Gays et VIH : Madagascar face à ses contradictions

Publié par jfl-seronet le 17.09.2008
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discrimination
C'est bien de dire que le combat contre les discriminations contre les homosexuels est inséparable de la lutte contre le sida. Dans les faits, même lorsque ce point de vue est compris des autorités, ce n'est pas toujours simple. C'est ce que montre un reportage sur Madagascar publié sur le site AllAfrica.com
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"La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et des groupes les plus exposés au VIH/sida, comme les travailleurs du sexe et les homosexuels, constitue encore jusqu'à présent un énorme écueil pour bien mener la lutte contre le VIH/sida". C'est ce qu'affirme Fenosoa Ratsimanetrimanana, secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le sida, dans un reportage consacré au VIH à Madagascar publié dans "Midi Madagasikara", un des principaux journaux du pays.

"A cause de cette exclusion, certaines d'entre elles s'abstiennent même de fréquenter les formations sanitaires où elles pourraient pourtant recevoir une prise en charge adéquate", indique le journal. Pour les autorités malgaches, la question de la prévention auprès des homosexuels est un enjeu important, mais, à l'évidence, pas sans condition ni contrepartie. C'est ainsi que Fenosoa Ratsimanetrimanana explique que «Près de 10 % de la population ont une tendance à l'homosexualité, d'après les statistiques révélées par des études sexologiques bien fondées reconnues au niveau international. Les stigmatiser signifie en quelque sorte : laisser vivre près de six millions de personnes en marge de la société. Cependant, ne pas les exclure de la société ne se traduit pas forcément par le fait qu'on va autoriser librement cette pratique [sic] et qu'on va cautionner le mariage homosexuel ! ». Comme on le voit, tout cela est un peu compliqué pour les autorités qui ont envie de lutter contre les discriminations et leur impact sur la prévention, mais sont tétanisées par la crainte d'une reconnaissance légale de l'homosexualité. Bref, il y a encore du boulot !

Photo d'Antananaviro : Luc Legay