l'Elysée et le gouvernement rament

Publié par olivier-seronet le 09.09.2008
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La pression contre le fichier Edvige monte. Du coup, le gouvernement multiplie les petits gestes pour tenter de lever les inquiétudes.

Forcément, comme ça coince de plus en plus sur le fichier Edvige, il est temps pour le gouvernement d'envisager des explications. C'est notamment ce qu'a demandé, le 9 septembre, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, dans une interview à France Soir : "Il faut incontestablement mieux expliquer ce qu'est sa réalité". Bon évidemment, le mensonge ne peut pas vraiment tenir lieu d'explications, mais cela ne semble pas troubler outre mesure Claude Guéant qui prétend que "Edvige, c'est finalement la régularisation d'un fichier qui existe depuis très longtemps, puisqu'il a été créé en 1991 sous un gouvernement socialiste." En 1991, la gauche a bien crée un fichier (celui des renseignements généraux), mais sa nature était différente et la collecte des données bien mieux encadrée. En 1991, il n'était pas possible de ficher des mineurs, maintenant oui. En 1991, les informations recueillies ne concernaient que des personnalités ayant "sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique". Maintenant, c'est toute personne jouant un "rôle" politique, social, religieux, économique… Bon, cela veut dire tout le monde. Et cela, ça change tout.

Secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade s'est rappelée que cette question se posait aussi dans l'hexagone. "Des précisions sont nécessaires, des clarifications sont utiles notamment sur cette question des orientations [sexuelles] et je compte, et j'espère, que le Conseil d'Etat apportera cette précision là", a indiqué Rama Yade sur Europe 1, le 9 septembre. "Le décret qui a créé ce fichier provoque des inquiétudes, je crois qu'il est important de les apaiser", admet la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme.


De son côté, Michèle Alliot-Marie a commencé à lâcher un peu de lest et parle désormais d'un "droit à l'oubli" pour les mineurs. "Je pense, effectivement, qu'on peut limiter le temps pendant lequel les indications [sur ces mineurs] sont maintenues dans le fichier", a-t-elle précisé. Toutes ces déclarations montrent un embarras grandissant du gouvernement.