cas (3 dans l'année écoulée avec des personnes connues et sensible à la prévention), donc, lorsque je suis en confiance et (de plus je respecte les règles du safe sexe péconnisées par le site de prévention du Sida Suisse (pas de brossage de dents avant et après, pas d'éjaculation en bouche...)

Tout ce passe bien.

En octobre 2016, je fais la rencontre de Kevin, un homme en couple hétérosexuel très très discret, avec qui nous passons de bons moments, des nuits récréatives, des moments de tendresse, de séduction, de jeux, de discussions...

Mes rapports  avec lui sont la sodomie avec préservatif, et la fellation sans préservatif sans éjaculation. Nous n'avons jamais parler ensemble de prévention, mais le port du préservatif demandé par lui me met en confiance.

J'ai pratiqué plus de 3 mois ce genre rapport avec lui, le dernier test incluant tous les rapports (sauf les deux derniers rapports) est négatif.

Or, il y a une semaine, un samedi soir lors d'une soirée un peu plus festives que d'habitude, j'ai pratiqué avec lui une fellation et compte tenu du contexte, nous nous sommes lachés un peu plus et lors de la fellation il a ejaculé dans ma bouche.

Bien sûr, mon premier reflexe à été de me rincer à l'eau et de recracher. De lui faire part de mon inquiétude et de m'apercevoir que dans le dommaine de la prévention il avait quelques lacunes même s'il me rassure quelque peu.

Un petit peu inquiet(e) malgré tout, je decide le lundi d'en faire part à Sida Info Sevice, j'explique mon cas à l'interlocuteur qui m'explique que le risque reste faible mais que je suis dans les délais pour prendre un traintenant post exposition au VIH.

Je décide donc de me rendre aux urgences de l'hôpital vers chez moi et dans la salle d'attente j'envoie un texto à Kevin en lui expliquant la situation : Je pense avec pris un risque en prenant ton sperme en bouche, le risque vaut pour moi et pas pour toi, il existe un traitement d'urgence, le medecin en jugera en fonction du risque et surtout en fonction de ton statut sérologique VIH.

Il ne me répond pas par sms mais m'appele directement, l'occasion d'en parler avec lui et me rassurer sur le fait qu'il est "clean". Il a même pensé au debut que le risque était pour lui. Je lui explique que le risque est pour moi et pas pour lui. Et me reconfirme d'être "clean" et de me rassurer.

Je passe en consultation, le medecin, sans indication précise sur le statut sérologique de Kevin (la personne source) et étant dans les délais (moins de 48h), me donne le kit du TPE et me donne un rendez-vous avec l'infectiologue dans les 48h. Il insiste sur le fait qu'avoir le statut sérologique de mon partenaire est un élément décisif à la prescription ou non du TPE.

Le soir, j'envoi donc un texto à Kevin et lui explique tout ça, bien sûr s'en suit une discution sur la confiance et tout ce qui s'en suit, lui explique que c'est un protocole médical et que seul un test est indispensable pour le medecin. Je précise que cela à été très difficile aux vues des différents éléments sociologiques de notre relation (discretion extreme, non dit etc...).

Il est à l'écoute et comprends malgré tout mon inquiétude et me dit je t'envoi un papier du labo, cela a relevé de la mission impossible. Ok c'est cool, je fais de même aussi pour l'informé de mon statut.

Or, le test négatif envoyé par Kevin date de décembre 2013. Je sais que cela n'est pas fiable. Mais devant la dextérité dont j'ai du faire preuve pour obtenir ce papier, je n'ai pas osé lui dire.Dans nos échanges, on compte se revoir bientôt. Il ne fuit pas la situation.

Je me suis donc rendu au rendez-vous de l'infectiologue et lui ai expliqué. Il m'a prescrit le TPE pour 28 jours. Je suis en train de le prendre.

A l'heure actuelle, je n'ai pas revu Kevin mais reste en contact avec lui par SMS.

Les indacteurs sont au vert : Test anticorps à 6 semaines "négatif" regroupant tous les rapports (sauf les 2 derniers avec Kevin), et l'antigene P24 à 16 jours après notre avant dernier rapport est négatif.

Le gros doute reste donc sur ce dernier rapport à risque. Je sais que je prends le TPE car un doute subsiste. Je sais aussi que peut être je le prends pour rien.

