Ungass drogues : des ONG insatisfaites !

6 Mai 2016
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Dans un communiqué (19 avril), l'Onusida se félicite de l'appel de l'Assemblée générale des Nations Unies adressé aux Etats membres en vue d'envisager des mesures de santé publique efficaces pour améliorer les conditions de vie des personnes qui consomment des drogues et demande aux pays d'appliquer rapidement des programmes qui réduisent les méfaits associés à l'usage des stupéfiants. Le document final adopté lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies (Ungass) sur la question de la drogue dans le monde invite les pays à envisager des mesures telles que des traitements médicalement assistés, des programmes de distribution de matériel d'injection et des traitements antirétroviraux et antiviraux pour éviter la transmission du VIH, des hépatites virales et autres virus transmis par le sang. Le document final souligne également l'importance du respect total des droits humains et des libertés fondamentales des personnes qui consomment des drogues, notamment un procès équitable et des peines proportionnelles à la gravité de l'infraction pour ceux qui sont arrêtés ou condamnés en lien avec le trafic de drogues. Il encourage également les pays à envisager des peines de substitution. "Le monde a fait un pas vers une démarche plus rationnelle et compatissante envers les personnes qui s'injectent des drogues", croit savoir Michel Sidibé, le directeur exécutif de l'Onusida. Des organisations non gouvernementales (1) ne partagent pas l’enthousiasme de Michel Sidibé, loin de là, même si elles notent que le document final "présente des avancées et les discours politiques expriment les évolutions notables de positions qui ne sont pas contenues dans ce document : changement de paradigme, régulation, dépénalisation, réduction des risques, écoute, dialogue, approche centrée sur l’humain". "Les choses évoluent, même si des pays continuent à maintenir des positions figées sur le thème éculé de la "guerre à la drogue", et que, selon les mots du groupe d'experts de l'Onu sur les Droits de l'Homme, la déclaration de l'Ungass "continue à faire sien le concept dommageable d’un monde sans drogues", notent-elles. Dans leur communiqué, les ONG ont par ailleurs dénoncé les conditions particulièrement mauvaises qui leur ont été faites dans le cadre final des discussions et notamment des tracasseries administratives (accréditations pour assister aux réunions) aussi kafkaïennes qu’irrespectueuses. Plus d’infos.

(1) : AIDES, Asud, Fédération Addiction, IDPC, Faaat.