Encore un coup porté à l'égalité face aux soins !

Publié par Franck-seronet le 10.12.2010
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déremboursementcoût de santé
Ce qui est effarant avec les offensives de déremboursements des médicaments, venant désormais de toutes part et de plus en plus fréquemment, c'est qu'une fois la brèche ouverte, ça s'accélère, et finit par ne plus choquer grand monde. Nous, si !

Un coup, c'est la sécurité sociale ; un coup, le ministère de la Santé, puis la Haute Autorité de santé et les mutuelles, etc. Et on recommence le tour infernal. La Haute autorité de santé publie  une ou deux fois par an, c'est devenu une habitude, des listes de médicaments déremboursés, au service médical rendu dit "insuffisant". A AIDES, nous nous sommes élevés contre cette pratique non concertée qui a pu viser certains médicaments dits "de confort", mais qui peuvent parfois soulager dans le cadre de problèmes chroniques qui ont peu d'autres solutions thérapeutiques. Les autorités de santé ont aussi essayé de dérembourser ce qui permettait de reconstituer la solution buvable de Videx (le Xolaam, un sel de magnésium), un comble : Qui a dit que les antirétroviraux étaient des médicaments de confort ?

La sécurité sociale laissait entendre, il y a peu, par la voix de son directeur, Frédéric Van Roekhegem, qu'elle ne rembourserait plus les médicaments à vignettes bleues dans le cadre du 100 % des Affections de longue durée (ALD, comme le VIH, ou les hépatites B et C à certains moments). Aujourd'hui, c'est la classe des médicaments à service médical "modéré" qui est visée. C'est contre cette nouvelle atteinte au droit de bien se soigner que le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), dont AIDES est membre, s'exprime aujourd'hui par un communiqué à la presse (6 décembre). Dans son communiqué, le CISS lance "l'alerte aux nouveaux déremboursements". "Après avoir raboté les taux de remboursement des médicaments à service médical rendu réputé "insuffisant", l'Assurance maladie s'attaque maintenant à des médicaments plus efficaces présentant de réels intérêts thérapeutiques", dénonce le CISS qui craint que les discussions en cours  à l'Union nationale des caisses d'assurance maladie ne visent à entériner "une baisse de la prise en charge d'au moins 5 %, et pouvant possiblement aller jusqu'à 10 %... c'est-à-dire bien au-delà de ce qu'avait annoncé le gouvernement en septembre". "Jusqu'où ira-t-on ?", demande le CISS qui rappelle que la "réalité des reports de soin pour motif économique concerne 20 % des Français en 2010 contre 11 % en 2009". Nous ne sommes plus très loin, malheureusement, du moment où les autorités ne publieront plus ce qui est déremboursé, mais ce qui est encore remboursé, ce qui ira sans doute plus vite !
Plus d'infos sur le CISS sur www.leciss.org