Fin du sida chez les gays : la "RéLOVution" est en marche

Publié par jfl-seronet le 21.11.2016
6 262 lectures
Notez l'article : 
5
 
InitiativereLOVution 2016

"RéLOVution", une conférence d’engagement communautaire inédite pour la fin du sida, s’est déroulée les 21 et 22 octobre dernier, à l’initiative de AIDES, l’Enipse et vih.org. Durant deux jours, venus de toute la France et certains de l’étranger, des militants LGBT et de la lutte contre le sida, des dirigeants d’établissements et de site gay, des médecins et chercheurs, des représentants des pouvoirs publics, des journalistes et des bloggeurs ont cogité sur les nouveaux enjeux de prévention dans la communauté gay et sur des engagements pour la fin du sida, notamment dans cette communauté particulièrement exposée au VIH. Quels engagements ont été pris ? Seronet vous les présente.

Il n’a pas tort Sylvain Guillet. Coordinateur national de l’Enipse (1), Sylvain Guillet a bien rappelé dans son intervention en ouverture de la conférence "RéLOVution" que le thème traité ne sera pas "épuisé en deux jours". De fait, il ne l’a pas été, mais cette conférence inédite a permis d’avancer vers une "position commune" et de tendre vers "un discours cohérent des acteurs de prévention" et surtout de prendre des engagements. Bon, il n’y a pas de miracle non plus, tout le monde n’est pas d’accord sur le rôle et l’importance de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) pour les gays. Certains préfèrent toujours ne pas croire aux preuves scientifiques de son efficacité, ni aux données de terrain, comme celles, présentées à "RéLOVution", par Pierre-Cédric Crouch de la Magnet Clinic à San Francisco. Certains préfèrent opposer la PrEP aux préservatifs et sont manifestement incapables de penser qu’une offre de prévention puisse être diversifiée et se doit de l’être pour être efficace tant individuellement que collectivement. Alors, il faut se faire une raison : le consensus ne pourra pas être atteint chez l’ensemble des acteurs de la prévention. Certains ne le veulent pas et doivent y trouvent un intérêt, quitte à dénoncer avec des accents conspirationnistes le prétendu objectif caché d’une conférence à laquelle ils n’ont pas assisté. C’est navrant, mais pas inhabituel. L’important, c’est qu’une centaine d’acteurs de la communauté LGBT, de médecins, de dirigeants d’entreprises, d’acteurs de prévention de la société civile et des pouvoirs publics, etc. aient décidé de discuter ensemble des nouveaux enjeux de prévention qui se posent à la communauté gay et de prendre des engagements pour mettre fin à l’épidémie de VIH dans cette communauté.

"Nous n’arriverons pas à arrêter l’épidémie avec un seul outil"

On sait aujourd’hui qu’aucun outil de prévention ne pourra à lui seul être suffisamment efficace pour stopper l’épidémie de VIH chez les gays. Le préservatif a montré qu’il n’était pas suffisant pour enrayer l’épidémie, même si c’est l’évidence pour tout le monde qu’il a permis et permet encore de la limiter chez les gays. Le Tasp (le traitement des personnes séropositives comme prévention) est efficace, mais, là encore, seul, il ne permettra pas d’atteindre cet objectif, d’où l’adjonction d’un nouvel outil : la PrEP (prophylaxie pré-exposition). A l’instar des autres outils de prévention, la PrEP est efficace, mais pas suffisante, à elle seule. Ainsi, en fonction des limites inhérentes à chaque outil pris isolément, il apparaît que c’est dans l’offre d’une prévention diversifiée avec le recours possible à tous les outils dans son parcours de vie sexuelle qu’il sera possible d’avoir le plus d’efficacité sur les plan individuel et collectif contre l’épidémie de VIH.

Alors, que fait-on ?

