La "marche arrière de la France" critiquée

24 Juillet 2017
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Plusieurs associations (Action santé mondiale - GHA, le Planning familial, Sidaction et Solthis) ont profité de l’ouverture de la conférence HIV Science pour dénoncer la "marche arrière de la France en santé mondiale et en recherche" et s’interroger sur la responsabilité du président Emmanuel Macron dans ce recul. "Nos associations déplorent l’absence d’engagement du président de la République dans la lutte contre le VIH-sida et condamnent la véritable marche arrière amorcée par le nouveau gouvernement en matière de santé mondiale et de recherche", écrivent-elles dans un communiqué (23 juillet). "Si la France s’est bien dotée d’une stratégie française globale et transversale en santé mondiale, sa mise en œuvre, à ressources financières actuelles et constantes, reste illusoire, critiquent les associations. Pire encore, faisant fi de son engagement international d’allouer 0,7 % de son RNB [revenu national brut, ndlr] à l’aide publique au développement, le nouveau gouvernement décide de lui soustraire 140 millions d’euros et diminue par ailleurs de 331 millions d’euros le budget du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. En amputant une partie des financements dédiés à la santé mondiale et supprimant une partie des financements de la recherche, pourtant indispensables aux innovations en santé, le gouvernement porte un coup fatal à la santé mondiale et met fin au rôle historique et capital de la France, en la matière". A cela, s’ajoute "le report des négociations sur la taxe sur les transactions financières européenne" et la "suppression de la taxe sur les transactions intra-journalières", le gouvernement tourne ainsi "le dos à près de deux milliards d’euros". "Incohérentes et injustifiées, ces annonces sont d’autant plus inquiétantes qu’elles révèlent une stratégie politique, aux conséquences dramatiques sur la vie de centaines de millions de personnes, dont les 17 millions de personnes n’ayant toujours pas accès aux traitements antirétroviraux. Le gouvernement français doit donc réaffirmer l’engagement financier et politique de la France envers la santé mondiale et la recherche. Il doit (…) honorer les engagements financiers pris par ses prédécesseurs en décaissant les 55 millions d’euros manquant au Fonds mondial pour l’année 2017 et relevant à 110 millions d’euros sa contribution annuelle à Unitaid", concluent les associations.