8 mars, les femmes contre le sida : une militante et journaliste bolivienne

Publié par Sophie Baillon et Camille Sarret le 08.03.2016
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A l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Coalition PLUS (dont AIDES est membre fondateur) a souhaité mettre à l’honneur des militantes de la lutte contre le sida et les hépatites virales dans le monde. Ces femmes, originaires de pays différents, sont des activistes. Voici le portrait d’une journaliste bolivienne, spécialisée depuis dix-sept ans dans les thématiques de santé et mère de trois enfants.

Comment êtes-vous arrivée dans la lutte contre le sida ?

Je suis journaliste depuis dix-sept ans et j'habite en Bolivie. Je vis avec le VIH depuis quinze ans. Au moment où j'ai pris connaissance de mon statut, j'ai décidé que j'avais deux options. Soit me désintéresser du virus par peur, en raison du peu d'information et du stigma lié à cette maladie qui existait et existe toujours en Bolivie, ou alors je décidais de m'informer, savoir ce qui m'attendais et ce que je pouvais entreprendre pour vivre mieux. Je suis passée par des moments très difficiles, et aujourd'hui j'en vis encore, mais c'est ma réalité et je dois la vivre. Ma famille ne connaît pas mon état de santé.

Aujourd'hui, je travaille comme volontaire à l'Institut de développement humain (IDH), au programme communication, et je tente d'aider la structure avec ma vision de journaliste et de personne vivant avec le VIH. Malheureusement le VIH est une maladie qui contient beaucoup de stigma et elle n'est pas traitée avec l'importance qu'elle mérite. Et même si je continue de m'informer et de transmettre mes connaissances au sujet de cette maladie, je ne la laisserais pas définir qui je suis. C'est une des raisons de mon combat : on peut vivre, et on peut vivre bien avec le VIH. Cela ne dépend en revanche pas seulement de la personne affectée.

Quel avenir voyez-vous à ce combat ?

Il y a certes beaucoup d'avancées scientifiques. Mais il faut également informer les personnes vivant avec le VIH, et la population générale, sur le mal qu'engendre ce stigma, et convaincre les gouvernements de la nécessité d'investir dans des campagnes de prévention et d'information. Le Fonds mondial de lutte contre le sida par exemple joue un rôle fondamental pour les personnes séropositives. En Bolivie, nous accédons grâce à cette institution, aux traitements et à beaucoup de services dans lesquels le gouvernement n'a pas investi.

Quelle est la place des femmes dans la lutte contre le sida aujourd’hui ?

Les femmes sont davantage vulnérables en raison de nombreux facteurs. Elles peuvent, par exemple, transmettre le virus à leurs bébés et ne peuvent généralement pas décider de leur sexualité. Le besoin de reconnaissance de la société civile est primordial. Il faut leur donner les moyens nécessaires, grâce notamment au travail de la société civile.

L’épidémie en chiffres en Bolivie
18 000 personnes sont porteuses du VIH en Bolivie
17 000 concernent les personnes de plus de 15 ans
Parmi ces 17 000 personnes, 5 300 sont des femmes

Dans le monde
En 2014, 36,4 millions de personnes étaient atteintes du VIH et 2 millions nouvellement infectées
Le sida reste la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans
7 000 filles de 10 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH.

Sources : Onusida et Fonds Mondial

Commentaires

Portrait de gys

Cette journaliste est extrèmement courageuse, je l'admire pour son engagement, il y a encore bcp de PVVIH qui gardent le secret sur leur maladie.

Les chiffres sont très élevés pour les jeunes touchés.

Quand dans le monde va t'on pouvoir en parler librement ??????

Je salue toutes et tous les militants de toutes causes justes !

Portrait de Claudio44

Bravo sigue adelante hermanay periodista!