Lors de notre prochaine rencontre avec Kevin, si rencontre il y a, je vais pouvoir en discuter avec lui, s'il reste ouvert à cette discussion. Je sais que c'est un garçon respectueux mais sous informé dans ce domaine. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne se protege pas. Surement que pour lui la fellation n'est pas un risque de transmission pour le VIH, ce qui peut se comprendre car aucune campagne de prévention insiste sur ce mode (flou) de transmission.

En pratiquant une sexualité dans un milieu à risque (lieu de drague, sex shop etc...) permet de mettre tous les indicateurs de vigilance en marche et d'être intrangigeant sur le preservatif. Mais lorsque l'on est confronté à des sentiments, de l'affection, aux jeux de la séduction, la vigilance baisse, je me suis permis(e) cela.

Contrairement à ce que j'aurai pu croire, je supporte bien le TPE (Prezista 800- Truvada- Norvir) une prise par jour en mangeant,. Pas d'effet indesirable notable, une secheresse de la bouche, curieusement une baisse de vigilance 17h env apres avoir pris de traitament. Pas de perte d'appétit, pas de nausée, pas de diarrée ni vomissement.

Un baisse de libido mais pas forcement lié au traitement, l'aspect psychologique joue aussi, d'ailleurs je profite de ce mois de traitement pour faire le point et me remettre en question ma sexualité future.

Merci d'avoir lu mon témoignage.

Erica

Commentaires

Portrait de hellow

Bonjour Erica,

Je ne décèle aucun lâcher prise au travers de ton récit, tu es constament sur les dents, j'en aurais peur de me la faire mordre !

Appelons ça un accident de parcours ou un moment d'égarement.

Merci pour ton témoignage.

Portrait de Erica

hellow wrote:

Bonjour Erica,

Je ne décèle aucun lâcher prise au travers de ton récit, tu es constament sur les dents, j'en aurais peur de me la faire mordre !

Appelons ça un accident de parcours ou un moment d'égarement.

Merci pour ton témoignage.

Bonjour Hellow,

Non, non tu ne crains rien je ne mort pas  Kiss ! Le laché prise réside sur le fait où j'ai perdu le contrôle et que me suis laisser aller...

Pour infos, envers les internautes, concernant le TPE : j'en suis à mon 7ème jour. Une prise par jour est assez gérable pour l'instant, une sensation de bouche pateuse et effet métalique bizarre après la prise, des envies de dormir qui se tradisent par de bonnes siestes et un leger manque d'énergie. Mais je suis en repos, ceci peut expliquer cela.

J'ai une prescription médiciale du "Tramadol" pour une autre pathologie, un anti douleur qui agit sur le même type de récepteur que la morphine, j'en prends 1 le soir et j'avoue qu'il attenue tous les petits effets du TPE et de plus attenue l'angoisse. Ca me met bien en douceur.

L'infectiologue de l'hôpital militaire m'a indiqué que la fiabilité de ce traitement est proche du 100%, qu'aucun cas de seroconversion ne s'est produit dans son service. Ce qui rassure vraiment. Il m'a dit aussi, que dans les milieux à risque, c'est la fellation qui prédomine comme mode de transmition souvent couplée à une MST.

J'ai connu l'arrivé du VIH dans mon milieu, on parlait aux infos à mon époque, d'un cancer gay rescencé aux Etats Unis. Personne ne se protégeait, le seul risque était de shopper une syphillis. Cela n'a pas mis 2 ans avant que les 1er amis à Lyon commence a se plaindre de ganglions et pour les camoufler se laissait pousser la barbe sans savoir de quoi il s'agissait.Un de mes amis est mort comme cela.

Je me souviens de mon premier test de depistage avec le flou d'interpretation, positif ou negatif étaient des termes inconnus pour moi.

Je me souviens en 1987 d'un risque pris et qu'il fallait attendre 3 mois entier avant de savoir s'il y avait eu contamination.

Je trouve que la médecine a fait de très gros progrès. tant dans le domaine du dépistage que des traitements. Certes cela n'est pas suffisant, mais en 35 ans les progrès ont été considérables. A notre époque on peut savoir à 6 semaines, on peut eviter une contamination grace au TPE, on peut prevenir la contamitation avant un rapport grace au Truvada, les antiviraux sont plus tolérables et à priori plus efficaces. Les scientifiques connaissent mieux les mécanismes. Un numéro vert est en place pour écouter, conseiller, rassurer.

Il y a beaucoup d'espoir, tout devient possible...

Portrait de hellow

Oui Erica, tout redevient possible.