Traite des êtres humains : la France se dote d’un plan

30 Mai 2014
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Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Ville, de Jeunesse et des Sports, a présenté en conseil des ministres le 14 mai un plan national de lutte contre la traite des êtres humains. Ce plan couvre la période 2014-2016. Il a été réalisé après consultation d’organisations non gouvernementales et de services officiels. La traite des êtres humains représente, selon l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 32 milliards de dollars par an, dont 3 milliards d’euros pour l’Europe. 79 % des victimes de la traite des êtres humains sont victimes d’exploitation sexuelle, 18 % sont soumises au travail forcé et 3 % à d’autres formes d’exploitation. Enfin, 25 % des victimes de la traite dans le monde sont des enfants. L’Organisation internationale du travail (OIT, juin 2012) estime à près de 22 millions de personnes à travers le monde, dont environ 5,5 millions d’enfants, le nombre de victimes de travail forcé, exploitation sexuelle comprise. La traite des êtres humains compte parmi les activités criminelles les plus développées dans le monde et dont l’ampleur des profits ne cesse de croitre. En tirant profit de l’être humain et en le considérant comme une marchandise, les trafiquants violent, de façon manifeste et brutale, les droits de l’Homme. "La France est principalement un pays de destination des victimes de la traite, mais elle est aussi devenue, en raison de son positionnement géographique, un important pays de transit. La traite des êtres humains est préoccupante dans notre pays, qui doit faire face à l’extension des réseaux criminels transnationaux. Elle ne se résume pas à la prostitution même si la majorité des victimes de la traite en France est exploitée dans le cadre de réseaux de proxénétisme, essentiellement en provenance d’Europe de l’Est, d’Afrique subsaharienne (en particulier du Nigéria), du Brésil, du Maghreb et de Chine. On estime entre 20 000 et 40 000 le nombre de prostituées exerçant leur activité dans le pays. 90 % d’entre elles seraient d’origine étrangère", indique le plan du gouvernement. Et le plan national de préciser : "L’essentiel des personnes en situation de prostitution sont victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins de proxénétisme". Le gouvernement se donne trois priorités : identifier et accompagner les victimes de la traite ; poursuivre et démanteler les réseaux de la traite ; faire de la lutte contre la traite une politique publique à part entière. L’ensemble est décliné en 23 mesures. Le financement du plan est assuré par plusieurs programmes budgétaires de l’Etat et la création d’un fonds qui sera défini en loi de finances pour 2015.