Journée mondiale des Hépatites : l’OMS exhorte les gouvernements à agir

Publié par jfl-seronet le 28.07.2013
14 084 lectures
Notez l'article : 
0
 
ThérapeutiquehépatitesOMS

Le 28 juillet se déroule la Journée mondiale des hépatites. A cette occasion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) "exhorte les gouvernements à prendre des mesures contre les cinq virus de l’hépatite qui provoquent des infections graves du foie et font 1,4 million de morts chaque année". Explications.

Différents types de virus

Dans son communiqué, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) rappelle que les hépatites de types B et C sont des maladies chroniques qui peuvent occasionner la cirrhose du foie et le cancer. "On parle d’"épidémie silencieuse" à propos de l’hépatite virale car la plupart des [personnes qui en sont porteuses, ndlr] ignorent qu’elles sont atteintes et l’infection évolue lentement, pendant plusieurs dizaines d’années, en maladie du foie". "Nombre de pays ne mesurent que maintenant le fardeau que représente la maladie et cherchent des solutions pour y faire face", note l’OMS. "L’hépatite est rendue complexe par l’existence de différents types de virus. Les hépatites A et E sont transmises par l’eau et les aliments et causent des millions de cas de maladie aiguë chaque année, la guérison complète nécessitant parfois plusieurs mois. Les hépatites B, C et D sont transmises par les liquides biologiques contaminés, notamment le sang, par contact sexuel, de la mère à l’enfant à l’accouchement ou encore par du matériel médical contaminé. Les hépatites B et C entraînent une charge plus lourde en termes de mortalité car elles peuvent provoquer une infection à vie (dite infection chronique) susceptible d’évoluer en cirrhose et en cancer du foie. L’hépatite chronique est d’ailleurs la première cause de cirrhose et de cancer du foie."

Faire face

"Il existe des vaccins approuvés par l’OMS pour prévenir les hépatites A et B ; la sélection des donneurs de sang, l’emploi d’aiguilles et de seringues propres et l’utilisation du préservatif peuvent éviter la transmission par voie sanguine et sexuelle", rappelle l’organisme. On peut éviter l’hépatite B en faisant profiter tous les enfants des programmes de vaccination qui prévoient la vaccination anti-hépatite B. Il n’y a pas de vaccin contre l’hépatite C. L’infection peut être évitée en prenant des mesures de protection contre la transmission du virus de la mère à l’enfant et en veillant à la sécurité du sang, des services de transfusion, des dons d’organes et des injections, explique l’OMS. Les hépatites A et E peuvent être évitées en veillant à ce que l’eau et les aliments ne soient pas contaminés ; il existe en outre un vaccin efficace contre l’hépatite A, approuvé par l’OMS.

"Les médicaments contre l’hépatite [dont des antirétroviraux, ndlr] sont désormais inscrits sur la liste OMS des médicaments essentiels, que les Etats membres sont encouragés à adopter. Les médicaments essentiels sont sélectionnés en fonction de la prévalence des maladies, de leur innocuité, de leur efficacité et du rapport coût/efficacité comparé. Les pays peuvent se servir de la liste modèle de l’OMS pour établir leur propre liste nationale", précise l’organisation.

Epidémies silencieuses

"Le fait que beaucoup d’infections par les virus de l’hépatite B et C soient silencieuses et ne causent aucun symptôme avant que le foie ne soit gravement atteint rend d’autant plus urgent l’accès universel à la vaccination, au dépistage, au diagnostic et au traitement antiviral", explique le docteur Keiji Fukuda, chargé du Groupe Sécurité sanitaire et environnement à l’OMS. Cette année, l’organisation publie son "Rapport sur la politique mondiale en matière de prévention et de lutte contre l'hépatite virale dans les Etats Membres de l'OMS". C’est la toute première enquête sur l’hépatite dans 126 pays. "Ce rapport met en lumière les expériences concluantes et les lacunes au niveau des pays dans quatre domaines prioritaires : la sensibilisation, les données sur lesquelles fonder l’action, la prévention de la transmission, e t le dépistage, les soins et le traitement.

Un rapport et des résultats

D’après les résultats de cette enquête, 37 % des pays appliquent une stratégie nationale contre l’hépatite virale (ce qui n’est vraiment pas beaucoup). "Mais il faut faire davantage d’efforts en matière de traitement", indique le rapport. Il ressort également que si la plupart des pays (82 %) ont mis en place des programmes de surveillance de l’hépatite, la moitié d’entre eux seulement incluent dans ces programmes la surveillance des hépatites chroniques B et C, pourtant à l’origine de la plupart des maladies graves et des décès. "Bon nombre des mesures indispensables pour éviter la propagation de l’hépatite virale peuvent être mises en place dès à présent et permettront d’éviter à l’avenir le coût économique important du traitement et de l’hospitalisation des patients", estime le docteur Sylvie Briand, directrice du Département pandémies et épidémies de l’OMS.

L’Assemblée mondiale de la Santé a officiellement reconnu la gravité du problème de l’hépatite en 2010 quand elle a adopté sa première résolution sur l’hépatite virale et appelé de ses vœux une approche globale de la prévention et de la lutte, suscitant une prise de conscience qui a poussé davantage de gouvernements à combattre la maladie, davantage mais pas assez.

Une nouvelle stratégie de lutte

L’OMS est en train de mettre au point de nouvelles lignes directrices en matière de dépistage, de prise en charge et de traitement de l’hépatite C, qui comprendront des recommandations dans sept domaines clés tels que les méthodes de test, les interventions comportementales (diminution de la consommation d’alcool, par exemple), les méthodes sans traumatisme de mise en évidence de la fibrose du foie (examens non invasifs) et la sélection d’associations médicamenteuses contre l’hépatite C. "De nouveaux médicaments plus efficaces pour prévenir l’évolution des hépatites chroniques B et C sont en cours d’élaboration. Mais ils seront coûteux et le traitement nécessitera une surveillance au moyen de tests de laboratoire très élaborés. Pour guérir l’hépatite et limiter la propagation de ces virus, les médicaments doivent devenir plus accessibles", affirme le docteur Stefan Wiktor, responsable au Programme mondial OMS de lutte contre l’hépatite.


En juin 2013, l’OMS a créé le Réseau mondial de l’hépatite, dans le but notamment de seconder les pays dans la planification et la mise en œuvre de plans et de programmes contre l’hépatite virale.

Commentaires

Portrait de mcm2062

quand tu a un gene plus for  que les traitemans quoi faire , atendre apres la science..