L’association Mousse porte plainte contre Maroc Hebdo

"Faut-il brûler les homos ?" Cette question, posée sans vergogne en une d’un magazine marocain, avait provoqué la consternation et la colère de nombreux militants et journalistes du monde entier. Plus de deux mois après sa sortie, une plainte est finalement déposée par l’association Mousse, qui se donne pour but d’agir en justice contre les auteurs de propos et discriminations homophobes. "Le titre "Faut-il brûler les homos ?" implique que cette question puisse faire l’objet d’un débat et d’une réponse positive. Cette interrogation légitime ainsi l’opinion selon laquelle les homosexuels devraient être brûlés du simple fait de leur orientation sexuelle. De plus, "demander si la mort d’un groupe de personnes est souhaitable est inadmissible et illégal", explique Etienne Deshoulières, avocat et porte-parole de l’organisation. "Elle contribue ainsi à entretenir un sentiment de haine, voire incite à commettre des actes de violence, à l’encontre des homosexuels", avance l’association. Devant les critiques d’alors, le magazine avait rétropédalé quelques jours plus tard et retiré le numéro des kiosques, en écrivant n’avoir d’autres exigences "que d’œuvrer à l’élargissement d’un débat sur le projet de société démocratique en construction dans notre pays et des valeurs qui doivent l’articuler et le fonder". En novembre 2012, Maroc Hebdo avait déjà suscité la polémique avec sa une en titrant sur le "Péril Noir", référence raciste et xénophobe de la crainte d’un supposé envahissement, ici tournée vers l’Afrique Subsaharienne.