Cette question, Bruno Spire, président d’honneur de AIDES et administrateur de l’association, l’a adressée à tous les participant-e-s de "RéLOVution", non sans tirer quelques messages de la situation actuelle. "Le premier message, même si parfois nous avons du mal à l’accepter, c’est que le VIH est très présent dans la communauté gay. C’est un fait ! Depuis le début de l’épidémie, c’est comme cela, et pour plusieurs raisons, parce que les rapports anaux sont plus transmetteurs, parce que l’épidémie est ancienne, parce que certains modes de vie gays font que le multipartenariat est plus fréquent, parce que le nombre de gays vivant avec le VIH est plus élevé statistiquement, etc.", indique-t-il. Mais prévient Bruno Spire, il ne faut "pas s’autostigmatiser", ni "faire l’autruche". Son second message est sur la prévention diversifiée. "Aujourd’hui, la norme préventive de la seule capote est dépassée. Les experts indiquent qu’il est illusoire d’imaginer que 100 % des gays vont utiliser le préservatif. Les rapports protégés peuvent l’être par le Tasp et la PrEP. Il faut le dire clairement : nous n’arriverons pas à arrêter l’épidémie avec un seul outil. Autre message : la lutte contre la sérophobie. "On devrait attirer plus de gens, nous les séropositifs, lance-t-il. Le risque n’est pas de coucher avec des personnes séropositives sous traitements… la contamination vient des personnes séro-ignorantes. Cela bouleverse les idées reçues". Enfin, Bruno Spire revient sur la médicalisation de la prévention, sur la réflexion que les acteurs de prévention doivent avoir concernant leur posture, préconisant une "culture de la bienveillance à l’égard des personnes qui ont des besoins en matière de santé sexuelle". Il défend aussi une nouvelle "alliance entre acteurs associatifs". "Nous sommes à un tournant dans la prévention, prévient-il. C’est un changement d’ère total. Il y a un décalage aujourd’hui entre les connaissances que nous avons, les problématiques, les solutions qui sont apportées. Nous devons lutter contre le moralisme, la sérophobie, la peur de certains gays vis-à-vis des séropositifs. Il est très important de lutter contre l’idée qu’il y aurait des bons gays et des mauvais gays. Tout cela est contreproductif en matière de prévention".

En avant pour les engagements

Durant "RéLOVution", différents ateliers thématiques ont été proposés : un sur le chemsex, l’usage de drogues dans un contexte sexuel ; un sur les gays issus de l’immigration, un dernier sur la prévention 2.0 sur les applications de rencontres. Ils ont permis des partages d’expériences et la sortie de quelques points clefs pour alimenter la réflexion lors des ateliers permettant de travailler concrètement aux engagements : "Et maintenant, qui s’engage et à quoi ?" Quatre groupes ont travaillé en parallèle. Voici les engagements qui ont été pris.

1 - Les associations LGBT : leurs engagements (deux ateliers ont réuni en parallèle les nombreux militants et militantes - voir encart)

● Former et informer les acteurs LGBTQI+ sur la prévention diversifiée (militants, acteurs, bénévoles, salariés).
● Développer des référents Santé dans les associations LGBT généralistes.
● Communiquer sur les réseaux sociaux sur la prévention diversifiée.
● Plaider pour développer la PrEP là où il n’y a pas d’offre.
● Prendre en compte la santé psychique (partenariats, outils, formation, plaidoyer).
● Aller davantage vers les publics invisibilisés au sein de la communauté gay et prendre en compte leurs besoins spécifiques en matière de santé (trans, bisexuels, travailleurs du sexe, issus de l’immigration, etc.).
● Construire et animer des réseaux de santé sexuelle/globale communautaire avec les partenaires.
● Se revoir sur des échéances régulières afin de continuer à échanger de façon transversale.

D’autres idées et pistes évoquées par les assos :
● Il faut travailler sur la peur vis-à-vis de certains outils ou stratégies et faire connaître les expériences qui marchent (San Francisco).
● Il faut innover en prévention santé, notamment en redéfinissant et assurant la promotion de "l’outreach" (2).
● Il faut promouvoir le dépistage.
● Les parcours de santé sexuelle et affective doivent être individualisés. Ils doivent prendre en compte les dépistages, tenir compte des phases individuelles, de celles où les personnes sont à deux, à plus. Ils doivent tenir compte des pratiques qui varient, de la multiplicité des outils à disposition.
● Il ne faut opposer aucun outil de prévention et promouvoir la prévention diversifiée, par exemple, en s’assurant que toutes les actions (les marches des fiertés, …) fassent la promotion de la prévention diversifiée. Il faut lutter localement et nationalement pour la prévention diversifiée.
● Il faut réduire l’isolement des mineurs/jeunes et des plus âgés (formation des professionnels).

