La thanatopraxie doit être mieux encadrée

29 Février 2012
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Est-ce la mobilisation des militants, dont ceux de AIDES, hier sur les réseaux sociaux qui a incité les services du ministère à sortir du silence ? Le 24 janvier dernier, lors des vœux à la presse, le ministre de la Santé Xavier Bertrand affirmait sa volonté de lever cette interdiction infondée et infamante. Dans un courrier adressé le 28 février aux associations, le Directeur général de la Santé, Jean-Yves Grall, indique "le principe que les soins de conservations invasifs post-mortem pourront être envisagés pour des personnes porteuses de ces maladies infectieuses [le VIH et les hépatites virales] dès lors que des conditions strictes seront réunies pour la pratique même de la thanatopraxie" [les techniques de préservation des corps, ndlr]. "Afin de définir ces conditions", le Directeur général de la santé indique avoir mis en place "un groupe de travail, qui s’est déjà réuni le 10 février, et qui doit rendre ses conclusions dans un délai de trois mois". La prochaine réunion aura lieu le 5 mars. "Parallèlement, le Haut conseil de la santé publique a été saisi le 7 février sur la définition des protocoles d’hygiène à respecter et les conditions de travail". En creux, ce courrier confirme la position commune de 50 associations qui expliquaient en décembre dernier : "La sécurité des professionnel(e)s doit donc être assurée par la mise en place des bonnes pratiques pour tous les cadavres. Cela peut représenter des efforts en matière de formation, de conditions de travail, mais l’exclusion de personnes qui vivaient avec le VIH n’a aucune pertinence". Elles dénonçaient notamment un sentiment de fausse sécurité. Une fois de plus, la mobilisation des associations de lutte contre le sida contre une discrimination aura permis d’améliorer les conditions sanitaires pour la population dans son entier.