Une famille d’amis, de camarades, de compagnons, de relations, de copains…

Publié par François le 26.01.2013
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François est volontaire à AIDES depuis un peu plus d’un an. Il a écrit un texte dans lequel il revient sur son parcours de militant de la lutte contre le sida.

"Avec ma gueule de vieux retraité, je flânais sans but et sûrement sans loi quand j’ai rencontré un militant de AIDES. Rendez-vous fut pris pour un socle commun. Je me demandais bien, comment avec autant de célérité, j’avais accepté alors que depuis 20 ans je traîne un compagnon de guerre dans mon corps, monsieur VIH et tous ses copains du même nom. Le socle fut sympathique, mais peu convaincant. Aussi, comme tous acteurs, volontaires et salariés, je me mettais au vert au mois d’août et j’en profitais pour réfléchir sur un éventuel engagement… Moi, l’hôtesse de l’air décolorée blonde, étais-je capable de m’investir ? Car c’est bien de cela dont il faut parler : investissement moral, physique, intellectuel ; il faut aussi militer. Et finalement suivant cette expression : "Le grand art dans la vie est la sensation de dire que nous existons".

Ma vie prendrait-elle un sens, se nourrirait-elle d’un but si honorable ? Et pourquoi pas ! Réunion à Angers ; réunion d’équipe. Et petit à petit, j’ai fait connaissance de ces merveilleux gens appelés acteurs, volontaires, salariés et par une belle fin d’après-midi me voici parti pour Rennes pour faire mieux connaissance avec mon ennemi VIH et savoir comment l’affronter pour pouvoir l’expliquer à d’autres qui vivent avec cet horrible VIH.

Je reviens Au Mans et ma foi… peu d’actions : quelques permanences et un soir, de nouveau seul, je me retrouve à l’hôpital. Les acteurs, les volontaires sont presque tous venus me rendre visite en me tapant sur l’épaule et me disant cette belle phrase de Bertrand Russel : "L’amour apporte courage et soulage la solitude". Youpi ! J’avais trouvé une famille d’amis, de camarades, de compagnons, de relations, de copains, de potes et de vieilles branches (hein mon Papy).

Alors d’un pas gaillard et déterminé, j’ai terminé ma formation hâtivement car je voulais entrer dans les actions, aller sur le terrain. Quel bonheur de découvrir le marché des Sablons et ses migrants, le Grand Lucé avec nos goûters en plein air à rire, les Restaurants du Cœur avec ce peuple en galère, mais si franc et sensible, la journée du 25 mai où j’ai pu être star 10 secondes à la télévision (mon chignon blond était parfait), ces permanences avec tout le monde et personne et toujours les mêmes (il faudra que j’en parle à ma présidente), ces réunions passionnantes à Rennes, Laval, Angers… parfois ennuyeuses oserai-je dire mais tellement constructives dans la communauté que nous formons, ces régulations avec notre psychologue muet, mais avec nous il ne peut pas en placer une, n’est ce pas Brakha ?

Et j’ai fêté mon premier anniversaire d’association tout seul… je suis habitué.

J’ai été triste quand Alain nous a quittés, quand Brice a pris sa carte verte (il s’agit d’une pause militante à AIDES, un moment où le militant cesse temporairement pour raisons personnelles de faire des actions) comme Brigitte et le départ de Claude que j’appréciais, certains volontaires que je ne vois plus en ce moment. Mais comme le disait Marie Curie : "Rien dans la vie est à craindre tout peut être compris". Le Mahatma Gandhi avait une devise : "Là où il y a l’amour, il y a vie". Et je crois que c’est ce que j’ai choisi dans cette belle association appelée AIDES : donner de l’amour pour vivre tous ensemble (j’espère que là cela ne fait pas trop cureton).

Merci à vous tous de m’avoir tendu la main : acceptez la mienne. Merci Dorothée, c’est la chef, aussi Karelle, c’est la cadre, Catherine, c’est la secrétaire, et Papy Michel, c’est le plus vieux, Brakha, c’est la doyenne, Bruno, Brice, Brigitte, ce sont tous des B, Patricia, notre infirmière de service, Mehdi, Pascal et Warren, nos trois acteurs dans tous les sens du terme, Claude, l’inoubliable grand copain. Je terminerai par une réflexion de Bouddha : "On peut allumer des bougies à partir d’une seule sans en abréger la vie. On ne diminue pas le bonheur en le partageant"…  Je ramasse les copies dans quatre heures !

Commentaires

Portrait de Did94

J'ai lu ton Message, et je suis Content de voir que tu es Heureux d' être Volontaire chez AIDES!