2 - Etablissements : leurs engagements

● Sur le chemsex, il faut agir politiquement pour intégrer les établissements et les organisateurs de soirées dans la loi de réduction des risques (RDR), permettant la diffusion d’outils dans les établissements.
● Il faut assurer la formation des acteurs locaux sur les nouvelles stratégies, sur la RDR sexe et consommateurs de produits psychoactifs et sur les façons d’orienter les publics. Pour cela création d’un répertoire local pour orienter.
● Proposer rapidement des conférences "RéLOVution" par région en incluant les Corevih, les agences régionales de santé, les centres hospitaliers universitaires, puis faire des bilans d’étape à un an.
● Réactualiser la charte des établissements en intégrant les nouvelles stratégies de prévention et la consommation de produits. Faire que cette charte de responsabilité devienne une charte d’engagement.
● Créer une charte pour les sites et applications internet LGBT et/ou non communautaires.
● Développer des outils de communication innovants intégrant l’ensemble des nouvelles stratégies de prévention et la lutte contre la sérophobie – par le Tasp - (communication papier, communication 2.0, vidéos, contributions de youtubeurs, usage de facebook, etc.) et visualisation dans les soirées et établissements (clefs USB avec les documents à diffuser, plateformes de téléchargement).

3 - Médias, monde du porno : leurs engagements

● La Création d’un outil collaboratif d’information entre les acteurs de la prévention diversifiée et s’ouvrant sur le plaisir et le bien-être sexuel.
● Réunir sur une ou deux journées, les médias communautaires LGBT+ pour s’entendre sur le partage d’informations communes et validées à adapter en fonction de leurs publics respectifs ; y associer les médias non LGBT+ travaillant sur le champ de la santé.
● Création d’une campagne médiatique communautaire d’engagement sur la prévention diversifiée, partagée et diffusée par tous les média LGBT+.
● Engagement de chacune des communautés LGBT+ à communiquer en direction de leurs membres plus spécifiquement sur les questions de dépistage, de Tasp et de PrEP oralement et sous forme de cartes postales par exemple.

4 - Les soignants : réflexions et engagements

En matière de dépistage : il faut lutter contre les opportunités manquées de dépistage.

Ce que nous voulons faire :
● Soutenir les généralistes volontaires pour faire du Trod (tests de dépistage à résultats rapides d’orientation diagnostique). Les Corevih peuvent fournir des Trod par exemple à un médecin généraliste volontaire.
● Combiner les offres de dépistage rapide VIH/syphilis/VHB/VHC, aussi pour mieux orienter et conseiller sur la PrEP.
● Développer des unités mobiles type clinique mobile dans des zones où l’épidémie est la plus forte, dans les grandes villes.
● Une meilleure communication et une meilleure accessibilité de l’autotest vers les publics-cibles : autotest à disposition dans les lieux de consommation sexuelle. Autotest à moindre coût, TVA réduite.

En matière de PrEP : il faut poursuivre la mobilisation pour mieux diffuser la PrEP.

Ce que nous voulons faire :
● Que les médecins parlent de PrEP en consultation.
● Initier de nouvelles consultations PrEP ; élargir la porte d’entrée sur la PrEP, il y a déjà les CeGIDD (3), mais aller plus loin comme en médecine générale. Au moins pouvoir faire le suivi après la première prescription hospitalière de PrEP.
● Faire évoluer les recommandations pour des mises sous PrEP plus rapides.
● Etre vigilant sur les refus de prescription de PrEP, clause de conscience ok, mais obligation de réorienter.

