Gambie : une homophobie d’Etat… très assumée

22 Décembre 2014
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La Gambie n'acceptera l'aide d'aucune organisation lui imposant d'accepter au préalable l'homosexualité, a affirmé son gouvernement (1er décembre). Le gouvernement a explicitement cité l'Union européenne, sur fond d'inquiétudes internationales autour d'une loi gambienne durcissant la répression contre les homosexuels. "Nous, le gouvernement et le peuple gambiens, disons très clairement à l'Union européenne et à toute organisation étrangère qui veut imposer l'acceptation de l'homosexualité comme condition préalable pour leur aide que nous n'accepterons jamais cette conditionnalité, peu importe le montant concerné", a déclaré le ministre gambien des Affaires étrangères. L'homosexualité est interdite en Gambie, où elle était jusqu'à récemment passible de 14 ans de prison, en dépit des appels de la communauté internationale au respect des droits des homosexuels. Selon Amnesty International et Human Rights Watch, le président gambien Yahya Jammeh a promulgué le 9 octobre une nouvelle loi, votée en août, instaurant le crime "d'homosexualité aggravée" passible de la prison à vie. Ces ONG craignent que le texte, rédigé en termes vagues, cible des personnes séropositives ou vivant ouvertement leur homosexualité, comme le rappelle l’AFP. Le 24 novembre, les Etats-Unis ont exprimé leur "profonde inquiétude" et leur "consternation" face à cette nouvelle loi en Gambie où, d'après Amnesty, plusieurs personnes ont été arrêtées durant le mois de novembre lors d'une opération visant les homosexuels.