VIH : les coupes prévues par Trump inquiètent

26 Juillet 2017
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La baisse des financements mobilise les participant-e-s de la Conférence HIV Science qu’ils soient chercheurs ou activistes. Si Emmanuel Macron en a pris pour son grade… Donald Trump lui aussi suscite bien des inquiétudes puisque son administration aurait prévu des coupes dans les financements américains. "Pas de fin du VIH sans la recherche et pas de recherche sans des investissements pérennes", proclame d’ailleurs une Déclaration de Paris faite par les scientifiques. "Des vies risquent d'être perdues inutilement, craint la chercheuse sud-africaine Linda-Gail Bekker, présidente de l'International aids society (IAS), citée par l’AFP. Les Etats-Unis sont historiquement le plus gros contributeur à la lutte contre le sida, et de loin : ils représentent à eux seuls plus des deux tiers des financements gouvernementaux internationaux. L'an dernier, ils ont consacré 4,9 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) à des programmes de lutte contre le sida, très loin devant le Royaume-Uni (645,6 millions) et la France (242,4). Or, le président Donald Trump propose de réduire ces dépenses dans le budget 2018, actuellement en discussion au Congrès, pour un montant global évalué à plus d'un milliard de dollars par l'ONG américaine Health gap. Comme le rappelle l’AFP, le président américain avait expliqué, en mai dernier, à propos de son projet de budget : "Il faut réduire les financements de plusieurs programmes de santé, dont certains concernent le sida, en considérant que d'autres donneurs devraient augmenter leur contribution". Si elles sont adoptées par le Congrès — ce sont les parlementaires qui ont le dernier mot —, ces coupes priveront 830 000 patients, essentiellement africains, d'antirétroviraux, estime la Kaiser Family Foundation. Elles entraîneront en outre 200 000 nouvelles infections, prévoit cette organisation américaine spécialisée dans les politiques de santé. Parmi les coupes envisagées, une baisse de 17 % de la contribution américaine au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle ne se monterait plus qu'à 1,13 milliard de dollars, soit 222 millions de moins qu'en 2017. "Les Etats-Unis représentent environ un tiers du financement total du Fonds mondial, donc une baisse de 17 % de leur contribution serait vraiment un coup de tonnerre", déplore Alix Zuinghedau, responsable plaidoyer Bailleurs de fonds à Coalition PLUS. Autre inconnue : le budget consacré au Pepfar, le programme international de lutte contre le sida initié en 2003 par George W. Bush et qui permet à plus de 12 millions de patient-e-s de bénéficier de traitements antirétroviraux. "On ne parle pas d'un simple risque de ralentissement de la lutte contre le sida : ces coupes budgétaires pourraient entraîner un vrai revirement par rapport aux progrès que nous avons faits", insiste Linda-Gail Bekker, pour qui ce serait "une tragédie".