Pour y arriver :
● Pallier l’engorgement des consultations en infectiologie et s’appuyer sur les médecins généralistes, sur de l’accompagnement communautaire, en physique ou virtuel.
● Mieux se coordonner avec les Corevih pour mettre à jour la cartographie PrEP, et pour organiser des soirées thématiques d’appropriation de l’outil.

Comment AIDES peut aider :
● En créant un observatoire des refus de PrEP et de TPE (traitement post-exposition, dit aussi traitement d’urgence).
● En mettant en place une évaluation des consultations PrEP par les personnes utilisatrices elles-mêmes.

En matière de Tasp, ce que nous voulons :
● Faire évoluer les recommandations de mise sous traitement pour personnes diagnostiquées positives.
● Raccourcir le délai de mise sous traitement.
● Relancer le débat et on peut au moins se dire que l’on peut en parler et que ce n’est pas tabou.

En matière de vaccinations Il faut contribuer au rattrapage des vaccinations VHB/VHA et HPV (4).

Nos besoins pour y arriver :
● Faire campagne sur les vaccinations en général et communiquer sur la vaccination HPV et hépatite B comme des vaccinations anti-cancer.

Comment AIDES peut aider :
● Plaidoyer sur la vaccination HPV, extension de la vaccination aux hommes, jeunes filles et jeunes garçons, indifféremment, ne pas cibler que les hommes ayant des relations sexuelle avec d’autres hommes.

Sur l’ensemble des thématiques :
● Formation des praticiens sur les nouveautés, sur la santé sexuelle, la posture.

En conclusion, retenons que :
Raccourcir les délais dans tous les domaines : dépistage, PrEP, Tasp, vaccinations.
Elargir les possibilités par la diversité des acteurs impliqués. Il a été également évoqué les possibilités de délégations de tâches.

On le voit les engagements pris sont nombreux. Ils constituent une feuille de route conséquente qui mobilise un grand nombre d’acteurs. En somme, des acteurs diversifiés pour défendre et promouvoir une prévention qui l’est tout autant, pour une prise en compte de la santé sexuelle et de la santé globale des LGBT et surtout parce qu’il y a urgence à mettre fin à l’épidémie chez les gays.

(1) : Equipe nationale d’intervention en prévention et santé pour les entreprises.
(2) : Outreach = "Aller vers". En matière de santé, il s’agit d’une pratique visant à fournir des services sociaux et médicaux à des populations échappant à l’offre de soin existante en allant vers elles, là où elles vivent et en les mobilisant au sein de projet de santé communautaire.
(3) : Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.
(4) : Papillomavirus humains : ce sont des virus très communs qui peuvent infecter la peau et les muqueuses. Il existe plus de 150 types de papillomavirus, dont environ 40 peuvent infecter les organes génitaux des hommes et des femmes et causer des cancers anaux ou du col de l’utérus. Les papillomavirus humains (HPV) de type 16 et 18 sont responsables de 70% des cancers du col de l’utérus.

