Criminalisation : mettre un frein au phénomène
C'est pour ces raisons que la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida interpelle le ministre de la Santé et des Services sociaux pour exiger que ses services collaborent avec le ministère de la Justice afin que soit élaboré un cadre de référence respectueux des droits de la personne. De tels cadres existent ailleurs. Les Britanniques, véritables précurseurs sur cette question, ont récemment rendu publique une politique appliquée par le Service des poursuites judiciaires (Crown Prosecution Service) dans lequel les autorités reconnaissent l’existence d’une tension entre le droit criminel et la santé publique. Au Royaume-Uni, seuls les cas de transmission avérée du VIH sont criminalisés en l’absence de dévoilement. A ce jour, aucune preuve ne démontre l’efficacité des mesures de criminalisation sur la prévention du VIH. Au contraire, la plupart des associations de lutte contre le sida à travers le monde et des organismes comme l’ONUSIDA ou l'Organisation Mondiale de la Santé considèrent que la criminalisation nuit à la prévention puisqu'elle dissuade les personnes de passer des tests de dépistage, qu'elle renforce les obstacles au dévoilement et qu'elle alimente la stigmatisation à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Les gouvernements doivent être prudents sur cette question et comprendre que c'est le virus qui doit être combattu par les personnes touchées. C’est ce message que nous souhaitons diffuser chez les autorités de santé publique et de la justice afin que justice soit rendue pour Diane et pour éviter que de tels dérapages ne surviennent à nouveau.
illustration : Yul Studio
- 2136 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
non
et puis tu sais ...