Tabagisme et espérance de vie : les chiffres, enfin !

Une étude comparative du WIV-ISP (Institut scientifique de santé publique belge) entre fumeurs, non-fumeurs et ex-fumeurs a permis de quantifier les effets du tabagisme sur l’espérance de vie et ses conséquences sur la qualité de la santé au cours des années vécues. Dans un communiqué (août 2014), l’organisme explique que les "chiffres sont éloquents et parlent d’eux-mêmes : les fumeurs vivent en moyenne près de huit ans de moins que les non-fumeurs et les ex-fumeurs limitent la casse, avec un peu plus de deux ans et demi de moins en moyenne". Partant du principe que les fumeurs âgés de 30 ans ou plus peuvent être considérés comme des "fumeurs à vie" et que la probabilité de commencer à fumer après 30 ans est très faible, l’étude menée par le WIV-ISP se concentre sur les personnes âgées de 30 ans ou plus. L’étude repose sur "l’analyse d’un échantillon unique qui couvre à la fois les données sur le tabagisme, sur les problèmes de santé et sur la mortalité". "7,87 pour les hommes et 8,17 pour les femmes, c’est en moyenne le nombre d’années d’espérance de vie en moins lié au tabagisme chez le fumeur moyen âgé de 30 ans", explique l’équipe de chercheurs. Le "sevrage au tabac permet d’atténuer cette diminution puisque les ex-fumeurs et ex-fumeuses ne perdent respectivement "que" 2,68 et 2,59 ans en moyenne. Ces derniers chiffres doivent toutefois être interprétés avec précaution. En effet, cette catégorie est relativement plus hétérogène que celle des fumeurs, et nous ne disposons d’aucune information sur la raison ou le moment où ces personnes ont arrêté de fumer. Ceci étant, plus l’abandon du tabac est précoce, plus les avantages en termes de santé sont appréciables". Par ailleurs, l’étude montre que "les ex-fumeurs vivent moins longtemps en bonne santé que les non-fumeurs. En moyenne, les fumeurs doivent ainsi s’attendre à vivre 6,8 ans de moins en bonne santé que les non-fumeurs (c’est-à-dire sans incapacité). Pour les fumeuses, c’est 6,25 ans de moins. Ce chiffre diminue en moyenne chez les ex-fumeurs à 3,02 ans de moins et à 2,9 ans de moins chez les ex-fumeuses".