L'Onu veut un débat sur le prix des médicaments

28 Septembre 2016
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Le bureau du secrétaire général de l’Onu espère qu'un rapport, récemment commandé, permettra aux personnes vulnérables de se procurer des médicaments essentiels à un prix plus abordable. C’est ce qu’a indiqué, mi septembre, Mathias Gillman, le porte-parole de Ban Ki-moon, cité par la presse canadienne. Il ne faut pas s’emballer non plus car, selon ce responsable, le secrétaire général de l’Onu n'appuierait pas nécessairement toutes les conclusions dudit rapport. Ce dernier réclame un amendement aux règlements en matière de propriété intellectuelle afin de rendre accessibles plus rapidement les médicaments génériques à moindre prix. En fait, Mathias Gillman espèrait que ce document susciterait un débat notamment à l’occasion de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s’est tenu les 17 et 18 septembre derniers. Le porte-parole du Fonds mondial, Seth Faison, s'est dit d'accord avec l'idée d'accroître l'accès à la médication pour ces maladies, mais il n'a pas non plus appuyé les conclusions de ce rapport. "Nous appuyons les entreprises de génériques et nous appuyons les fabricants de médicaments originaux. Nous avons besoin de l'appui de tous pour atteindre notre objectif", a-t-il expliqué dans une formule diplomatique, mais qui n’apporte pas grand-chose au débat. En marge de la conférence de Montréal, plusieurs organisations de lutte contre le VIH ont critiqué les entreprises pharmaceutiques et dénoncé les limites et dérives actuelles du système des brevets. Comme le précise la presse canadienne, ces ONG ont également encouragé le Canada à ne pas ratifier le Partenariat transpacifique qui, selon elles, entravera davantage l'accès aux médicaments abordables. Le directeur général du Réseau juridique canadien VIH/sida, Richard Elliott, a ainsi incité le Premier ministre, Justin Trudeau, à agir sur les règlements en matière de propriété intellectuelle. "Il y a une responsabilité (…) pour tous les gouvernements qui promettent de l'argent au Fonds mondial, de prendre des mesures additionnelles pour s'assurer que leur argent va aussi loin que possible et qu'il sauve autant de vies que possible", a-t-il déclaré.