Nouvelles orientations pour les autotests VIH

4 Décembre 2016
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 30 novembre dernier de nouvelles lignes directrices sur l’autodépistage du VIH pour améliorer l’accès au diagnostic et son utilisation effective. Comme d’autres instances, l’OMS constate que l’insuffisance du nombre de diagnostics du VIH dresse un obstacle majeur à la mise en œuvre de la recommandation de l’Organisation préconisant de proposer le traitement antirétroviral à toute personne séropositive pour le VIH. Plus de 18 millions de personnes vivant avec le VIH sont actuellement sous traitements, soit la moitié des personnes séropositives au niveau mondial. Autrement dit : un nombre équivalent ne peut toujours pas avoir accès au traitement, une majorité d’entre eux ignorant d’ailleurs leur statut vis-à-vis du VIH. Aujourd’hui, 40 % des personnes vivant avec le VIH (plus de 14 millions) ne connaissent pas leur statut sérologique. Par ailleurs, nombre de personnes exposées à un risque élevé d’infection par le VIH se heurtent à des difficultés pour accéder aux services de dépistage existants. "L’autodépistage devrait permettre à de nombreuses personnes de connaître leur statut et de savoir comment obtenir le traitement et l’accès aux services de prévention", a indiqué Margaret Chan, l’actuelle directrice de l’OMS. "L’autodépistage du VIH est un moyen d’atteindre davantage de personnes dont l’infection n’est pas diagnostiquée et il représente une avancée pour leur donner les moyens d’agir, pour poser le diagnostic à un stade plus précoce, avant qu’elles ne tombent malades, pour rapprocher les services de là où les gens vivent et pour créer la demande pour le dépistage", explique l’OMS. Entre 2005 et 2015, la proportion de personnes connaissant leur statut pour le VIH est passée de 12 % à 60 % à l’échelle mondiale. Cette augmentation du dépistage dans le monde a abouti à ce que 80 % des personnes ayant eu le VIH diagnostiqué soient sous traitement antirétroviral. La couverture en matière de dépistage du VIH reste faible dans certains groupes de la population. Les hommes ne représentent que 30 % des personnes ayant fait le test de dépistage du VIH. Par conséquent, les hommes séropositifs ont une moins grande probabilité d’être dépistés et mis sous traitement antirétroviral et ils ont un plus grand risque que les femmes de mourir de causes liées au VIH, prévient l’OMS. Certaines femmes sont également exclues. Les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique orientale et australe ont des taux d’infection pouvant être jusqu’à huit fois plus élevés que leurs homologues masculins. Moins d’une fille sur cinq (entre 15 et 19 ans) connaît son statut vis-à-vis du VIH. La couverture du dépistage demeure également faible chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleuses et travailleurs du sexe, les personnes trans, les personnes qui s’injectent des drogues et celles qui sont détenues, qui représentent environ 44 % des 1,9 million de nouvelles infections par le VIH chez l’adulte survenant chaque année. "En proposant l’autodépistage du VIH, on peut donner aux gens les moyens de connaître leur statut et aussi de prévenir leurs partenaires et de les encourager à se faire également dépister", a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, directeur à l’OMS du département VIH/sida. "L’autodépistage sera particulièrement intéressant pour ceux qui éprouvent des difficultés à accéder au dépistage dans le milieu médical et sont susceptibles de choisir de préférence la méthode de l’autotest". Il a été démontré que l’autodépistage doublait pratiquement la fréquence du dépistage du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et de récentes études au Kenya ont établi que les partenaires des femmes enceintes avaient deux fois plus recours au dépistage du VIH lorsqu’on leur propose les autotests par rapport à la méthode standard. Actuellement, 23 pays qui ont des politiques nationales soutenant l’autodépistage du VIH.