Gratuité des médicaments anti-VIH

Publié par olivier-seronet le 04.09.2008
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accès aux traitementsaccès aux soins
Grâce à l'aide internationale, le gouvernement de Côte d'Ivoire a décidé de la gratuité des antirétroviraux pour les personnes malades du VIH/sida. Son objectif, soigner gratuitement les quelque 104 000 personnes touchées qui en ont besoin.
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C'est par arrêté du ministère de la Santé que la Côte d'Ivoire a annoncé que : "Le traitement antirétroviral est désormais gratuit dans tous les établissements sanitaires publics". La Côte d'Ivoire était l'un des derniers pays d'Afrique francophone à demander une contribution financière aux malades pour l'achat de leurs antirétroviraux. Le gouvernement a donc enfin décidé de suivre le mouvement général vers la gratuité de l'accès aux soins.

 

Cette mesure est effective depuis le 20 août. Elle est d'une très grande importance dans un pays où le taux de contamination est de 4,7 % de la population. Les spécialistes estiment que 750 000 personnes sont touchées et 104 000 d'entre elles éligibles à un traitement. L'achat des antirétroviraux est principalement financé grâce au Plan d'urgence américain pour la lutte contre le sida et au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Sur l'année 2008-2009, les deux organismes vont investir environ 18 millions d'euros pour l'accès aux soins des personnes touchées par le VIH/sida.

 

Marché à Abidjan - 2007

 

"L'objectif de ce plan est de traiter par antirétroviraux quelque 77 000 personnes sur 2008-2009 et d'atteindre l'objectif de 104 000 personnes sous traitement en 2010", a indiqué à l'AFP le docteur Sibailly, responsable ivoirien du Plan d'urgence américain pour la lutte contre le sida. L'Etat ivoirien s'est aussi engagé de son côté à financer l'accès aux soins. Tous les acteurs sont d'accord sur un point : ce projet de gratuité des antirétroviraux doit être un projet sur le long terme car, une fois lancé, le traitement ne peut être interrompu au risque de voir le malade développer des résistance aux autres médicaments, mettant sa vie en danger. Reste à rembourser les examens biologiques qui sont toujours à la charge des malades, notamment ceux qui sont demandés avant d'initier un traitement. Faut d'argent pour ces examens, par exemple pour le comptage des CD4, certains malades n'ont alors pas accès à ces antirétroviraux gratuits. L'autre souci est d'avoir un accès régulier à ces médicaments. En 2005, les séropositifs ivoiriens avaient subi des ruptures répétées pendant 3 mois, dues à un manque de coordination et des ruptures de stock de certaines molécules. Aussi les ONG ivoiriennes de lutte contre le sida rappellent qu'ils faut donc s'assurer des conditions d'approvisionnement et de distribution.  Le RIP+, réseau ivorien des organisation de personnes vivant avec le VIH/sida a décidé de mettre en place un comité de suivi de la mesure de gratuité. 

 

Photos : AIDES - 2007