La Dilcra agrandit son périmètre à l’homophobie

Publié par jfl-seronet le 04.01.2017
5 370 lectures
Notez l'article : 
0
 
Droit et socialhomophobiediscrimination

La Dilcra devient Dilcrah. La délégation interministérielle contre les discriminations vient d’être officiellement étendue à la question des discriminations envers les personnes LGBT. Un communiqué de l’institution annonce, le 21 décembre, le lancement d’un Plan d’action national et régional pour une lutte plus efficace contre l’homophobie et les actes visant lesbiennes, gays, bi.e.s et trans en France.

H comme homophobie. La Dilcra (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme) prend une nouvelle lettre et avec elle un nouveau champ d’action, celui des "luttes contre la haine et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT)", explique le communiqué. Hélène Geoffroy, secrétaire d’Etat à la Ville, en charge de la lutte contre les discriminations, et Gilles Clavreul, délégué interministériel à la désormais Dilcrah, ont présenté mercredi 21 décembre un plan d’action pour s’attaquer aux discours et actes LGBTphobes. Sous l’égide du secrétariat d’État chargé de la Ville, la Dilcrah voit de ce fait ses attributions élargies. "L’ensemble des  ministères a contribué à l’élaboration du plan d’actions, en concertation avec les associations LGBT. Il a vocation à renforcer la cohérence et l’articulation des actions menées", explique encore le communiqué.

1,5 million par an

Dans ce cadre, la Dilcrah annonce avoir rencontré les acteurs associatifs et militants pour préparer et développer un "plan de mobilisation", qui liste des actions et recommandations concrètes. Nait ainsi un plan d’action financé par le ministère, sur cinq axes : "Une République exemplaire contre la haine et les discriminations anti-LGBT ; sanctionner chaque acte de haine anti-LGBT et protéger au mieux les victimes ; éduquer contre la haine et les discriminations anti-LGBT ; agir au quotidien contre les discriminations anti-LGBT et poursuivre le combat international pour les droits des personnes LGBT", déroule le communiqué. Plus précisément, le document de 32 pages propose, entre autres, de la sensibilisation à l’école et dans la fonction publique, une meilleure prise en charge des victimes et de leur plainte, mais aussi un soutien aux actions associatives envers les LGBT. Le Plan de mobilisation exige notamment la création dans chaque département d’un correspondant territorial, désigné par les  préfets, pour coordonner les actions menées.

Un volet médical et VIH

Les recommandations du plan de la Dilcrah intègre aussi les enjeux de santé spécifiques des personnes LGBT. Avec la lutte contre le suicide des ados lesbiennes, gays, bi.e.s et trans (quatre fois plus élevé chez les jeunes LGBT, ndlr), le plan tient à "relancer des campagnes ciblées pour inciter les jeunes gays à la prévention et au dépistage du VIH". Il compte aussi "poursuivre la politique de lutte contre le VIH et autres infections sexuellement transmissibles, innovante politiquement et scientifiquement", citant notamment la PrEP (prophylaxie pré-exposition) et les autotests de dépistage. Rien pour les personnes trans, particulièrement exposées, mais une promotion de la santé sexuelle des lesbiennes et la lutte contre les IST et le dépistage du cancer du col de l’utérus. Avec comme recommandation, une meilleure formation des professionnels de santé aux problématiques particulières de la santé des personnes LGBT.