Congrès de Rome : ça presse !

Publié par Sophie-seronet le 18.07.2011
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IAS 2011
Samedi 16 juillet. J-1 avant l’ouverture du 6ème Congrès de l’International AIDS Society (IAS) qui se déroule à Rome jusqu’au 20 juillet. Des militants de AIDES et COALITION PLUS sont présents à l’IAS 2011. Infos, nouveautés thérapeutiques, articles… vous seront proposés sur Seronet et AIDES.ORG pour vous permettre de suivre au jour le jour ce congrès. Directeur des actions nationales à AIDES, Christian Andreo ouvre le bal en amont du démarrage officiel des travaux.
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Samedi : Arrivée à Rome sous un soleil de plomb. Il règne une certaine effervescence à l’auditorium : les équipes logistiques effectuent les derniers préparatifs avant d’accueillir les participants. L’espace média est déjà ouvert, c’est l’occasion de faire un tour d’horizon des publications disponibles.
1er sur la pile, "The Lancet". Le journal de référence en matière médicale et scientifique qui titre en une : "La question pour les participants à la conférence de Rome, ainsi que pour la communauté, est de savoir si nous aurons la volonté politique de mobiliser les ressources nécessaires pour arrêter l’épidémie de VIH 30 ans après les premiers cas". Précision utile : ce n’est pas une citation de Bruno Spire, président de AIDES, mais de Kenneth H. Mayer de la Harvard Medical School à Boston USA dans un article intitulé : "Les antirétroviraux pour la prévention du VIH : mettre la promesse en pratique". Car le fameux TaSP (Treatment as Prevention) va bel et bien être LE sujet de ce congrès et cela va commencer avant même l’ouverture officielle par un meeting organisé par AVAC (Global advocacy for HIV prevention) intitulé : "Contrôler l’épidémie, la promesse de la prévention basée sur les ARV". Nous y serons, on vous racontera.
Toujours dans "The Lancet", Julio Montaner, de l’université de Colombie britannique (Canada) et ancien président de l’IAS enfonce le clou : "L’évidence est là : le traitement, c’est de la prévention. Le traitement prévient drastiquement la mortalité et la morbidité, la transmission du VIH et de la tuberculose. De plus, le traitement prévient la transmission de la mère à l’enfant, la transmission par voie sexuelle et par injection : un "double hat trick" (un double effet "kiss cool" si vous préférez) particulièrement bienvenu. Le challenge est maintenant d’optimiser l’impact de cette intervention. Echouer dans cette mise en œuvre n’est pas une option".
On enchaîne avec l’édition du "Journal of acquired immune deficiency syndromes" (JAIDS) : "Bridging the divide". Les éditorialistes nous invitent à : "Combler le fossé" ou plutôt les fossés qui séparent – par exemple - les experts de l’implantation des programmes de lutte contre le VIH des experts des systèmes de santé ou les partisans des services spécialisés dans le VIH versus les partisans de la santé de la mère et de l’enfant. Cela peut sembler abscons, mais les auteurs soulignent que toutes ces divisions et les polémiques qu’elles suscitent, si elles peuvent produire des débats d’une grande richesse, freinent également le développement de la réponse globale contre le VIH.
Et le numéro de "The European Infectious disease", me direz-vous ? Eh bien, comment dire ? Disons que je suis sûr que certains de mes collègues présents en parleront beaucoup mieux que moi… Venons-en plutôt à la lettre quotidienne de l’IAS, avec un message qui s’adresse gentiment à l’Italie ou plutôt au gouvernement italien : "La dernière conférence majeure sur le sida de l’IAS en Italie a eu lieu il y a 20 ans. La conférence de 2011 est une opportunité cruciale pour réengager le pays dans la lutte contre l’épidémie sur son sol et à l’international". Bon, ce n’est pas gagné : les données épidémiologiques italiennes sont assez catastrophiques. Si les nouvelles contaminations sont stables (environ 4 000 nouveaux cas par an), 60% des personnes nouvellement testées découvrent leur séropositivité en phase sida ! L’action du gouvernement est inexistante et tous les voyants sont au rouge : un accès aux antirétroviraux qui varie selon les provinces, des associations exsangues, sans même parler de l’importance de la co-infection par l’hépatite C dans les prisons. Ce qui, soit dit en passant, diffère quelque peu du contenu nettement plus optimiste de la "fiche technique" remise aux journalistes dans le media kit… du Congrès.
Voilà, ce n’est pas tout ça, mais demain, ça commence fort avec le séminaire d’AVAC (Global advocacy for HIV prevention) et il s’agira d’être en forme, surtout si la vingtaine d’adolescents anglais qui loge au même étage que moi m’accorde quelques heures de sommeil…

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Portrait de frabro

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/des-scientifiques-envisag... Ci-dessus un lien vers l'article paru dans le Quotidien du Médecin qui se fait l'écho de l'espoir de venir à bout de l'épidémie si l'accès aux traitements se généralise.