Hépatites B et C : les nouveaux enjeux

Publié par Emy-seronet le 07.10.2012
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vhcvhbhépatites
Si les hépatites font peu parler dans les médias, elles restent une des principales causes de mortalité dans le monde. Elles continuent de se propager et la prise en charge demeure très insuffisante. Développer une offre de dépistage adaptée, encourager la vaccination contre le VHB, distribuer du matériel d'injection stérile aux personnes consommatrices de drogues, mettre l'accent sur la co-infection... Ce sont les nouveaux enjeux de la lutte contre ces virus.
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"Aujourd'hui, l'Afrique vit une épidémie d'hépatite B généralisée, l'Europe de l'Est et le Maghreb une épidémie d'hépatite C (VHC) sans précédent, un quart des personnes porteuses du VIH sont aussi porteuses du VHC en France et ces personnes co-infectées sont doublement vulnérables face aux complications, et l’hépatite est bien souvent le problème à gérer... Alors qu'il existe un vaccin efficace pour prévenir l'hépatite B et des stratégies pour réduire les risques de contracter l'hépatite C !", explique Franck Barbier, responsable des actions thérapeutiques à AIDES. Il souligne certaines méconnaissances qui persistent et font frein à la prévention : "Il y a encore beaucoup de personnes qui ne savent pas que l'hépatite B se transmet par voie sexuelle, d'autres qui ont guéri d'une hépatite C puis en contractent une autre parce qu'ils n'arrivent pas à identifier la pratique précise qui leur a fait prendre ce risque..." Partage de seringue ? Paille de sniff ? Rapport sexuel avec blessure "invisible" ? "Une micro-coupure, de petites quantité de sang dans d’autres fluides, sur des objets, et qui ne ressemblent pas forcément à un "liquide rouge" bien identifiable,  suffisent parfois pour contracter l'hépatite C si elles sont en contact avec une "porte d’entrée" (muqueuse très vascularisée, affleurement sanguin)".
 
Cette dernière question fait l'objet de plusieurs études. "En 2010, un taux de re-contaminations très important a été observé, notamment dans des études réalisées chez les gays, à Londres et Amsterdam. En France, ce nombre reste difficile à évaluer. On a absolument besoin de mieux cerner les modalités précises et les situations concrètes de transmission du VHC pour aider les personnes à maîtriser leurs risques. C’est pourquoi la Mission Innovation, Recherche, Expérimentation (MIRE) de AIDES s'est engagée dans un projet de recherche communautaire dans cet objectif." Il revient sur le problème de la co-infection : "Les nouveaux médicaments anti-VHC peuvent entraîner des interactions avec les anti-VIH. Effets indésirables, échec du traitement... Cela avait été vérifié pour le télaprévir, mais pas pour le bocéprévir (laboratoire Merck/MSD) et on a découvert des interactions un an après sa distribution aux personnes malades. Les laboratoires ne doivent plus se comporter ainsi, il y a un devoir d’anticipation lorsqu’on agit avec la santé des personnes les plus fragiles !"
 
Des personnes malades affectées par ces traitements lourds, contraignants, souvent épuisants. "On vit un peu le 1996  des hépatites : nous faisons face à une arrivée massive de traitements anti-VHB et anti-VHC, on arrive à presque 80 % de guérison chez les porteurs d'une hépatite C de génotype 1 [NDLR : génotype le plus répandu], mais ces personnes ont besoin d'être accompagnées avant, pendant et après le traitement, d'où l'importance de mettre en place des programmes d'éducation thérapeutique avec les soignants." Isolement, dépression, difficultés au travail... Les lourds effets indésirables, physiques et psychologiques, des traitements anti-hépatites peuvent entraîner les personnes dans une grande précarité affective, sociale, financière. Un environnement compréhensif et soutenant est pourtant indispensable à la réussite de ces traitements et les personnes malades doivent parvenir à faire appliquer leurs droits : congés thérapeutiques, aménagement du temps et/ou du poste de travail, etc.
 
