Le sida en chiffres, la suite des données

Publié par jfl-seronet le 01.03.2014
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Chiffresépidémiologie VIH

Chaque année, l’ONUSIDA publie les chiffres qui permettent de comprendre ce qui se passe en matière de VIH dans le monde : qui est concerné ? Où résident les personnes vivant avec le VIH ? Ils aident aussi à comprendre ce qui s’améliore et ce qui, hélas, se dégrade ou pose toujours problème. Voici la suite des chiffres clefs publiés fin 2013. Ils portent sur les données chez les gays, les personnes consommatrices de drogues injectables. Ils font le point sur les effets de la violence sexiste, des lois répressives… Ce qui permet de mieux comprendre où nous en sommes. C’est parti...

Augmentation des nouvelles infections chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes

Si l’incidence de l’infection à VIH est en train de diminuer dans la plupart des régions du monde, son incidence chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes semble être en augmentation dans plusieurs régions, notamment en Asie, où ce mode de transmission contribue dans une large mesure aux épidémies du VIH dans plusieurs pays. A l’échelle mondiale, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ont 13 fois plus de risque de vivre avec le VIH que la population générale, selon les estimations.

Faible engagement politique pour la réduction des nouvelles infections chez les consommateurs de drogues injectables

Les consommateurs de drogues injectables représentent approximativement 5 à 10 % de toutes les personnes vivant avec le VIH, selon les estimations. La prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues injectables va de5 % en Europe orientale à 28 % en Asie.

Violence sexiste

La violence sexiste est un phénomène mondial et une grave violation des droits humains. Dans presque cinquante pays qui soumettent des données sur la prévalence de la violence exercée par le partenaire intime, entre 9 % et 60 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont signalé avoir souffert de violence de la part d’un partenaire intime au cours des douze derniers mois. La violence sexiste accroît le risque de contracter une infection à VIH. Deux récentes études auprès de femmes en Ouganda (âgées de 15 à 49 ans) et en Afrique du Sud (15 à 26 ans) ont révélé que les femmes qui avaient souffert de violence exercée par un partenaire intime étaient 50 % plus à risque d’avoir contracté une infection à VIH que les autres femmes, rapporte l’ONUSIDA. Les femmes des populations clés, telles que les consommatrices de drogues, les professionnelles du sexe et les femmes transgenres sont particulièrement exposées au risque de violence. Des études dans différents pays ont mis en évidence la forte prévalence de viol, de violence physique et d’autres formes de maltraitance chez les professionnelles du sexe. Les femmes confrontées à des situations de conflits sont encore plus vulnérables à la violence sexuelle. Les femmes transgenres sont également souvent les cibles de violence et de maltraitance.

Lois répressives

Les lois répressives visant des populations clés à haut risque de VIH restent fréquentes dans le monde entier. En 2012, 60 % des gouvernements nationaux ont déclaré l’existence de telles lois, réglementations ou politiques qui sont des obstacles aux services de prévention du VIH, de traitement et de soins de l’infection et d’accompagnement des patients de manière efficace dans les populations clés et les groupes vulnérables. Une étude a estimé que 76 pays jugeaient actuellement comme un crime les relations entre personnes de même sexe tandis que certaines juridictions autorisaient une condamnation à la peine de mort sous de telles lois. 41 pays, territoires et régions imposent des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence sur leur sol en fonction du statut par rapport au VIH.

Enrayer l’épidémie du sida

Le monde continue à progresser vers l’objectif de mettre à un terme à l’épidémie du sida en éliminant la transmission du VIH et en évitant les décès liés au sida. Toutefois, la stigmatisation et la discrimination endémiques, la violence à l’égard des femmes et des filles et des lois injustes continuent à freiner les actions visant à atteindre les cibles mondiales concernant le sida. Pourtant, si les difficultés sont surmontées, si le nombre de personnes sous traitement continue à augmenter assez rapidement et si l’efficacité des actions de prévention du VIH continue à s’améliorer, le monde pourra atteindre l’objectif de mettre fin à l’épidémie de sida.

Données de l’ONUSIDA, rapport 2013.