Ce qui me rend heureux c'est l'absence des effets indésirables

Publié par Mi3 le 30.08.2015
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Dans le cadre d'un atelier d'échange autour du parcours de vie avec une hépatite, organisé par AIDES en avril 2015 à Gruissan, Mi3 témoigne de sa vie avec la maladie.

J’ai appris en 1985 que j’étais contaminé par le VIH et le VHC. J’ai été beaucoup plus perturbé par l’annonce du VIH. Pour moi le VHC on en guérissait, je n’étais pas conscient de mon hépatite et j’étais loin de me douter qu’elle m’accompagnerait plus de la moitié de ma vie…

J’ai commencé un premier traitement en 1994 par injection d’Interféron sous surveillance hospitalière pour contrôler les éventuels effets indésirables. Je lisais sur mon lit. L’injection avait eu lieu vers 20 heures et vers 23h30 ma vue s’est troublée et je ne voyais plus qu’un pavé gris. Depuis je porte des lunettes ; le personnel soignant n’a jamais voulu admettre que ma baisse visuelle a été déclenchée par la première injection d’interféron. Le traitement a duré un an pour se solder par un échec thérapeutique.

En 2000, je commence un autre traitement avec Interféron et ribavirine. Un an encore et re-échec thérapeutique. J’ai très mal vécu ce deuxième traitement qui m’a rendu agressif. Trois mois après la fin de mon traitement ma femme m’a quitté brutalement, sans explication. Le traitement a sans doute joué mais surtout elle voulait des enfants. Elle a fait cinq inséminations qui n’ont pas fonctionné. J’ai reçu un coup de massue sur la tête quand elle est partie.

J’ai rebondi dans ma vie personnelle. Je suis devenu très observant à mes autres traitements et on a plus parlé d’hépatite. Quatre ans plus tard, voyant que je ne touchais plus à aucune drogue, le professeur qui me suit m’a proposé d’initier un nouveau traitement avec 2 gélules par jour d’une nouvelle molécule, sans effets indésirables. Selon lui tout se passerait bien. J’ai commencé le traitement avec le Sovaldi le 2 août 2014. Je l’ai pris pendant 12 semaines. Au bout de 28 jours, j’étais indétectable inférieur à 16 copies, le 2e et le 3e mois, indétectable avec une charge virale inférieure à 12 copies. 5 mois après la fin du traitement je suis toujours indétectable. Ce qui me rend heureux c’est que j’avais une grande appréhension concernant les effets indésirables avant le début du traitement et que cela ne s’est jamais produit !

La meilleure des médecines, c’est quand même la musique. Si on aime la musique c’est qu’on aime la vie. J’écoute de tout du lyrique à l’opéra en passant par le jazz.

Concernant ma vie affective, c’est un désastre. A cause du VIH, j’ai préféré sortir de ma tête l’aspect sexuel. Et même si j’ai bien compris que je ne suis plus contaminant, pour moi ça reste théorique et le risque de contamination est ancré dans ma tête. Je dois travailler là-dessus. Avoir un rapport sexuel avec une fille aujourd’hui, ce serait comme avoir mon premier rapport sexuel.

C’est vraiment dommage pour tout le monde !

Propos recueillis par Sophie Fernandez

Commentaires

Portrait de Pattaya

C'est pas un petit retrovirus qui va empêché l'amour si ta peur de toi même et si tu te met des barrières c'est sur que tu restera célibataire... Sa sera pa de la faute. De ton hiv mais de la tienne !! Moi perso depuis que j'ai eu mon hiv j'ai eu encore plus de relations sexuelle puis j'ai trouver l'amour :) si elle tm c pas un virus qui empêchera sa ! Jpeu en parler car je lai vecu

Portrait de Etonnant

... Ah bon, ça existe ça... d'avoir un traitement qui ne donne pas d'effets secondaires négatifs ?

Ca doit être un rêve que je n'ai jamais pu faire ! !