VHC, les traitements par AAD efficaces au Sud

25 Juillet 2017
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Les antiviraux à action directe (ADD) ont depuis trois ans révolutionné la prise en charge de l’hépatite C chronique, permettant d’obtenir une guérison chez plus de 90 % des personnes, quel que soit le statut VIH (co-infection ou pas) ou la sévérité de l’atteinte hépatique. Ces médicaments sont très peu accessibles aux personnes infectées par le VHC dans les pays du Sud en raison de leur coût. L’ANRS a réalisé un premier essai (ANRS-Tac) en Afrique subsaharienne visant à évaluer l’efficacité et la tolérance de ces nouveaux traitements dans le contexte de ces pays ; en l’occurrence Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal. Cet essai a été lancé en octobre 2015. Cent vingt personnes atteintes d’hépatite C chronique et n’ayant jamais été traitées pour cette infection ont été incluses. Les génotypes les plus fréquents du VHC (1, 2 et 4) concernaient un nombre identique de personnes (40 pour chaque génotype). Les personnes ont reçu un traitement associant le sofobuvir (un AAD) et la ribavirine s’ils avaient le VHC de génotype 2, ou une combinaison de deux AAD (sofobuvir et ledipasvir) sous forme d’un seul comprimé pour les génotypes 1 et 4. La durée du traitement a été de douze semaines. Les résultats préliminaires présentés à la conférence IAS 2017portent sur 110 personness. Trente-deux d’entre elles étaient co-infectées par le VIH et onze avaient une hépatite C au stade de cirrhose compensée. Après 24 semaines de suivi, l’analyse intermédiaire retrouve 89 % de réponse virologique soutenue chez l’ensemble des personnes. Une seule d’entre elles a interrompu son traitement après huit semaines de suivi, atteignant malgré tout la guérison. Aucun effet indésirable sévère n’a été observé. Pour le Dr Karine Lacombe, une des responsables de l’étude, ces résultats montrent "que le traitement de l’hépatite C chronique par les AAD est tout à fait possible dans le contexte africain, avec une bonne observance, une bonne tolérance et un suivi biologique ne posant pas de difficulté particulière. L’efficacité obtenue est très proche de celle observée dans les pays du Nord, y compris chez les patients co-infectés par le VIH". Directeur de l’ANRS, le professeur François Dabis a expliqué : "Nous manquions de données sur l'efficacité de ces molécules dans les pays du Sud. Les premiers résultats de l'essai ANRS-Tac constituent d'ores et déjà un plaidoyer fort pour que l’accès aux AAD soit très largement ouvert aux patients infectés par le VHC en Afrique et, plus largement, dans l’ensemble des pays du Sud et ce sans délai".