Au Québec, on fait campagne pour se respecter entre mecs

Publié par olivier-seronet le 13.10.2009
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sérophobie
Riyas Fadel, coordinateur de projets à la COCQ-Sida, parle des discriminations liées au VIH entre gays, notamment sur Internet.
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“Nous avons fait le constat de ces discriminations au travers des actions de terrain. Notamment, la façon de s'exprimer de certains hommes, sur les chats ou les sites internet, où les séropositifs se font “pointer”, “outer”. Il y en a même qui marquent dans leur profil “cherche seulement mec en santé”. Ça fait pour le moins bizarre de dire ça. Qu'est-ce que cela signifie “en santé” ? A la COCQ-Sida, nous entendons bien qu'une personne mal informée, ou qui ne se sent pas à l’aise, n'ait pas envie de coucher avec une personne séropositive. Mais ce qui compte c'est la façon de le dire.
Quand on regarde les termes utilisés sur Internet et en le rapprochant de cette idée de sérophobie, qui est calquée sur celle de l’homophobie, cela permet d’aller chercher la façon dont on traite les séropositifs dans la communauté gay et de parler de ces subtilités dans le language qui sont discriminatoires, mais dont les gens ne se rendent pas compte.
Concernant notre campagne de cet été, nous voulions utiliser la vidéo, pour que chacun puisse se l’envoyer par Internet. Il s’agit d’un spot avec deux hommes qui en sont aux préliminaires et qui sont assez passionnés. Ils s’embrassent, se déshabillent. Puis, l’un des deux chuchote à l’oreille de l’autre sans que l’on entende ce qu’il dit. L’autre le repousse alors violemment dans le “placard”. Il y a aussi des actions de rue, du théatre, avec des personnes qui porteraient des tee-shirts marqués “Séropositif” et iraient s’asseoir un peu partout. Ils arriveraient sur une terrasse et la sépareraient en deux, en disant il y a une section Séropositifs et une section Séronégatifs. Tout cela pour dire que quand on discrimine, on fait de la ségrégation et on oblige la personne à retourner dans le “placard”.”

En savoir plus : www.stopserophobie.org

Illustration : Nicolas Ducret