Hépatite C : une pétition pour un accès précoce à un nouveau traitement

Publié par jfl-seronet le 31.08.2013
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Thérapeutiquevhchépatite C

Une pétition à signer au beau milieu de l’été… Mais pourquoi ? L'accès précoce/compassionnel (les ATU, autorisation temporaire d'utilisation, avant la commercialisation) aux nouveaux médicaments est un combat de longue date des associations, dont AIDES.  Le TRT-5 (collectif inter associatif sur les traitements et la recherche), dont AIDES est membre, a lancé une pétition pour que Gilead délivre son nouveau médicament contre l'hépatite C, le sofosbuvir, à toutes les personnes en situation d'urgence thérapeutique dont l'agence du médicament a validé les demandes d'ATU (formulées par les médecins des personnes). Seronet vous explique tout !

Actuellement, le laboratoire Gilead applique ses propres critères, délivrant le produit uniquement pour les personnes qui ont eu une transplantation, ce qui concerne trop peu de personnes… Pour les associations, ce critère est trop restrictif. La firme refuse l’accès notamment aux personnes ayant une grave cirrhose, alors même que leur état de santé est susceptible de se dégrader très rapidement. Il est très important que les associations qui négocient difficilement avec le labo puissent se prévaloir d’un soutien large, d’où cette pétition qu’il vous est proposé de signer.

Voici le texte de la pétition adressée à Gilead, le 26 juillet dernier :
"GILEAD REFUSE DE DONNER UN TRAITEMENT A DES PERSONNES GRAVEMENT MALADES DE L’HÉPATITE C
Les personnes vivant avec une hépatite C et dont l’état de santé présente une urgence doivent pouvoir bénéficier des médicaments en cours de développement et proches de leur mise sur le marché. Pour cela, il existe en France un dispositif appelé Autorisations Temporaires d’Utilisation (ATU), qui permet l’accès précoce à des médicaments susceptible de sauver des vies.

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a accordé des ATU de sofosbuvir, une molécule développée par Gilead proche de sa mise sur le marché, à des personnes transplantées, des personnes en attente de transplantation et des personnes cirrhotiques en impasse thérapeutique. Le sofosbuvir apparaît comme sûr et efficace chez ces populations de patients.

Mais Gilead refuse de donner la molécule à certains des patients qui en ont un besoin urgent : les patients avec une cirrhose avancée (score Child-Pugh B ou C). Cet antiviral du virus de l’hépatite C leur est refusé par Gilead au motif de l’équité entre les pays européens. Nous n’acceptons pas cette justification.
Gilead a déposé une demande européenne de mise sur le marché pour le sofosbuvir en avril 2013. Bien que des patients aient besoin d’un accès précoce au sofobuvir partout en Europe, de nombreux autres pays ne possèdent pas le cadre légal ou réglementaire nécessaire. Si Gilead met le sofosbuvir à disposition en France, où le système existe déjà, cela ouvrira une voie pour obtenir l’accès précoce aux malades très avancés et aux associations de défense des patients d’autres pays d’Europe. Une initiative européenne pourrait permettre la mise en place de programmes d’accès précoce à l’échelle européenne, sans retarder la mise à disposition du sofosbuvir dans les pays ayant déjà les structures médicales et administratives adéquates.

Il est cruel de bloquer des traitements susceptibles de sauver des vies lorsque les personnes auxquelles ils sont refusés présentent des critères cliniques qui montrent qu’elles ont une très forte probabilité d’en retirer un bénéfice, ou de mourir sans.

De plus, Gilead a beaucoup à gagner en fournissant le sofosbuvir par le biais de programmes d’accès précoce. Des données scientifiques peuvent ainsi être collectées chez des patients qui en ont un besoin urgent, dont il est probable qu’ils seront aussi les premiers à recevoir le produit quand il sera approuvé.

Les données issues de programmes d’accès précoce (ou compassionnel) peuvent être utilisées pour déterminer les façons les plus sûres et les plus efficaces de traiter le VHC chez les personnes qui ont le plus besoin d’un traitement. Par exemple, la cohorte ANRS CUPIC a fourni des informations essentielles pour comprendre quels patients cirrhotiques étaient les plus susceptibles d’aller mieux- ou moins bien – avec des traitements basés sur le bocéprevir ou le télaprevir. Si Gilead refuse d’étudier le sofosbuvir "dans la vraie vie", l’occasion est perdue de minimiser les dommages et de maximiser les bénéfices.

C’est pourquoi nous demandons à Gilead de donner le sofosbuvir MAINTENANT aux personnes qui en ont le besoin le plus urgent, y compris celles avec une cirrhose avancée (Child-Pugh B ou C), parmi lesquelles certaines vivent avec le VIH ou une autre maladie".

Pour signer la pétition.