"RéLOVution" : qui est venu-e ?
Quelques 300 invitations ont été envoyées, 116 personnes étaient présentes à la conférence, dont 28 militant-e-s de AIDES. Des représentant-e-s de structures LGBT : Inter-LGBT, Fédération LGBT, Le Refuge, le Centre LGBT Nice-Côte d'Azur, le Centre LGBT de Touraine, le Centre LGBT de Bordeaux, le CGLBT de Rennes, le Centre LGBT de Lorraine-Sud (Équinoxe Nancy), le Centre LGBT d’Orléans (GAGL45), le Centre LGBTI Strasbourg/Alsace (La Station), le Centre LGBT de Lille (J'En Suis, J'Y Reste), Arc-en-ciel Toulouse. Ont également participé Afrique Arc-en-ciel, Kwadengue Black Arc-en-ciel (Lille), Shams-France, AGLAE (Nice), Divers Genres - Pep hini zo libr (Bretagne), Fiertés Lille Pride, MAG Jeunes LGBT, Paris 2018 – 10ème Gay Games, le responsable santé des Gay Games Paris 2018, une représentante des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence de Paris. Côté associations et structures de lutte contre le sida : Act-Up Paris, Africagay contre le sida, Alternatives Cameroun, Crips Ile-de-France, Entr'AIDES Guyane, European AIDS Treatment Group (EATG), Ex Aequo asbl, Groupe sida Genève, HF Prevention, KAP Caraïbes Martinique, Sidaction, St Martin Sotheby's realty, Vers Paris Sans Sida. Des gestionnaires d’établissements commerciaux gays ont également participé : Antracte Sauna (Strasbourg), Backstage (Perpignan), Boxer (Montpellier), H2O Sauna (Béziers), Koncept Sauna (Montpellier), Le Pied Marin (Dunkerque), SClub / Sauna Soho (Lille), le New Cancan (Marseille) ainsi que deux organisateurs de "sex parties" à domicile (Nîmes et Paris). Côté médias LGBT et VIH : Yagg, Garçon Magazine, Hétéroclite (Rhône-Alpes), Agenda Q (Paris), Nordik Mag (Hauts-de-France), Qweek (Paris), vih.org. Les six délégués de l’Enipse étaient présents ainsi que des soignants et deux coordinateurs de Corevih. Trois personnes issues du milieu fétichiste : ASMF, Mister Latex 2016, Mister Leather 2016, trois personnes représentant des sites ou applications de rencontres gays : Hornet, Bback Zone et SM Boy, des représentants de la Direction générale de la Santé et Santé Publique France, deux producteurs et réalisateurs du studio porno Crunchboy et Tristan Lopin, artiste humoriste et youtubeur complètent la liste des participants. C’est la première fois qu’autant d’acteurs de champs d’expertise ou professionnels aussi variés sont associés à un tel événement sur un tel sujet.

Discours d'ouverture d'Aurélien Beaucamp
"Merci d’avoir accepté de consacrer tout un week-end avec nous, ici, à Roissy, au Mesnil-Amelot pour définir, construire, et partager un combat qui nous concerne tous individuellement comme collectivement, celui pour notre santé !
C’est véritablement un combat que nous devons mener nous-mêmes, et tous ensemble surtout dans cette période où l’homophobie refait surface de façon plus ou moins directe. Car oui, cette semaine encore il aura fallu se battre ! Nous les activistes de la lutte contre le sida, les associations LGBT, mais aussi les chercheurs, les soignants, dont certains sont avec nous pendant ces deux jours. Il aura fallu nous battre, mais contre qui ? Contre la Manif pour tous bien sûr, c’est un ennemi déclaré qui porte l’homophobie en étendard sur ses polos roses et bleus. Nous commençons à en avoir l’habitude.
Nous avons eu aussi à nous mobiliser, il y a quelques jours, contre une attaque plus sournoise venant de certains conseillers ministériels. Et pourquoi ? Parce que certains de nos responsables politiques, certains de leurs conseillers les plus proches, ignorent, méprisent et négligent la réalité de l’épidémie d’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes.

