IST : l’OMS alerte

Publié par jfl-seronet le 09.06.2019
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SexualitéIST

Récemment, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de nouvelles données concernant la prévalence (1) et l’incidence (2) des infections sexuellement transmissibles (IST) au niveau mondial. L’OMS y affirme que « plus d’un million de cas d’infections sexuellement transmissibles curables surviennent chaque jour ». Explications.

Selon des données publiées le 6 juin dernier par l’Organisation mondiale de la Santé, plus d’un million de nouveaux cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) surviennent chaque jour parmi les personnes âgées de 15-49 ans. Ceci représente plus de 376 millions de nouveaux cas par an pour quatre infections : chlamydiose, gonorrhée, trichomonase (infection vaginale assez courante) et syphilis. « Nous constatons une absence inquiétante de progrès dans l’endiguement des infections sexuellement transmissibles au niveau mondial. C’est un signal d’alarme qui doit nous pousser à mener un effort concerté pour que chacun, où qu’il se trouve, puisse accéder aux services dont il a besoin pour prévenir et traiter ces maladies débilitantes », explique le docteur Peter Salama, directeur exécutif chargé de la couverture sanitaire universelle et du parcours de vie à l’OMS, dans le communiqué officiel de l’institution. Les dernières données sur les IST publiées en ligne dans le bulletin de l’OMS, datent. Les résultats concernent, en effet, l’année 2016. Ces résultats montrent qu’il y a eu en 2016, parmi les hommes et les femmes âgées de 15 à 49 ans, 127 millions de nouveaux cas de chlamydiose, 87 millions de nouveaux cas de gonorrhée, 6,3 millions de nouveaux cas de syphilis et 156 millions de nouveaux cas de trichomonase.

Comme le précise l’OMS, ces IST ont des conséquences non négligeables sur la santé des adultes et des enfants dans le monde. Non traitées, elles peuvent entraîner des complications graves et chroniques comme des maladies neurologiques ou cardiovasculaires, la stérilité, des grossesses extra-utérines, une augmentation de la mortalité à la naissance et un risque accru de contracter une infection à VIH. Selon les estimations, la syphilis a entraîné, à elle seule, au niveau mondial 200 000 morts à la naissance et décès néonatals en 2016, ce qui en fait l’une des premières causes de perte d’un nouveau-né dans le monde.

Même si le sujet est important, l’OMS réalise peu d’études épidémiologiques sur cette question. Ainsi, la précédente publication de données concernant les IST au niveau mondial par l’institution date de 2012. Les données de 2016 nous indiquent qu’il n’y a pas eu de « baisse significative du nombre de nouveaux cas ou de cas existants ». Selon les derniers chiffres, en moyenne, une personne sur 25 environ dans le monde est atteinte d’au moins l’une de ces quatre IST ; certaines personnes étant porteuses de plusieurs infections à la fois. Cela ne surprendra personnes : les IST se transmettent principalement à l’occasion de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux non protégés. Certaines infections, dont la chlamydiose, la gonorrhée et la syphilis, peuvent également se transmettre pendant la grossesse ou lors de l’accouchement, ou, pour la syphilis, par contact avec du sang ou des produits sanguins infectés, ou en cas de prise de drogues par voie injectable. Il est possible de prévenir les IST en utilisant le préservatif  et par un recours régulier au dépistage à adapter selon le nombre de ses partenaires.

Au niveau mondial, l’OMS estime que « pour réduire la charge des IST dans le monde, il est indispensable de disposer en temps utile de moyens de dépistage et de traitement abordables et d’inciter les personnes sexuellement actives à se faire dépister.

Toutes les IST bactériennes peuvent être traitées, et la guérison obtenue, à l’aide de médicaments largement disponibles et très efficaces. « Cependant, les pénuries récentes de benzathine benzylpénicilline au niveau mondial ont rendu le traitement de la syphilis plus difficile », note l’OMS. Par ailleurs, « l’avancée rapide de la résistance aux traitements antimicrobiens de la gonorrhée est également une menace de plus en plus importante qui pourrait finalement rendre la maladie impossible à traiter », avance l’institution.

(1) : nombre de cas d'une maladie dans une population à un moment donné, englobant aussi bien les cas nouveaux que les cas anciens.
(2) : en épidémiologie, l'incidence désigne le nombre de cas nouveaux d'une maladie apparus durant une période de temps donnée.

 

À propos des quatre IST
La trichomonase est l’IST curable la plus courante dans le monde. Elle est due à un parasite qui se transmet lors des rapports sexuels. Elle concerne surtout les femmes. Elle se transmet aux hommes chez lesquels cette IST est le plus souvent sans symptômes.La chlamydiose, la syphilis et la gonorrhée sont des infections bactériennes.
Les IST peuvent se manifester par des lésions génitales, des écoulements urétraux ou vaginaux, des douleurs mictionnelles (lorsqu’on urine) et, chez la femme, par des saignements entre les règles. Cependant, les IST sont le plus souvent asymptomatiques, ce qui signifie qu’en l’absence de dépistage régulier, les personnes touchées peuvent ignorer qu’elles ont contracté l’infection et la transmettre.
La chlamydiose et la gonorrhée font partie des principales maladies inflammatoires pelviennes et sont parmi les principales causes de stérilité chez la femme. À un stade avancé, la syphilis peut entraîner de graves troubles cardiovasculaires et neurologiques. Ces quatre maladies sont associées à un risque accru de contracter et de transmettre l’infection à VIH.
La transmission de ces maladies pendant la grossesse peut avoir de graves conséquences pour le nouveau-né (mort à la naissance, décès néonatal, petit poids à la naissance et prématurité, état septique, cécité, pneumonie et malformations congénitales).