VHC : les traitements vus sous l’angle économique

23 Janvier 2015
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C’est une évidence, mais les évidences sont parfois bonnes à rappeler… et à illustrer. En l’absence de traitement : le "réservoir" de personnes infectées par le VHC augmente… et cela a un coût. Comme l’explique le docteur Thierry Fontanges dans une contribution à la newsletter de l’AFEF (association française pour l’étude du foie), une étude anglo-saxonne a "montré que si 265 000 patients sont actuellement comptabilisés porteurs du VHC, le nombre passerait naturellement à 370 000 en 2035", en l’absence d’un accès massif aux traitements". De fait, pour réduire les maladies du foie liées au VHC de 80 %, ce qui est techniquement possible avec les médicaments d’aujourd’hui, il faudrait (selon les données britanniques) traiter trois fois plus de personnes. Et Thierry Fontanges d’expliquer : "Grâce aux nouveaux traitements, en guérissant près de 80 à 95 % des patients, la population porteuse du VHC devrait diminuer de 85 % et la mortalité par maladie du foie de 70 %. Puis adoptant l’angle de l’analyse économique, il prend l’exemple des Etats-Unis. Dans une étude américaine, "les coûts des co-morbidités hépatiques, hors cirrhose étaient estimés à 17 277 dollars par patient par année de traitement", rappelle-t-il. "Compte tenu de la prévalence de l’hépatite C, des maladies associées et du coût de chaque stade de la maladie, le fardeau économique du VHC aux USA est d’environ 9 600 milliards de dollars par an". Pour Thierry Fontanges, les nouveaux traitements (sans interféron et sans ribavirine) "améliorent les résultats de façon spectaculaire". Cette "amélioration obtenue permet de nuancer et relativiser le poids financier du coût du traitement grâce à un impact positif sur le patient, sa famille et la société (…) Les récentes données économiques portant sur ces nouveaux traitements montrent leur efficacité et un réel bénéfice économique pour la société. L’approche exclusivement comptable du coût du traitement est insuffisante et justifie d’une approche plus globale en santé publique".