VIH , hépatites : la prison maillon faible… en France

Publié par jfl-seronet le 10.06.2011
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Elle frappe fort l’étude parue dans la revue "BMC Public Health". Elle fait mal. Que dit-elle ? La France a des résultats médiocres dans la lutte contre le sida et les hépatites...dans ses prisons. Certes, on note de maigres progrès, mais la France n'atteint même pas la moitié des objectifs qu'elle s'est elle-même assignés.
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La santé en prison ou plus précisément la prévention et le suivi concernant le sida et les hépatites ? Pas bien du tout. C’est ce qu’indique une étude, publiée récemment, dans la revue "BMC Public Health". Premier problème constaté par les auteurs de l’étude : les failles en matière de prévention puisque la grande majorité des personnes détenues ignorent la possibilité d'avoir un traitement après une exposition à risque (sang/drogue injectable, sexe...) pour le VIH. Il y a aussi le fait, pourtant dénoncé depuis des années par les associations que la France n’a jamais prévu de fournir du matériel stérile d'injection aux toxicomanes en prison pour diminuer les risques de contamination, comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D’ailleurs, indique l’étude en regard des recommandations de l'OMS, la note de la France sur la santé et la prévention en prison est de 2,5 sur 9. Un résultat qui est très mauvais. L’étude montre même que "la France ne remplit pas ses objectifs - encadrés par une circulaire de décembre 1996 -, pourtant déjà en retrait par rapport à ceux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette étude, réalisée avec le soutien de l'ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites) et de Sidaction, a porté sur 103 établissements pénitentiaires, accueillant 43 365 personnes détenues (69% de la population carcérale), dont les médecins ont été interrogés. Selon les données de cette étude, sans 47% des établissements, les personnes détenues ne sont pas informées de la possibilité d'avoir recours à un traitement après exposition (TPE) à risque pour le VIH, et dans 31% des cas, les médecins ne sont pas en mesure de répondre à la question. Résultat : dans 78% des prisons, les personnes détenues ignorent l'existence de cette possibilité.
Si les préservatifs masculins sont le plus souvent accessibles (95% des établissements en distribuent), les lubrifiants le sont moins souvent (51%) et les préservatifs féminins encore moins (seulement 21% des prisons détenant des femmes). Autre mauvais chiffres : 13% des établissements pénitentiaires n'initient aucun traitement de substitution aux opiacés (héroïne). Au moment de l'étude, 9% des personnes détenues en bénéficiaient : 6% par buprénorphine et 3% par méthadone. Seuls 22% des responsables des Unités de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) estiment que l'information fournie aux personnes en détention sur l'utilisation de l'eau de javel (stérilisation du matériel d'injection en particulier) est accessible et intelligible. Un tiers des prisons prennent des mesures pour prévenir les risques infectieux liés au coiffage (tondeuse), pourtant prévu dans les mesures sanitaires françaises. Un très petit nombre (6%) prend des dispositions destinées à prévenir les risques liés au tatouage-piercing. Le dépistage du VIH, et des hépatites C et B (VHC et VHB) est, en revanche, systématiquement proposé dans la grande majorité des établissements, mais les résultats négatifs ne sont pas toujours communiqués. Au total, 22% des responsables médicaux interrogés déclarent que des infections sexuellement transmissibles contractées lors de la détention ont été traitées dans leur unité. Contrairement à la loi de 1994 et aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, les personnes en détention ne bénéficient pas d'une prévention et de soins comparables à ceux disponibles en ville.

Commentaires

Portrait de lounaa

date du moyen age pour certaines , la bouffe est infecte ! la prosmicuité est un enfer ! alors le reste ils s'en balancent bien sur on peut crever on n'est plus que un numéro ..