Le dire ou pas à son enfant ?

Publié par Sophie-seronet le 04.08.2015
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La chair de sa chair, commet lui annoncer qu’on est séropositive au VIH alors qu’on est sa mère et là pour protéger et rassurer ? Les injonctions sont contradictoires : l’annoncer et taire ses doutes. L’exercice est donc périlleux et les craintes d’une mère vis-à-vis d’une telle annonce sont légitimes. Et c’est parfois d’autres mères qui peuvent nous aider à trouver nos mots et le bon moment.

Ma fille, ma bataille

J’ai 4 enfants, aujourd’hui ils ont 27, 24, 21 et 16 ans. J’ai contaminé ma fille cadette quand elle est née, je ne savais pas à ce moment là que j’étais séropositive. C’est son père qui m’a contaminée, il se savait malade, sa famille le savait également mais personne ne m’a rien dit. Il est décédé quand notre enfant avait huit mois, sans que je sache de quoi. Quand ma fille a eu un an, je l’ai confiée à ma mère et je suis venue en France pour chercher du travail. J’avais une amie à Lille qui m’a accueillie à mon arrivée.
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Seule pour l'annoncer à mes enfants

Je m’appelle Hortense et j’ai 3 enfants qui ont 3, 4 et 11 ans et la question qui me turlupine c’est quand dois-je leur parler du VIH et comment ? Mon mari est séronégatif et je suis la seule de ma famille à être séropositive. C’est mon mari qui l’a annoncé à ma famille dans mon dos, à un moment où ça n’allait pas entre nous. Il l’a fait dans un moment de colère. Ma famille a très mal réagi, il a fallu que j’explique longuement, que je rassure. En plus, on est tous éloignés géographiquement entre le Kénya, les Etats-Unis, le Cameroun, la République démocratique du Congo et la France. Aujourd’hui ils l’ont accepté et compris mais ça a pris du temps. J’ai été piégé par cette annonce et je ne veux pas que ça se produise avec mes enfants.
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Commentaires

Portrait de libellule33

je n'avais jamais parlé à mes enfants de ma serologie j'attendais de les sentir plus matures. petit rappel : j'ai eu mes enfants alors que j'étais déjà diagnostiquée depuis 94 et eux sont arrivés en 97.

lorsque je suis tombée très malade ils avaient 14 ans, c'est ma mère qui m'a volé le droit de leur dire elle s'en ai chargé ! j'ai très mal vécu cela et eux aussi.

j'ai pu une fois un peu mieux, leur expliquer. Mon fils est devenu très aggréssif, et bien que j'ai employé des mots rassurants, leur expliquant mon histoire sans jamais leur mentir, il s'est senti sali, voir trahi, et m'en a voulu énormément. un jour lors d'une dispute, il m'a craché : ce sont les salopes qui ont des maladies comme la tienne ! cela m'a fait un mal de chien et j'ai de suite contacter aide pour avoir les mots justes et rétablir les images fausses qu'il c'était mise en tete !

il s'en ai excusé par la suite mais à rajouter : si tu meurs d'un simple rhume comment allons nous faire ??? bref avec lui c'etait compliqué ! surtout qu'à 14 ans, la puberté étant là, les quesitons que l'on se pose sur les directions que notre coeur nous dicte ou encore les jugements des autres ! c'était compliqué. Ma fille elle, du meme age, n'a rien dit mai j'ai su bien plus tard, que dès que je tombais malade voir un simple rhume, elle pleurait lors des récrés ou dans sa chambre toute seule, ne pouvant se confier à personne ! en un mot, mon histoire c'est passée ainsi ,ils ont 18 ans aujourd'hui. Ils comprennent mieux mais ce fut un traumatisme, meme en y mettant les formes les mots ! rapellons nous le jour où l'on a appris que nous étions séropo !!! nous avons tous eu des réactions différentes ! moi c'était la peur, la mort que je voyais partout puis ensuite le déni total !

aujourd'hui je pense que si c'était à refaire je consulterais AIDE car ils ont de très bons conseils, se sont des pro en la matière en tous cas sur Bordeaux ils font un travail magnifique et surtout bienveillants. Ils sont à l'écoute. Smile bonne journée

Portrait de eolienne de beauce

Pour ma part mes 2 Filles ont été prévenues immédiatement car détectée lors d'une opération à Curie en 1999, par contre je n'ai pas voulu qu'on en parle  à mes 4 petits enfants qui ont aujourd'hui : 16, 19, 22 et 25 ans. Par contre je leur ai beaucoup parlé de prévention ; d'autant que mon petit-fils est homo. 

