Dépistage communautaire : la clé de la stratégie 90/90/90

11 Septembre 2015
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Le dépistage du VIH est, sans conteste, la clé essentielle pour atteindre l’objectif 90-90-90 (90 % des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir - 90 % des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement - 90 % de ceux qui sont traités doivent voir leur charge virale supprimée) de l’Onusida et l’OMS (Organisation mondiale de la santé). A la conférence IAS de Vancouver en juillet dernier, il a été rappelé qu’aujourd’hui 49 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde ne connaissaient pas leur séropositivité. Comme le pointait Cédric Arvieux (médecin et membre du Corevih Bretagne) dans un de ses comptes-rendus de la conférence, les femmes représentaient 70 % des personnes testées dans le monde en 2014, mais en dehors de l’Afrique, ce sont les hommes qui sont le plus affectés par le VIH. Et le médecin de citer l’exemple de la Bolivie. Dans ce pays, seulement 50 000 hommes ont été testés en 2014 pour le VIH (1 345 cas positifs) contre 323 000 femmes testées (691 cas positifs), ce qui donne une idée de la différence de prévalence dans les deux groupes. Comme les experts l’ont pointé, l’un des enjeux est d’avoir des recommandations de dépistage plus opérantes. L’OMS a d’ailleurs présenté ses recommandations à ce sujet. Tout l’enjeu est de sortir les tests de dépistage du strict cadre de services de santé… car on y touche moins de monde. D’ailleurs, l’OMS préconise que le dépistage communautaire soit mis en place. Les experts constatent qu’aujourd’hui de nombreux pays, y compris des pays où la prévalence est très élevée, n’ont pas mis en place de dépistage communautaire, ce qui est un frein évident pour atteindre l’objectif du 90-90-90.