En France, l’épidémie touche massivement les gays, depuis le début. Aujourd’hui, prés de 50 % des nouvelles contaminations concernent les gays. Selon l’Organisation mondiale de la santé et l’Onusida, l’épidémie de VIH en France métropolitaine est considérée, comme une épidémie concentrée, c’est-à-dire qu’elle touche de manière disproportionnée certains groupes de la population et n’affecte que très peu la population générale. Le groupe le plus touché est avant tout celui des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. Vous le savez le nombre de nouvelles infections ne diminue pas en France — il a atteint près de 6 600 nouvelles contaminations en 2015.
Or chez les gays, l’incidence de l’infection à VIH est particulièrement élevée, de l’ordre de 1 % par an, c’est-à-dire que chaque année 1 % des gays vont être touchés par le VIH. Soit un taux 200 fois supérieur à celui de la population hétérosexuelle française. Ces hauts niveaux de transmission du VIH se produisent dans un contexte particulier car près de 25 % des gays qui fréquentent les lieux de convivialité sont déjà séropositifs, et parmi eux environ 30 % ne sont pas dépistés. Et vous le savez, il y a encore beaucoup de pratiques sexuelles à risque pour une partie de ces personnes.
Dans ce contexte, pour une fois, nous allions avoir pour le 1er décembre 2016 une belle campagne de prévention pour les gays, visible partout, dans les lieux les plus communautaires, mais aussi dans les abribus des quartiers des villes où nous vivons, et pas uniquement dans les bars du Marais. En bref, une campagne à destination des gays, mais visible par tout le monde. Parce que nous sommes aussi tout le monde, et que tous les gays ne fréquentent pas le Marais ou les établissements gays de leur région. Au moment de valider la campagne, certains ont pensé que cela posait un problème ! Vous comprenez, la prévention pour les gays, sur une affiche avec deux hommes torse nus dans un bar du 4e arrondissement c’est acceptable ; sur les murs, au cœur de nos villes, c’est plus gênant. Cette campagne allait être censurée, ou du moins noyée dans un message plus politiquement correct.
Nous nous sommes donc battus et nous avons gagné. Cette campagne, elle aura bien lieu comme prévu, visible, pour que tous les gays, où qu’ils soient, sachent que contre le VIH si présent, il y a de multiples stratégies de prévention possibles. C’est une question de santé publique qui nous concerne comme gays, mais aussi comme citoyens faisant partie intégrante de la communauté nationale.
C’est pour cela que nous sommes là, que vous êtes là à "RéLOVution". Car rien ne nous assure que la prochaine fois nous gagnerons encore. Nous avons des alliés, mais c’est d’abord nous — la communauté gay et les communautés LGBT — qui devons nous mobiliser.
Si nous ne prenons pas soin de notre santé, personne ne le fera pour nous !Nous devons ensemble pouvoir dire que l’épidémie touche 200 fois plus les gays que les hétéros.
Nous devons être ensemble pour rappeler que depuis presque une décennie nous savons qu’une personne séropositive sous traitement efficace ne transmet pas le VIH.
Nous devons être ensemble pour dire que le préservatif, toujours si indispensable, n’est plus le seul moyen de prévention.
Nous devons être ensemble pour constater que la PrEP (prophylaxie pré-exposition) est nécessaire comme un outil complémentaire si nous voulons arrêter cette putain d’épidémie. Et nous le voulons, de toutes nos forces !
C’est pour cela que nous vous avons invité. Nous avons besoin d’échanger avec vous, de partager nos préoccupations, de partager les connaissances les plus récentes, et de nous engager pour que la prochaine génération de gays n’ait plus cette menace qui empoisonne nos sexualités et nos vies.
Nous ne vaincrons pas le sida sans un engagement fort de tous".

Commentaires

Portrait de jl06

Mais que cela va etre compliqué ....surtout dans les établissements , ou leur des marche et de faire le buzz ...A qui aura la soirée la plus crade ! et tout ce qui va avec ...!

Je vie une experience en reel du coup moi , un Ami Bi marié , qui se fait tronché minimuin 2 fois par semaine dans un saunas 

 avec ou no capote ...j,arrive pas lui expliqué ce à quoi il cour ,jai beau lui faire la( morale ) , rien ni fait , 

donc on peut aussi en conclure à une espéce de suicide inconscient ....

pourtemp l,endroit ou ils va je le connait ,la pub pour la prevention et les risques  y sont clairemment affiché ,on peut pas en vouloir au proprio ,

mais vrais aussi que le milieu gay et toujours en demande de soirée  plus crades les une que les autres ....bien sur libre à eux 

Attention avec les changement de politique à venir ....on risque de mettre la main au porte monaie ,

et si cela faisait plus refléchir ???

Portrait de hellow

 rélovution =  déca-bitations ?!

"Fin du sida chez les gays" .....c'est d'un Triste début .....révélateur du pouvoir de division du sida !

Nous ne vaincrons pas le sida sans un engagement fort de tous".



Si j'avais à faire un rêve, il serait que la Prep soit accessible simplement et rapidement pour Tous.