Harry Potter et le VIH

Publié par Mathieu Brancourt le 27.09.2016
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La saga planétaire et son auteure ont souvent été en pointe dans le traitement de questions sociales, pour des héros parlant à des (jeunes) adolescents. Moderne et plus profond qu’il n’y parait, les doubles sens et la symbolique présents dans Harry Potter sont mêmes enseignés à l’université. Et JK. Rowling, l’auteure, n’a cessé de parler des nuances et messages qu’elle a voulu faire passer et délivrer dans ses livres. Après le Professeur Dumbledore et l’homosexualité, le monde d’Harry Potter aurait aussi fait écho au VIH, à travers les vicissitudes d’un autre personnage, Remus Lupin. Les médias reprennent en cœur des propos de l’auteure qui, elle, dit les avoir prononcés il y a dix-sept ans maintenant. Mais pour les novices, de quoi parlons-nous ? Petit cours de magie.

Harry Potter, c’est l’histoire d’un jeune garçon banal éternellement poursuivi par un destin qui le dépasse et dont il ne sait rien. Adolescent orphelin et maltraité, il apprend qu’il est sorcier et qu’il va rejoindre un collège dédié, nommé Poudlard, pour apprendre la magie… et bien d’autres choses. Dans cette galaxie incroyable composée par l’auteure anglaise Joanne K. Rowling, de nombreux personnages ont gravité autour du jeune héros, avec parfois, au gré des confidences de l’écrivaine, des rôles plus profonds et des questions parfois sombres.

En début de semaine, le site américain MIC a "révélé" que JK Rowling avait expliqué que la condition de loup-garou de Remus Lupin, ami et professeur d’Harry Potter, pouvait être reliée à la question du VIH dans la société des années 90, où se déroule l’histoire. Rejeté, obligé de cacher aux autres sa "lycanthropie", Remus Lupin voit sa condition comme une maladie, qu’il a "contracté" après avoir été mordu par un autre loup-garou. Dans un de ses trois e-books, "Nouvelles de Poudlard : héroïsme, tribulations et passe-temps dangereux", sortis le 7 septembre, l’auteure a indiqué que Remus Lupin et sa condition sont "une métaphore de cette maladie qui entraîne une stigmatisation, comme le VIH". Devant l’émotion des fans et l’ampleur que prenait la nouvelle, JK Rowling a tenu a précisé quelques détails. Son personnage, l’un de ses préférés, est représentatif d’un monde où les "superstitions autour des maladies transmissibles par le sang sont liées aux représentations sur le sang lui-même", et que le monde des sorciers n’en était pas moins épargné. "L’hystérie et la discrimination sont présentes au sein de la communauté des sorciers comme chez celle des Moldus (les non-sorciers dans le livre). "Et cela a été une opportunité pour elle de penser à un personnage comme Remus Lupin et de regarder de plus près ces attitudes et leurs conséquences. Même si Lupin obtient l’amour de ses proches et de sa famille. Elle a précisé que ce n’était pas à proprement parler une révélation, puisque ces phrases ont été, en substance, déterrées à partir d’une interview donnée au début de sa carrière, il y a près de dix ans.

Les folles rumeurs sur le sens caché des écrits de JK Rowling sont nombreuses. La saga aux sept tomes a beau avoir été terminée il y a sept ans maintenant, les œuvres ou mêmes fins alternatives pullulent. Les Pottermaniac se consolent dans ces "fanfictions" où ils peuvent laisser libre court à leur imagination. JK Rowling elle-même veut participer à cette ébullition créatrice. Elle a créé en 2011 le site "Pottermore", pour tous ceux qui veulent continuer à explorer le monde de Harry Potter.