3BNC117

VIH : un anticorps comme alternative à la trithérapie ?

Des essais cliniques ont montré qu'une thérapie par anticorps contre le VIH permet de suspendre temporairement les traitements antirétroviraux.

 

3BNC117. Cet anticorps identifié chez un patient séropositif qui présentait une réponse immunitaire particulièrement efficace contre le VIH est peut-être la base d’un futur traitement. Michel Nussenzweig, de l’Université Rockfeller à New York, et ses collègues ont montré dans un essai clinique de phase IIa (sur un petit échantillon humain) qu’une thérapie fondée sur cet anticorps permet de maintenir la charge virale basse chez des individus en l'absence de tout traitement antirétroviral.

 

À ce jour, la thérapie antirétrovirale est le moyen le plus efficace de lutter contre le VIH chez les patients infectés. En perturbant le cycle de réplication du virus, ce traitement permet de maintenir la charge virale basse et de restaurer le nombre de cellules immunitaires (les lymphocytes T CD4). L’interruption de cette thérapie mène rapidement à un rebond viral, c’est-à-dire une réémergence du virus en nombre à partir de réservoirs latents.

 

Lors de cet essai clinique, les chercheurs ont ciblé le site de liaison du virus aux cellules immunitaires avec l’anticorps 3BNC117, chez 13 patients qui avaient interrompu leur traitement. Pour ce faire, ils ont administré à un premier groupe de patients deux injections d’anticorps à intervalle de trois semaines, et quatre injections à intervalle de deux semaines à un second groupe. Les chercheurs ont observé que le rebond viral était retardé de 5 à 9 semaines (avec une moyenne de 6,7 semaines) après deux injections et jusqu’à 19 semaines après quatre injections (avec une moyenne de 9,9 semaines). Ces résultats contrastent avec le délai de seulement 2,7 semaines avant le retour du virus constaté lors d’une étude menée en 2015 sur des patients sans traitement antirétroviral.

 

Seule ombre au tableau : le VIH finit par ressurgir chez tous les individus traités et montre alors une résistance accrue à l'anticorps, ce qui suggère que le virus a muté. Les mutations surviennent typiquement chez les virus en réponse à une pression exercée par le système immunitaire. Elles sont responsables de leur grande variabilité et de la difficulté à les neutraliser.

 

Les chercheurs ont toutefois remarqué que 30 % des individus ont conservé une charge virale basse jusqu’à ce que la concentration en anticorps tombe sous un seuil de 20 microgrammes par millilitre. Les virus qui ont ensuite réémergé chez ces patients n’ont montré aucune résistance à l’anticorps 3BNC117 (sauf chez l’un d’entre eux), ce qui suggère que le virus n'a pas réussi à muter pendant une période de 9 à 19 semaines.

 

Pour Lisa Chakrabarti, spécialiste du VIH de l’Institut Pasteur à Paris, cette étude constitue une véritable « avancée vers l'utilisation d'anticorps anti-VIH en clinique, l’idée étant d’interrompre temporairement ou définitivement le traitement antirétroviral. »

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-vih-un-anticorps-comme-alte...

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VIH : un nouveau traitement semble prometteur

Un nouveau traitement du sida testée pour l'instant sur une quinzaine de patients ralentirait la réplication du virus dans le corps.

Il ne fait aucun doute que les médicaments antirétroviraux ont transformé la vie des malades atteints du sida , leur permettant de vivre plusieurs décennies après le diagnostic de la maladie. Pourtant, ces médicaments ne sont pas dénués d'effets secondaires, tels que les problèmes rénaux ou la diminution de la densité osseuse. Sans oublier le fait que le virus ne tarde pas à ressurgir dès que l'on stoppe le traitement ou que l'on omet de prendre quelques doses.

 

Une nouvelle étude publiée dans la revue Science fait état d'un nouveau traitement potentiellement supérieur, qui se présente sous la forme d'une immunothérapie durable qui force le système immunitaire d'une personne infectée par le virus du sida à produire des anticorps contre le VIH et l'effacer du corps.

Le Dr Till Schoofs, chercheur en immunologie moléculaire à l'Université Rockefeller à New York (Etats-Unis) explique : "notre étude montre qu'une seule dose d'anticorps stimule la réponse immunitaire des patients, ce qui leur permet de produire de nouveaux anticorps, réduisant la quantité de virus présente dans le sang".

Ce traitement appelé pour l'instant 3BNC117 peut lutter contre plus de 80% des quelque 200 souches de VIH qui circulent dans le monde. Cette molécule a été isolée il y a quelques années chez un patient qui avait montré la capacité exceptionnelle de stopper l'infection par le virus.

Une phase d'essai clinique menée auprès de 15 patients

Pour la phase d'essai clinique les chercheurs ont administré une dose du traitement à 15 patients ayant un taux élevé de VIH dans le sang. Six mois plus tard, 14 de ces patients étaient capables de fabriquer des anticorps et de neutraliser un certain nombre de souches du VIH.

Les chercheurs prévoient maintenant de tester la molécule avec d'autres anticorps anti-VIH pour voir si elle peut produire un effet antiviral encore plus fort. Ils vont également procéder à un essai de phase II impliquant des patients passant d'un traitement par antirétroviraux à la nouvelle thérapie.

Article publié le 10 05 2016 par Top santé