Franck Barbier rappelle enfin que l'élargissement de l'offre de dépistage reste la principale clé qui permettra de freiner la propagation des hépatites. Seulement, il faut que cette offre soit adaptée aux publics qui en ont besoin : "On estime à 500 000 le nombre de personnes concernées par ces deux hépatites en France et, presque une sur deux qui s’ignore porteuse du virus. Le dépistage s'est élargi ces dernières années mais il n'est pas assez ciblé." Les gays, les migrants issus de zones d’endémie, les personnes usagères de drogues, qui sont parmi les plus touchés, ont besoin d'une approche spécifique, élaborée par des personnes qui viennent de la même communauté, qui comprennent leurs modes de vie et qui se rendent sur le terrain, à leur rencontre, dans les commerces, bars, lieux festifs et autres établissements communautaires. Pour cela, la Mission Innovation, Recherche, Expérimentation (MIRE) de AIDES travaille également à la mise en place de "tests rapides d'orientation diagnostic" (TROD) qui permettraient aux militants de proposer un dépistage des hépatites B et C dans les locaux de l'association ou en milieu extérieur, comme cela existe pour le VIH depuis janvier 2011.

Commentaires

Portrait de KRIS3

Extrait du texte ci-dessus: "Alors qu'il existe un vaccin efficace pour prévenir l'hépatite B et des stratégies pour réduire les risques de contracter l'hépatite C !", explique Franck Barbier, responsable des actions thérapeutiques à AIDES Ah ben c'est sympa de savoir ça !! ...il y a des stratégies de réduction de risques de contracter l'hépatite C ??? je n'ai pas vu (sachant que je m'interesse beaucoup au sujet depuis 2008) quoique ce soit qui ressemble à une information de ce genre !! Cette information ressemble à quoi M.Barbier? J'ai bien vu recemment un''clip''télévisuel sur le foie et les maladies liées , mais si peu virulant , qu'à la fin , on entend un petit jeu de mots du type ''faites attention à votre foie , une fois de temps à autre ...'' wouahhhh !! ...super motivant !! Je m'étonne , sachant que je suis co-infecté et que mon traitement anti-VHC commence demain pour 48 semaines , que l'on ne parle que peu de cette maladie et de ses concéquences ! Il n'y a donc pas que les ''drogués'' qui sont succeptibles d'être contaminés mais bien tous ceux qui dans l'excitation d'un rapport sexuel peuvent se retrouver avec une blessure sexuelle ou anale entraînant une contamination par le sang ou même par le biais d'une syphilis elle même porteuse du VHC ! Pourquoi ne pas dire tout cela haut et fort? Sans m'être jamais drogué , je me retrouve en 4 ans avec une cyrrhose ! Ce n'est pas le petit nombre de personnes contaminées par les hépatites qui importent mais la rapidité de la dégradation du foie , et le peu d'information de la part des associations et de l'état que m'étonne !!

A quand une information suffisamment audible sur les hépatites M.Barbier?

Portrait de KRIS3

http://www.catie.ca/fr/nouvellescatie/2012-10-04/lhepatite-serait-causee... L'hépatite serait causée par la syphilis 4 Octobre 2012 ( source : le site http://www.catie.ca )
Portrait de frabro

Hépatite est un terme générique qui signifie "inflammation aigüe ou chronique du foie". Les causes en sont multiples et il conviendrait de ne pas mêler ici les hépatites virales transmissibles, sujet de l'article de Seronet, avec les hépatites non virales provoquées par d'autres pathologies, par les médicaments, par l'abus d'alcool ou d'autres substances. http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9patite
Portrait de KRIS3

ne peut pas être virale ?....je ne comprends pas l'objet de votre commentaire chez FRABRO ! L'article publié dans http://www.catie.ca/fr , montre que la syphilis est le vecteur de transmission . Et il s'agit donc bien dans le cas de l'hépatite C , d'une hépatite virale due à une maladie . Quelles sont donc les hépatites non virales provoquées par d'autres pathologies ou les médicaments etc , dont vous parlez?
Portrait de frabro