Personnellement, j'ai été Volontaire dans Cette GROSSE Association de 2002 à 2009, j'y ai été Heureux, mais la Politique que les Salariés de AIDES ont mis en Place,vis à vis de Nous les Volontaires m' a dégoûté, si Bien que sur PARIS, et en Banlieue: il y a eu 1 Hémorragie, les Volontaires se sont Tous et Toutes " Barrés" de cette Assoc, dégoûtés, ecoeures, et Maintenant dans les Rues de Paris, AIDES fait du Recrutement de Volontaires: c'est à Mourir de Rire!!!!!!

Alors, je Te dis Bravo, pour TON Engagement dans AIDES, et je souhaite que tu ne seras pas déçu par Cette Dernière comme l' ont été des Dizaines et des Dizaines de Volontaires sur PARIS et RÉGION PARISIENNE...

1 Ancien Volontaire franchement déçu de AIDES!

Portrait de frabro

Que l'on soit en province ou à Paris, nous sommes dans la même association qui est sensée avoir la même éthique, les mêmes buts et les mêmes méthodologies d'action sur tout le territoire.

Depuis quelques années, il y a eu à Aides pas mal de changements et les anciens ont parfois du mal à s'y retrouver, mais je persiste !

Did94, ne juge pas en fonction du passé, essaie de comprendre comment ça fonctionne aujourd'hui.

Solidairement

un volontaire picard

Smile

Portrait de pascalcoucou

Ou pas, enfin de toute maniere tout est programmé, quasi alors le reste c'est des actions de groupes, suite aux visites d'apres midi, entre certains groupes d'habitues, pas de type de sexualité, je précise bien.

Entre ceux qui aiment les activités de groupe genre cartes ou films enfin des trucs kom ca restaux sorties aussi ca aide aussi.

Des fois des postes changent, des propositions arrivent etc... puis aussi les salariés, qui sont là pour tout officialiser si bonne entente bien sur, des nouveaux locaux aussi, nous  profitons de la réorganisation, pour essayer de comprendre les rouages ( juste lm ) et comment avancer sur de bonnes choses , vu les doléances des gens séropo ou coinf et conjoints enfin sur l'aide que l'on peut avoir, et aider pour gerer certaines situations, aussi bien morales que matérieles.

C'est un volet trop occulté volontairement, vivement que ca évolue.

Pascal ....

Portrait de eolienne de beauce

Je t'ai rencontré et apprécié lors des UPS à Angers en octobre dernier où nous étions dans le même petit groupe. Ta générosité, ton humour, ta vie, font que tu es 1 acteur de Aides, tel qu'on ne peut que les aimer.

 Je t'ai vu prendre grand soin de notre jeune Ami en fauteuil roulant et apporter de la bonne humeur dans les rangs ! Tu es vraiment d'un grand soutien.

A la suite de ces UPS qui m'ont profondément marquées (dans le bon sens du terme), j'ai décidé de rejoindre moi aussi l'équipe de Aides Orléans et je vais entamer le cycle des 3 WE de formation sur Rennes.

Peut-être te verrai-je à la plenniere ?

En attendant reçois ma bien sincère amitié et d'amicaux bisous.

Nadine

Portrait de K_liM

Merci François pour ce témoignage. Les volontaires et salariés doivent ouvrés ensemble. Pour moi il n’y a pas d’un côté, les salaries et d’un autre, les volontaires. C’est toujours une association de volontaires, mais c’est vrai qu’actuellement, il nous faut aller chercher des personnes qui veuillent militer avec nous et comme chacun le sait, c’est difficile.

Pour ma part, je suis très heureux d’être à AIDES et de faire de belles actions avec ce bel outil que nous avons TROD et de participer à la vie associative de mon territoire.

 

Solidairement.

Thierry AIDES PACA // LM Nice

Portrait de Lomuse

Bonjour François, et merci à toi pour ce beau témoignage et cet engagement.

Je suis partie il y a peu de temps, au bout de 10 ans de volontariat, et je vis le manque des personnes que j'adore, que j'estime, avec lesquelles j'ai ri et pleuré, etc... 

La perte d'une des personnes que j'aimai le plus, RV, m'a décidé a vraiment prendre une pause et prendre soin de moi.

Les personnes, c'est ce qui compte, telles qu'elles sont, peu importe tant que les volontaires, partenaires, permanents font du AIDES la vie de tous les jours avec la patience que nous leur donnons, l'écoute et leur présence à nos côtés. C'est ce qui  change le monde et en fait sa qualité !