Drogues et VIH : des efforts à faire

Publié par jfl-seronet le 27.03.2013
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Des engagements internationaux (Déclaration politique sur le VIH/sida lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en juin 2011) ont été pris pour que soit divisé par deux, d'ici 2015, le nombre d'utilisateurs de drogues qui contractent le VIH. Une récente session de la Commission sur les stupéfiants à Vienne a montré qu’on semble loin du compte. Explications.

"La transmission du VIH par la consommation de drogues injectables continue d'être l'un des principaux défis non résolus de la communauté internationale. La stigmatisation et la discrimination très répandues ainsi que le manque d'accès aux services anti-VIH éclairés font partie des défis clés", a expliqué Yury Fedotov, directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dans son allocution d'ouverture lors de la session actuelle de la Commission sur les stupéfiants à Vienne. S'adressant à l'assemblée réunissant plus de 1 000 représentants des Etats membres et de la société civile, Yury Fedotov a maintenu que "les considérations des droits de l'homme et de la santé publique doivent être au cœur de la riposte internationale contre la consommation de drogues et le VIH". Des engagements internationaux (Déclaration politique sur le VIH/sida lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en juin 2011) ont été pris pour que soit divisé par deux, d'ici 2015,  le nombre d'utilisateurs de drogues qui contractent le VIH.

Selon l'ONUSIDA (communiqué de presse, 13 mars), les stratégies de réduction des risques sont essentielles pour prévenir les nouvelles infections à VIH parmi les personnes qui consomment des drogues. "Une offre complète et éclairée exige" : des programmes d’échange d’aiguilles et de seringues, de thérapie de remplacement des opioïdes, de dépistage du VIH et des conseils, de prises en charge par thérapie antirétrovirale et des programmes de distribution de préservatifs pour les personnes consommatrices de produits ainsi que pour leurs partenaires sexuels.

"Cette population stigmatisée porte une très lourde charge du virus qui est souvent transmis par l'utilisation de seringues non stérilisées", précise l’ONUSIDA. Son Rapport mondial pour 2012 indiquait : "Dans 49 pays la prévalence au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables est au moins 22 fois plus élevée que parmi la population dans son ensemble et dans 11 pays son niveau d'infection est plus de 50 fois plus élevé".

Selon le rapport ONUDC 2012 sur la drogue au plan mondial, environ 15 à 16 millions de personnes dans 151 pays s'injectent des drogues. Une étude mondiale en 2008 a mis en évidence que 3 millions de personnes vivaient avec le VIH. Dans plusieurs pays, notamment en Europe de l'Est et en Asie centrale, l'une des deux régions où le nombre de nouvelles infections augmente, l'épidémie de sida provient de la consommation de drogues injectables sans respect de l'hygiène. Les personnes consommant des drogues ont moins de chance d'accès à des services anti-VIH comme le dépistage. Les femmes séropositives au VIH qui consomment des drogues ont moins accès à des programmes pour éviter la transmission mère-enfant que d'autres femmes. Par ailleurs, des études dans des grandes villes révèlent que les consommateurs de drogues mentionnent avoir moins recours aux préservatifs que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ou les professionnel-le-s du sexe.