sur le lien de kriss3 pour comprendre que l'article de catie ne parle en aucun cas d'hépatite C et sur le lien basique vers wikipédia pour comprendre que les hépatites ne sont pas que virales. Si les maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis peuvent favoriser la transmission des infections virales (vih ou hépatites virales par exemple) par la fragilisation des muqueuses, elles n'en sont pas la cause. Les principes de réduction des risques pour les hépatites virales sont exactement les mêmes que pour le vih. Pour l'hépatite B, le vaccin est très efficace. Tout ceci est connu depuis longtemps. Ce qui est nouveau et que souligne l'article, c'est le nombre croissant de personnes sous traitement pour une hépatite virale et qui nécessitent des mesures d'accompagnement adaptées à la lourdeur de celui-ci. Comme pour le vih, le dépistage doit être favorisé par une large incitation et à cet égard la mise en place de TROD sera un plus indéniable.
Portrait de alsaco

les virus , les pathologies du foie et les MST Ce sont 3 choses bien distinctes . bon dimanche
Portrait de KRIS3

Les Hépatites virales sont des pathologies du foie , dues à des virus .

La Syphilis ( IST ) est un vecteur de contamination des hépatites et du VIH en créant des micro lésions , portes d'entrée des virus dans le sang .

Bon Dimanche aussi .

alsaco wrote:
les virus , les pathologies du foie et les MST Ce sont 3 choses bien distinctes . bon dimanche
KRIS3

Portrait de alsaco

le chancre apparait ou non au bout de 3 semaines . les gens concernés vont donc consulter. et un traitement leur est proposé PENICELLINE Je vois mal une personne avec de tels symptomes aller baiser surtout pas après la série d 'injections. bonne soirée
Portrait de KRIS3

http://fr.wikipedia.org/wiki/Syphilis

Syphilis secondaire

Elle apparaît trois à dix semaines après le chancre et dure de 4 mois à 2-3 ans. Il s'agit de la généralisation du tréponème par voie sanguine. Elle s'accompagne d'éruptions multiples sur la peau et/ou sur les muqueuses sans démangeaison : c'est la roséole (petites taches rose pâle sur la peau et rouge sur les muqueuses du gland, de l'anus, de la gorge, de la langue, des lèvres). Ces lésions peuvent se voir sur les paumes et la plante des pieds, mais encore sur le torse ou le dos, ce qui est assez rare pour une éruption dermatologique. Les signes visibles peuvent disparaître même sans traitement, mais la syphilis reste présente dans l'organisme et transmissible.

Des syphilides sont retrouvés, au niveau du visage, des paumes des mains et des pieds, et en périorificiel, petites papules brun cuivrée, polymorphes, très contagieuses : un simple contact d'une muqueuse syphilitique ou d'une syphilide contre une peau ayant une forme de lésion quelconque (grattage, coupure, brûlure ou autre forme de plaies) suffit à être contaminant.

Rien n'empêche d'être infecté par la Syphilis sans avoir d'impossibilité lié au sexe lui même !

alsaco wrote:
le chancre apparait ou non au bout de 3 semaines . les gens concernés vont donc consulter. et un traitement leur est proposé PENICELLINE Je vois mal une personne avec de tels symptomes aller baiser surtout pas après la série d 'injections. bonne soirée
KRIS3

Portrait de erni

alsaco wrote:
le chancre apparait ou non au bout de 3 semaines . les gens concernés vont donc consulter. et un traitement leur est proposé PENICELLINE Je vois mal une personne avec de tels symptomes aller baiser surtout pas après la série d 'injections. bonne soirée

.

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apparait ou non donc si il n'apparait pas les gents concernés baises

pas de création sans liberté

Portrait de dboy30

demandez a votre medecin de rajouter un test de syphilis sur votre prescription d'analyse sanguin. il suffit d'en faire un / an ...