Portrait de avaPlatine

bonjour

j'ai été contaminé en 1984;Je l'ai appris en 1989;ma gényco de l'époque m'a humiliée lorsque je lui ai posé la question d'avoir un enfant...c'était avant les trithérapies.Le temps a passé j'ai été suivie à toulouse par une équipe formidable qui m'a accompagnée dans mon désir d"enfant.Ma fille est née en 2004;elle est séronégative ,elle a 11 ans bientot 12, son père est séronégatif.Je lui ai parlé de mes maladies dés ses trois ans avec des mots simples (suite à des questions qu'elle m'a posé sur le fait que je prenais des médicaments tous les jours).quand elle a grandi nous en avons reparlé (accompagnées d'un pédo psy génial) et elle ne s'en sort ps trop mal;Elle ne veut pas parler de "ça" ,elle fait abstraction je crois pour se protéger.l'arrivée de la puberté fait qu'elle m'agresse parfois mais pas spécialement sur le fait que je suis malade....Non juste l'ado qui se révolte et j'en suis contente parce qu'elle ne m'épargne pas parce que je suis séropo.Par contre elle a été suivie régulièrment par un psy parce que c'est une petite jeune fille anxieuse qui se ronge les ongles et qui a eu des épisodes de boulimie.Elle est très mature pour son age et fréquente souvent des filles un peu plus agées qu'elle....Je lui ai parlé il y a pas longtemps de ma culpabilité de l'avoir mise au monde alors que je en pouvais assurer que je saurai "toujours là"....elle m'a écouté avec attention et m'a embrassée;notre relation est très forte .Je ne sais pas si c'est seulement du à la maladie ,je ne pense pas...

Portrait de Nima

et surtout quelqu'un qui est neutre vis à vis de la famille. Nous sommes dans le cas contraire ; comment dire à notre enfant adopté qu'il est porteur du VIH ? A l'orphelinat on lui avait dit que sans les médicaments il risquerait de tomber très malade.. c'est tout ce qu'il savait. Maintenant, nous avons démarré une série de rdv avec une psychologue et pour l'instant nous répondons à son questionnement avec des mots simples et rassurants tout en restant le plus proche de la réalité. Pour l'instant nous évitons de mentionner les mots "vih, sida, séropositif, trithérapie" etc... car il ne pourra pas les assumer et nous voulons éviter qu'il en parle à l'école. Aussi, un enfant ou un ado, ne pourra pas encore mesurer à qui il peut le dire ou pas, afin limiter le risque de discrimination et de stigmatisation. Par conséquent, nous sommes très prudents et faisons les choses étappe par étappe. Seuls nos amis et famille proches sont au courant, le reste de notre entourage : aucune valeur ajoutée. Aujourd'hui, nous pouvons dire que les choses se passent plutôt naturellement, mais nous devons nous préparer à la période de l'adolescence.

Bonne soirée

Portrait de ballif

elle a voulu le cacher quand elle sait décidé ses enfants leurs a dit ''nous le savons''

Portrait de cayenne

Etant séropositive depuis mes 20 ans ,l'idée d'une maternité était très éloignée de mes pensées ,c'est la rencontre avec mon futur et maintenant ex mari séro- ,qui lui voulait devenir papa, qui m'a fait reconsidérer l'éventualité de devenir maman ,après nous être renseigné et avoir longuement réfléchi ,nous avons donc décidé de faire un enfant ,il a maintenant 13 ans et il est séro- .

Je pensais lui dire ma séropositivité à un âge ou il pourrait comprendre, mais son père en a décidé autrement ,au moment de notre séparation celui ci c'est chargé de lui apprendre et dans des termes qui ont fait que ce petit garçon de 9 ans m'a rejetté ,je ne comprenais pas pourquoi .

C'est son instituteur (heureusement bienveillant) qui m'en a parlé ,mon fils s'était confié à lui.Mon fils avait pris les paroles de haine de son père pour des vérités ,que j'allais crever bientôt dans d'atroces souffrances ,que j'étais une salope qui avait couché avec la terre entière ,bref que des choses géniales à entendre pour un enfant de 9 ans.

J'ai réussi à le rassurer,j'ai rétabli la vérité ,et ma façon de vivre ,je travaille ,je m'occupe de lui ,je prend toute son éducation en charge (son père en étant incapable )font qu'il voit bien que j'ai une vie quasi normale .

Bien sur on ne remonte pas le temps ,mais si c'était à refaire je n'attendrais pas si longtemps pour lui en parler ,il y aura toujours dans notre entourage des gens malveillants , d'après les témoignages des autres mamans ,pourquoi nous enlever ce droit de pouvoir le dire nous même ,pour moi c'est une blessure qui a du mal à se refermer ,mais mon fils avec sa tolérance ,son esprit plus ouvert que ses camarades de classe, est à lui seul une récompense .

Bon courage à toutes les parents séro+ et surtout plein de bonheur.